« Je vais saluer chacun d’entre vous et remercier de donner l’occasion au Comité parlementaire pour un Iran démocratique, le CPID, d’intervenir à travers ma parole. Je veux d’abord rappeler que la voix de différents Etats souverains et démocratiques doit se faire entendre dans le contexte qui a été décrit par ceux qui se sont exprimés avant moi et doit se faire entendre quand il s’agit de démontrer la situation des droits de l’homme en Iran.
Le CPID est l’une de ces voix et il approuve totalement la lettre ouverte adressée le mois dernier au conseil des droits de l’homme de l’ONU en faveur d’une enquête internationale.
Nous disons et redisons, au CPID, que le temps de la justice et de la vérité viendra. Et cette assertion ne doit faire aucun doute dans l’esprit du président Raïssi, parce que nous savons qu’il y a une communauté internationale des droits humains qui estime que l’impunité n’a que trop durer.
Ceux qui croient que l’oubli pourrait finir par l’emporter, par triompher, ceux-là se trompent lourdement. Les massacres de 1988, mais également ceux de 2019, constituent des crimes imprescriptibles. Nul n’empêchera ni l’histoire ni la justice de faire son œuvre. Pour la première, l’histoire il s’agit d’exhumer la vérité, et pour la seconde, il s’agit bien entendu de reconnaitre des faits, de juger et de réparer, si tant est que réparation puisse y avoir.
Génocide et crimes contre l’humanité
Chacun observera que les mots qui sont aujourd’hui employés et le sont depuis quelques temps, notamment à travers la voix des rapporteurs spéciaux de l’ONU, ces mots disent des choses.
Il a été tout à l’heure évoqué les crimes contre l’humanité, le génocide que constituent les massacres qui ont été perpétrés, et ces mots « crime contre l’humanité » ou « génocide » plaident incontestablement pour une commission d’enquête.
Nous croyons qu’il y a désormais urgence et nous savons que le pouvoir tente par tout moyen de dissimuler des preuves de ces massacres, de ces tortures, de ces charniers, de ces exécutions sommaires. Nous savons aussi que l’ampleur du massacre est telle, que vouloir dissimuler ces preuves, c’est vain, c’est peine perdue. Et que la communauté internationale ne cessera jamais et ne lèvera jamais le pied dans le devoir de vigilance parce que rien ne serait pire que de concevoir que les preuves auraient pu être effacées.
Un principe universel
Les droits de l’homme relèvent d’un principe universel, et s’agissant de la France, partout où ces droits de l’homme sont bafoués dans le monde, notre pays doit dire d’abord son indignation et surtout exhorter à leur rétablissement.
Nous croyons par-delà les différences des parlementaires qui constituent le CPID, que la France renierait son histoire, renierait sa culture, si elle venait à considérer que ces massacres ne la regardent pas.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit clairement écarter toute hypothèse d’impunité et dire de la manière la plus ferme possible que tôt ou tard le régime devra rendre des comptes.
Les exécutions sommaires, les disparitions forcées, les tortures, les privations de liberté constituent les pires crimes infligés à l’humanité selon le droit international.
La voix libre des parlements
Mais au-delà de ces crimes qui nous intéressent aujourd’hui, il y a aussi une autre réalité : l’Iran alimente aujourd’hui le terrorisme par tous les moyens politiques, financiers et c’est donc la liberté du monde qui est aussi en question à travers la mobilisation qui doit être la nôtre.
Le message que je veux pour terminer vous délivrer ici, c’est celui qui consiste à dire que la voix des parlements, et singulièrement celle du Parlement français, est une voix libre. Le parlement est la représentation nationale. Il a sa propre expression et inlassablement depuis plusieurs années, quelle que soit d’ailleurs la succession des différents gouvernements en France.
Le CPID dit et redit son attachement à un soutien indéfectible à l’égard du peuple iranien, à l’égard de sa liberté et par conséquent l’impérieuse nécessité d’entendre les demandes qui émanent de différents Etats, de différentes sources pour qu’une commission d’enquêtes puisse être lancée. Nous savons qu’une commission d’enquête est le préalable à une justice qui reste à rendre et puis très probablement, à la fin d’un régime qui devra laisser place tôt ou tard à un régime démocratique capable de restaurer les libertés que le peuple iranien est légitimement en droit d’attendre. »
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