CNRI Femmes – À la veille de la farce électorale du régime clérical en Iran, le 18 juin 2021, la prisonnière politique Atena Daemi a envoyé une lettre ouverte depuis la prison de Lakan, à Racht, où elle a été bannie.
Protestant contre le bannissement forcé des prisonnières politiques par le régime, la détenue politique Atena Daemi a déclaré qu’elle se tenait aux côtés de son peuple et ne voterait pas lors de la farce électorale du régime. Vous trouverez ci-dessous la traduction du texte de sa lettre :
De l’automne 2020 au printemps 2021, les autorités ont banni plusieurs de mes amies et compagnes de cellule en exil vers d’autres prisons en Iran. J’ai également été bannie à la prison de Lakan, à Racht. Elles ont essayé d’empêcher les militantes progressistes d’être ensemble, surtout juste avant la présidentielle de 2021. Elles ne savaient pas que par ces actions hâtives et sans discernement, elles ont créé une expérience bénéfique à chacune d’entre nous. Elles ont rapproché notre peuple et nous-mêmes de nos objectifs, et elles nous ont multipliées dans les villes d’Iran !
Ces dernières années, ma famille et moi avons subi une pression maximale de la part des services de renseignement (du ministère du Renseignement et des pasdarans). En janvier 2020, lorsque nous avons organisé un sit-in pour protester contre le massacre de manifestants en novembre 2019, ils m’ont emmené au siège des pasdarans à la prison d’Evine. Leurs agents ont alors reconnu qu’ils avaient tout fait pour me “soumettre”, mais qu’ils n’avaient abouti à rien, au contraire, ils m’ont rendu plus “débridée”.
Ils ont parlé de leurs vaines options restantes, qu’ils ont déployées des milliers de fois contre d’autres groupes dissidents et opposants. Leurs méthodes comprennent la destruction de la réputation, l’assassinat moral, des peines de fouet et leur exécution, l’envoi de prisonniers en exil dans des lieux éloignés et, enfin, l’élimination physique.
Je leur ai donné les réponses que je jugeais nécessaires. Je tiens à souligner ici qu’ils ne peuvent pas m’empêcher de poursuivre ma lutte contre l’oppression et mes efforts pour rétablir les droits humains par l’une de leurs tactiques usées.
Dans n’importe quelle prison, je suis libre car ils ne pourront jamais entraver mes pensées ! Et je répète que j’aime voir leur peur et leur désespoir contre des femmes et des hommes actifs sur les scènes politiques, civiles et idéologiques, car cela montre la faiblesse croissante de ceux qui prétendent détenir le pouvoir !
Aujourd’hui, à la veille de la comédie électorale, nous voyons que les acteurs et les comédiens fixes de cette comédie entrent en scène sous différentes couleurs, avec de multiples noms et devises, mais avec un seul but. Ce but est de sauver et de préserver le régime de la République islamique. Ils essaient de tromper l’opinion publique. Mais la plupart des gens sont conscients que chaque bulletin de vote, qu’il soit vide ou rempli, signifie oui à la répétition de l’histoire et aux politiques inhumaines de ce régime en place depuis 42 ans. Les mandats présidentiels de 4 ans et leurs élections sont absurdes pour montrer la participation et le rôle du peuple dans la politique. Ils nous ont envoyées, mes amies et moi, en exil dans différentes régions d’Iran pour ne pas dire ce que nous devons dire. Mais aux côtés de mon peuple, je dis NON à cette élection bidon !
Atena Daemi, juin 2021, prison de Lakan à Racht.
Atena Daemi, prisonnière politique, a 32 ans. Elle a fini de purger sa peine de 5 ans de prison le 4 juillet 2020. Mais elle est restée en détention en raison de nouvelles mises en examen déposés contre elle par les pasdarans et le ministère du Renseignement (VEVAK). Deux tribunaux l’ont condamnée à un total de cinq ans de prison et 74 coups de fouet.
Les autorités de la prison d’Evine ont brusquement et violemment transféré Atena Daemi d’Evine à la prison de Lakan, à Racht dans le nord de l’Iran, le 16 mars 2021.
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