mercredi 7 mai 2025

Le régime iranien dissimule le carnage du port de Bandar Abbas

 Vue aérienne du port de Bandar Abbas – 26 avril 2025 ; De la fumée s’élève dans le ciel suite à une explosion massive au port

L’explosion catastrophique qui a ravagé Bandar Abbas a une fois de plus mis en lumière la pratique de la tromperie profondément ancrée du régime iranien et son mépris total pour la vie humaine. Alors que la poussière retombe sur ce qui constitue clairement une catastrophe majeure, le régime clérical ne se concentre pas sur la transparence ni sur l’atténuation des souffrances de ses citoyens, mais sur une campagne désespérée et cynique visant à minimiser l’ampleur réelle de la tragédie.

La manipulation systématique du bilan des victimes est une tentative écœurante de minimiser l’indignation publique et, surtout, de masquer sa profonde incompétence et sa potentielle responsabilité criminelle dans les événements qui ont conduit à l’explosion meurtrière. Il ne s’agit pas d’une simple erreur de communication ; il s’agit d’une stratégie délibérée d’obscurcissement, un nouveau record dans la longue histoire de malversations et de dissimulations du régime.

Un bilan « final » opportunément révisé
Dans une démonstration éhontée de manipulation statistique, le régime, par l’intermédiaire du chef du pouvoir judiciaire de la province d’Hormozgan, Mojtaba Ghahramani, a annoncé un bilan « final » de 57 morts pour la catastrophe de Bandar Abbas. Ce chiffre, comprenant 46 corps identifiés et 11 disparus, a été présenté après qu’un bilan initial, plus élevé, ait été soudainement révisé à la baisse.

La justification officielle de cette réduction drastique était aussi grotesque qu’invraisemblable : les autorités ont affirmé que les parties des corps démembrés de certaines victimes avaient initialement été rassemblées dans des housses mortuaires séparées et comptabilisées par erreur comme des décès individuels. Cette explication macabre cherche à normaliser un chiffre scandaleusement bas, en contradiction flagrante avec de nombreux autres rapports.

L’incrédulité entourant le bilan « final » de 57 morts est amplifiée par les aveux antérieurs du régime. Le même responsable judiciaire, Mojtaba Ghahramani, qui a annoncé le bilan révisé, avait précédemment déclaré un bilan de 70 morts. Plus accablant encore, le ministre des Routes du régime avait parlé de 100 morts. Ces versions changeantes, issues de l’appareil du régime lui-même, trahissent une tentative manifeste de revenir sur des estimations initiales, peut-être plus exactes, alors que l’impératif politique de contrôler l’information et de réprimer la colère populaire prenait le dessus. Ces contradictions mettent en évidence une réaction de panique plutôt qu’un décompte transparent des morts.

Les travailleurs révèlent une réalité plus sombre
Alors que les responsables de Téhéran et des capitales provinciales se livraient à des acrobaties numériques, ceux sur le terrain, ceux-là mêmes qui ont été témoins de l’incendie et de ses conséquences immédiates, ont dressé un tableau bien plus sombre. Un employé du port, directement exposé à la brutale réalité de la catastrophe, a rapporté qu’au moins 200 personnes avaient été tuées. Cette estimation accablante a été corroborée par un agent des douanes du régime, qui a également affirmé qu’au moins 200 personnes avaient perdu la vie.

Ce douanier a fourni le détail poignant suivant : « plus de 17 corps ont été extraits d’un seul conteneur », témoignant de l’intensité et de la létalité de l’explosion, rendant le bilan officiel de 57 morts totalement absurde. Ces récits du personnel portuaire contredisent directement la version édulcorée propagée par les autorités.

Au-delà des sources officielles et semi-officielles, les témoignages de simples citoyens déconstruisent encore davantage le récit du régime. Les témoignages des personnes présentes à Bandar Abbas pendant ou immédiatement après l’explosion ont fait état de chiffres terrifiants, avec des estimations de 300, 400, 500 morts, voire plus. Bien que ces chiffres soient plus difficiles à vérifier de manière indépendante dans le contexte répressif du régime, leur cohérence et l’ampleur des dégâts décrits – notamment le rapport d’un chef des pompiers faisant état de températures de 1 400 °C et de kilomètres de fumée – leur confèrent une crédibilité effrayante, totalement absente du piètre bilan « final » du régime. Cet écart n’est pas dû à une erreur statistique ; il s’agit d’un gouffre créé par une tromperie délibérée.

Des familles laissées à l’agonie, confrontées à un rejet impitoyable
Derrière le jeu cynique des chiffres du régime se cache l’angoisse profonde et non exaucée des familles des victimes. Le 5 mai, le journal d’État Etemad a relayé l’appel désespéré d’Ali Afrand, père d’un jeune homme disparu nommé Afshin : « Nous demandons qu’ils clarifient notre situation. Nous attendons tous et espérons. Au moins, sortez-nous de cette incertitude. Même s’ils nous donnent un morceau d’os de notre proche, nous nous contenterons de savoir où il se trouvait et où il a été retrouvé. » Il a raconté comment les familles avaient écumé les hôpitaux de Bandar Abbas et de Shiraz, en vain.

Par ailleurs, Rasoul Falahati, représentant de Khamenei à Rasht, a démenti les informations faisant état de représailles officielles.

Les responsable, qualifiant la couverture critique de « spéculation ennemie ». Il a blâmé des « éléments hostiles » précédemment arrêtés dans la région et a admis des défaillances de la défense passive, mais a insisté sur le fait qu’aucun matériel militaire ou explosif n’était impliqué, présentant l’incident comme un problème de stockage de nourriture. Ses propos reflètent la tactique du régime consistant à blâmer les ennemis étrangers tout en minimisant la responsabilité interne.

Lorsque ces familles désespérées ont contacté les responsables sur le quai pour obtenir des réponses, elles ont été froidement repoussées par un : « Allez-y, nous suivrons vos dossiers nous-mêmes. » Cette indifférence cruelle est la marque d’un régime qui considère ses citoyens non pas comme des personnes à servir, mais comme des problèmes à gérer ou à taire.

La dissimulation de l’affaire Bandar Abbas n’est pas un incident isolé, mais s’inscrit dans une stratégie de tromperie profondément ancrée, employée par le régime iranien dès que son autorité ou son image est menacée. De la minimisation du nombre de morts lors des soulèvements et manifestations populaires à la dissimulation systématique de l’ampleur réelle de la pandémie de COVID-19 à l’intérieur de ses frontières, le principal réflexe des mollahs est de mentir et de brouiller les pistes. Cette stratégie vise à étouffer la dissidence, à éviter de rendre des comptes pour sa gestion catastrophique et sa corruption, et à projeter une fausse image de compétence et de contrôle.

Le régime comprend que la vérité est son plus grand ennemi, et dans le désastre de Bandar Abbas, la vérité pointe directement vers sa négligence criminelle.

Les événements tragiques de Bandar Abbas et les tentatives honteuses du régime iranien de manipuler le bilan des morts constituent une nouvelle mise en accusation accablante. Les chiffres contradictoires, les explications invraisemblables et le rejet impitoyable des familles endeuillées sont autant de signes d’une dissimulation désespérée. Le peuple iranien mérite la vérité et la justice, et non les machinations incessantes d’un régime fondé sur des mensonges.

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