CSDHI – La mère de Behnam Mahjoubi déclare que malgré les trois mois qui se sont écoulés, le médecin légiste ne répond pas aux demandes d’enquête pour établir la cause de la mort de son fils après son transfert à l’hôpital depuis la prison d’Evine.
La mère de Behnam Mahjoubi demande les auteurs de sa mort soient tenus pour responsables
Iran Human Rights (IHR) appelle la communauté internationale à être attentive et à suivre le cas de Behnam Mahjoubi. « La famille de Behnam Mahjoubi et toutes les autres familles qui cherchent à obtenir justice pour leurs enfants demandent la vérité. Elles demandent que les auteurs soient tenus responsables afin d’éviter que des crimes similaires ne se répètent. La communauté internationale et les organisations de défense des droits humains doivent soutenir les demandes de ces familles », a déclaré Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur d’IHR.
Selon Batool Hosseini, la mère de Behnam, le médecin légiste n’a pas répondu à ses demandes d’enquête sur la mort de son fils. Dans un tweet, elle a appelé la communauté internationale, les militants et les citoyens à soutenir son appel de justice jusqu’à ce que la cause de la mort de son fils soit établie.
Les autorités iraniennes refusent de s’expliquer
S’adressant à IHR, elle a déclaré : « Il allait bien à 20h30 la nuit avant que leurs téléphones soient coupés. Mais je ne sais pas ce qui s’est passé à 4 heures du matin quand ils l’ont emmené à l’hôpital. Ils ont dit qu’il était en soins intensifs et branché à une machine (de maintien en vie). Lorsqu’on me l’a enlevé et martyrisé, je leur ai dit qu’il devait être emmené chez le médecin légiste pour établir comment un enfant en bonne santé emmené en prison s’est retrouvé branché à une machine de maintien en vie. Ils m’ont répondu qu’ils l’avaient emmené chez le médecin légiste. Cependant, maintenant, ils ne veulent plus me répondre ni répondre à aucune lettre. »
IHR continue de tenir les dirigeants de la République islamique d’Iran directement responsables de la mort de Behnam Mahjoubi.
Ebrahim Raïssi et Ali Khamenei sont responsables de la mort de Behnam Mahjoubi
« Ebrahim Raïssi, le chef du pouvoir judiciaire, et Ali Khamenei, le guide suprême de l’Iran, sont responsables de la détention, du harcèlement et de la mort des prisonniers politiques. Et Behnam Mahjoubi en fait partie. Ils doivent répondre de leurs crimes. Priver les prisonniers de leur droit à des soins médicaux équivaut à de la torture et la communauté internationale doit accorder une attention plus sérieuse aux informations faisant état de torture et de décès en détention en Iran », a déclaré précédemment le directeur d’IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam.
Behnam Mahjoubi était un derviche soufi gonabadi. Les forces de sécurité du régime l’ont arrêté à cause de la manifestation des derviches gonabadi à Golestan Haftom, à Téhéran, en février 2018. La justice l’a condamné à deux ans de prison et à une interdiction de deux ans d’adhérer à des partis et groupes politiques et sociaux pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale par communication avec d’autres personnes et organisation d’un rassemblement illégal. » Les agents du régime l’ont arrêté le 20 juin 2020, après sa comparution devant l’unité d’exécution des jugements du tribunal d’Evine. Puis, ils l’ont transféré à la prison d’Evine pour y purger sa peine. Pourtant il avait présenté une lettre de son médecin le certifiant inapte à purger sa peine quatre jours auparavant.
Behnam Mahjoubi était malade et n’avait pas accès à ses médicaments
Behnam souffrait d’un trouble panique. Il comptait sur ses médicaments pour mettre fin aux crises de panique qui entraînaient des convulsions. À l’époque, sa femme, Saleheh Hosseini, et Behnam lui-même, ont prévenu qu’il n’avait pas un accès régulier à ses médicaments. Son médecin a écrit une autre lettre en septembre pour prescrire ses médicaments. Il en a profité pour réaffirmer qu’il était inapte à purger sa peine. Le médecin a également averti sa famille qu’il ne devait pas mélanger les médicaments et que l’utilisation de tout autre médicament entraînerait une intoxication. Contrairement à l’avis du médecin, les autorités iraniennes l’ont transféré un mois plus tard dans un service de santé mentale. Là, il a déclaré dans des enregistrements que les agents iraniens l’avaient torturé.
Les autorités ont transféré Behnam Mahjoubi de la prison d’Evine à l’hôpital Loghman pour cause d’empoisonnement médicamenteux, le 13 février. Ses proches ont confirmé qu’il était décédé à l’hôpital Loghman le 21 février. On l’a enterré dans le village de Hojat Abad, à Kerman, le 22 février.
Source : IHR
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