vendredi 2 mai 2025

L’Iran intensifie la surveillance et la répression des femmes qui s’opposent au hijab obligatoire

 Dans le sillage de l’escalade de la répression interne et d’une augmentation du nombre des exécutions, le régime iranien a renouvelé sa répression contre les femmes qui défient les lois sur le hijab obligatoire. Un instrument clé de cette campagne est le siège du régime pour enjoindre le bien et interdire le mal, qui a commencé à envoyer des messages texte menaçants aux femmes et aux membres de leur famille, les avertissant des conséquences de la non-conformité.

Cette dernière vague de répression est particulièrement concentrée dans les grandes villes iraniennes telles que Téhéran, Chiraz, Rasht et Ispahan, et fait suite à une période au cours de laquelle certains responsables du régime ont affirmé avoir assoupli l’application de la politique dite « Promotion de la chasteté et du hijab ».

Contrairement à ces affirmations, des informations récentes et des images partagées sur les médias sociaux révèlent une escalade technologique importante dans l’identification et la punition des femmes qui apparaissent en public sans hijab obligatoire.

Un système de surveillance sophistiqué

Le régime a mis en place une infrastructure de surveillance intégrée qui combine plusieurs technologies pour surveiller et contrôler la tenue des femmes dans les espaces publics. Ces technologies comprennent :

Capteurs IMSI (International Mobile Subscriber Identity Catchers) : Également appelés « raies » ces appareils imitent des tours de téléphonie cellulaire et forcent les téléphones mobiles à proximité à se connecter. Ils collectent les identifiants de la carte SIM (IMSI), les numéros de série des téléphones (IMEI) et les données de géolocalisation. Les capteurs IMSI sont utilisés dans des formats portatifs, montés sur véhicule et fixes et peuvent couvrir des zones allant jusqu’à 35 kilomètres carrés.

Caméras de surveillance publique : Installées dans toutes les villes, ces caméras capturent des images de femmes qui n’adhèrent pas au hijab obligatoire et les transmettent à des bases de données centralisées.

Lecteurs de cartes sans contact : Les officiers utilisent des lecteurs capables d’extraire des données à distance des cartes d’identité ou des laissez-passer du métro iraniens.

Intégration des services de télécommunications : les opérateurs de téléphonie mobile seraient complices de la triangulation des données pour l’identification des utilisateurs.

Les données recueillies sont recoupées avec des bases de données gouvernementales, y compris le registre civil et une plateforme nationale de surveillance connue sous le nom de SAPTAM (Surveillance and Public Tracking and Monitoring), qui intègre l’intelligence artificielle et un logiciel de reconnaissance faciale. Ces outils permettent non seulement d’identifier les femmes, mais aussi de localiser et de cibler des membres de la famille avec des messages d’avertissement, d’humiliation et d’intimidation.

Impact psychologique et social

Au-delà de l’érosion de la vie privée et de la liberté individuelle, cette campagne technologique a des conséquences sociales plus profondes. La tactique du régime consistant à envoyer des SMS menaçants à des parents de sexe masculin — souvent des pères — a provoqué une augmentation de la violence contre les filles au sein de leur foyer. Ces messages mentionnent souvent l’heure et le lieu d’une violation, ce qui accroît la peur et la pression sociale.

L’arrivée du temps chaud a encore intensifié cette confrontation. Comme de plus en plus de femmes résistent au hijab obligatoire pendant la saison chaude, les activités de surveillance du régime se sont étendues en termes d’étendue et d’intensité. Les agents des forces de l’ordre continuent à détenir les femmes en public et à émettre des avertissements officiels, tandis que les menaces numériques servent à étendre le contrôle de l’État dans la sphère privée de la vie familiale.

Un vide juridique et éthique

Bien que des systèmes de reconnaissance faciale et de surveillance soient déployés dans le monde entier pour lutter contre les crimes graves, l’utilisation par l’Iran de tels outils manque de transparence, de supervision et de justification juridique. Il n’existe pas de lois officielles régissant la portée ou les limites de ces systèmes en Iran, ni de mécanismes pour protéger les citoyens contre les abus ou la collecte et l’utilisation non autorisées de leurs données personnelles.

Au lieu de cela, le régime a utilisé des technologies de surveillance avancées pour imposer la conformité idéologique et étouffer la dissidence pacifique, en particulier parmi les femmes qui rejettent les codes vestimentaires imposés par l’État.

Une industrie croissante de la répression

Au cours des derniers mois, les appels d’offres du gouvernement pour la technologie de vidéosurveillance ont augmenté. Des contrats ont été conclus pour l’acquisition de logiciels de reconnaissance faciale et d’outils d’identification basés sur l’intelligence artificielle. Les entreprises privées concurrentes dans cet espace fournissent de plus en plus l’infrastructure qui permet la répression étatique, enfonçant la surveillance plus profondément dans l’architecture des villes iraniennes.

Conclusion

L’utilisation croissante de la surveillance numérique par l’Iran pour faire respecter les lois sur le hijab obligatoire marque une évolution effrayante dans la gouvernance autoritaire. En fusionnant le pouvoir de l’État avec une technologie sophistiquée, le régime ne supprime pas seulement l’autonomie des femmes, mais jette également les bases d’un appareil plus large de contrôle et d’intimidation. En l’absence de garanties juridiques ou de responsabilité publique, ce système constitue une grave menace pour les droits de la personne et la liberté individuelle dans le pays.

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