Avec la « sélection » la semaine dernière d’Ebrahim Raïssi comme président, le régime iranien a mis fin à une mascarade que d’innombrables Iraniens avaient condamné pendant des années comme un « jeu de dupe » pour le partage du pouvoir entre des factions politiques sans différences idéologiques.
L’OMPI avait joué un rôle de premier plan dans les soulèvements nationaux de janvier 2018 et novembre 2019, qui comportaient des slogans anti-régime significatives, notamment « conservateurs, réformistes : la partie est terminé ».
Élection iranienne de 2021 : des bureaux de vote vides à travers le pays
Ce slogan cherchait à attirer l’attention sur le fait que la myriade de crises en Iran s’était généralement aggravée au fil du temps, quelle que soit la faction politique qui contrôlait la présidence et le parlement. Les changements de direction ont principalement servi à transférer les avantages de la corruption gouvernementale d’un groupe à un autre, tandis que la politique intérieure et étrangère est restée la même dans tous les cas.
Les huit années précédentes ont une fois de plus confirmé que toutes les promesses des présidents du régime aboutissent finalement à une nouvelle dégradation de la qualité de vie des Iraniens ordinaires, ainsi qu’à de nouvelles tensions entre Téhéran et la communauté internationale, y compris ceux qui tendent activement la main au « gouvernement réformiste » et souhaitent amadouer les mollahs.
Lors de sa première élection en 2013, Hassan Rohani a exprimé l’engagement d’ouvrir la société iranienne et de lever les restrictions à la liberté d’expression, de réunion et de presse. Mais depuis lors, nombre des restrictions n’ont fait qu’empirer, comme en témoignent les arrestations massives de militantes des droits des femmes et l’exécution continue des dissidents politiques. Le cas de Navid Afkari est devenu le centre des campagnes internationales de défense des droits humains lorsque il a été condamné à la peine capitale pour avoir participé à une manifestation en 2018.
Rohani a exprimé à plusieurs reprises et avec enthousiasme son soutien au régime, à sa structure et à sa désignation de l’autorité absolue du Guide suprême des mollahs. Même lorsque cette autorité a ordonné la disqualification massive des alliés politiques de Rohani de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2020, le soi-disant président réformiste a supplié la population de se rendre aux bureaux de vote et montrer son soutien au système.
En février 2020, la participation aux élections législatives était la plus faible de l’histoire du régime. Les sources officielles du gouvernement l’ont enregistré à environ 47%, mais ce chiffre était un effort désespéré pour conserver une image partielle de légitimité politique, et le taux de participation réel avait été plus proche d’un quart des électeurs éligibles. Immédiatement après l’élection présidentielle, le régime a prédit une participation à un peu moins de la moitié de la population. Or, cette fois l’OMPI est venue avec une estimation d’environ un dixième seulement, citant les données recueillies par 1 200 journalistes dans 400 localités pour preuve.
D’une part, la participation accrue au boycott électoral reflète la frustration croissante de la population face à un système qui n’a jamais sérieusement répondu à ses griefs concernant l’économie, les vastes restrictions imposées à la société civile ou l’isolement international de la nation en raison des activités malfaisantes du régime.
La victoire d’Ebrahim Raïssi est intervenue à la suite d’un processus de vérification au cours duquel le Conseil des gardiens a exercé son autorité avec une plus grande restriction que lors de la plupart des élections précédentes. En plus d’exclure les soi-disant «réformistes», le groupe de 12 membres a également disqualifié toute personne considérée comme capable de lancer un défi au candidat favori de Khamenei.
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