mercredi 12 octobre 2022

Manifestations en Iran, luttes intestines du régime et obligations du monde entier 

 Le soulèvement national en Iran s’est poursuivi lundi, avec la grève des travailleurs du secteur pétrole et des rassemblements contre le régime. Parallèlement à la montée et à l’extension des troubles, les luttes intestines du régime théocratique et les propos contradictoires de ses responsables se sont multipliées.

« Lors des récents incidents, certains [initiés du régime] ont joué le jeu de l’ennemi. Il est vraiment dommage d’assister à des déclarations équivoques en faveur des troubles et des émeutiers actuels », a déclaré Ahmadreza Shahrokhi, responsable de la prière du vendredi à Khorramabad, le 7 octobre, comme le rapporte la télévision officielle.

Les manifestations prennent de l’ampleur, témoignant de l’instabilité de la société et mettant en évidence l’échec du régime à étouffer ce que beaucoup considèrent comme la révolution démocratique de l’Iran.  Le régime est, en effet, dans une impasse, et cela est devenu évident lors de la réunion des chefs des trois branches du gouvernement le samedi 8 octobre. Ils n’ont pas réussi à proposer une solution malgré la menace existentielle que représente le soulèvement pour le régime.

« Les chefs des trois branches du gouvernement ont souligné l’unité nationale pour le développement et le progrès continus du pays et ont jugé nécessaire de maintenir le calme pour les activités économiques et les entreprises », peut-on lire dans leur déclaration, comme le rapporte la télévision officielle.

Cette déclaration intervient à un moment où les autorités ouvrent le feu sur des manifestants non armés, perturbent les affaires de la population par des censures d’Internet et continuent de dilapider la richesse nationale dans le terrorisme et les programmes nucléaires et de missiles.

Parallèlement, cette déclaration indique que le régime en crise est dépourvu de toute solution alors que les manifestations embrasent le pays. Selon le général de division Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées des mollahs, le 8 octobre, « l’ennemi cherche avec zèle à répandre le chaos ».

Par ennemi, Bagheri et d’autres responsables font mention au peuple iranien et à son opposition organisée, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI). Les Unités de résistance affiliées à l’OMPI ont joué un rôle de premier plan dans les récentes manifestations, ce qui a été reconnu par les autorités, y compris Bagheri.

« Les très rares scènes de chaos dans certaines parties du pays, et l’accent mis par l’ennemi sur les minorités ethniques et religieuses, tout indique que l’ennemi a mené une guerre à part entière contre [le régime]. Dans cette guerre, le mal [OMPI] et d’autres groupes terroristes agissent comme des pions de l’ennemi« , a déclaré M. Bagheri sur le site Web officiel Entekhab le 8 octobre.

Les Iraniens considèrent, en effet, la théocratie au pouvoir comme leur ennemi, car les crimes d’une force d’occupation ne sont rien en comparaison de ce que les mollahs ont fait au peuple iranien au cours des quatre dernières décennies. Alors que le régime réprime violemment les manifestants, des responsables, dont le Guide Suprême Ali Khamenei, les encensent, confirmant ainsi que le régime n’a d’autre ennemi que le peuple iranien.

Mais alors que les manifestations se poursuivent, certains responsables appellent à davantage de violence. « Si les forces de sécurité négligent leurs devoirs [en réprimant les manifestants], elles doivent être tenues pour responsables », a déclaré le député Ismail Kouthari, cité par le site Entekhab le 10 octobre.

Khamenei a déclaré la guerre au peuple iranien et son régime va intensifier les mesures de répression car les manifestations constituent une menace existentielle pour le régime.

Les atrocités commises par le régime ont été condamnées dans le monde entier et de nombreuses déclarations ont été faites en faveur de la révolution du peuple iranien. Ces mesures sont nécessaires, mais insuffisantes. Mais la communauté internationale doit aller au-delà des condamnations et des déclarations. Elle doit reconnaître le droit du peuple iranien à l’autodéfense et renverser le régime dans son intégralité. Tout retard dans la reconnaissance de ce droit permettrait au régime théocratique de poursuivre ses violations des Droits de l’Homme en toute impunité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire