Les exécutions du 7 août ne sont pas un cas isolé. Le 6 août, quatre autres prisonniers, dont Aminollah Naroui, Hamzeh Garavand, Azad Abdollahi et Akbar Gohari, ont été exécutés. Plus tôt, le 3 août, Naghi Ghorbani, Reza (Hamid) Rostami et Javad Amiri ont été exécutés dans la prison d’Adel Abad à Shiraz. Ces actes soulignent la stratégie brutale de Khamenei pour faire taire la dissidence dans un contexte de multiples crises nationales et internationales.
La situation désastreuse des droits de l’homme en Iran a été encore plus mise en évidence le 6 août, lorsque Reza Rasaei, un prisonnier politique de 35 ans de la province de Kermanshah, a été pendu dans la prison de Dizel Abad, province de Kermanshah. Arrêté lors du soulèvement de novembre 2022, Rasaei a été brutalement torturé, ce qui lui a valu de graves blessures. Malgré les appels internationaux en faveur de sa libération, le tribunal pénal de Kermanshah l’a condamné à mort, à un an de prison et à 74 coups de fouet, l’accusant d’être impliqué dans la mort d’un chef des services de renseignement du CGRI.
Cette vague d’exécutions coïncide avec le mandat de Pezeshkian, après sa victoire controversée aux élections truquées de juillet 2024. Contrairement à l’image que le régime donne de lui comme d’un modéré, Téhéran a en réalité intensifié la répression. Iran Human Rights Monitor (Iran HRM) a signalé une augmentation stupéfiante des exécutions, avec 53 personnes exécutées rien qu’en juillet, contre 10 en juin.
Le rapport mensuel d’Iran HRM pour juillet 2024 révèle également un tableau sombre : les exécutions de femmes ont quintuplé, avec cinq prisonnières exécutées le mois dernier. Parmi elles, Mahmoudi Nia, forcée au mariage, a été exécutée pour avoir prétendument assassiné son fiancé. Parmi les autres cas, trois femmes ont été exécutées pour des délits liés à la drogue dans la prison de Birjand et une autre dans la prison centrale de Khorramabad. Le rapport souligne également le caractère secret de ces exécutions, 92 % d’entre elles ayant lieu sans couverture médiatique.
La brutalité du régime ne se limite pas aux exécutions. Récemment, des vidéos choquantes ont été diffusées montrant la police des mœurs attaquer violemment deux adolescentes pour un hijab prétendument inapproprié. Une victime, âgée de 14 ans seulement, porte encore les cicatrices physiques de cette agression. Cet incident a suscité l’indignation et des appels à une intervention internationale. Le Comité des femmes du CNRI a exhorté l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme à condamner ces actes et à demander des comptes au régime.
Depuis qu’il a été choisi pour diriger le pouvoir exécutif du régime, Massoud Pezeshkian n’a pas perdu de temps pour réaffirmer l’engagement de Téhéran envers ses forces régionales mandataires. Dans ses récentes communications avec les dirigeants des groupes paramilitaires du régime, Pezeshkian a souligné que le soutien à ces groupes est profondément ancré dans les politiques fondamentales du régime, faisant écho aux principes fondamentaux établis par le guide suprême Ali Khamenei.
Associée à une répression agressive au niveau national, qui a vu une augmentation significative des exécutions et de la répression de l’opposition politique, la première administration de Pezeshkian ne signale aucun écart par rapport à la stratégie de longue date du régime.
Les actions du régime révèlent que, malgré les changements de slogans ou de personnel, ses stratégies de survie fondamentales restent cohérentes : maintenir un contrôle intérieur sévère tout en soutenant et en participant activement au terrorisme à l’étranger.
Source : CNRI
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