lundi 27 janvier 2025

La corruption, les abus et les injustices dans la prison de Qezel-Hesar mettent en évidence les défaillances du système

 La prison de Qezel-Hesar : La plus grande prison du Moyen-Orient

La prison de Qezel-Hesar, située près de Karaj, accueille près de 17 000 détenus, ce qui en fait la plus grande prison du Moyen-Orient. Cependant, au-delà des conditions de surpopulation, il existe une crise plus profonde impliquant une corruption systémique et des abus au sein de son administration.

Un monopole sur la survie

La prison de Qezel-Hesar fonctionne comme une ville autonome en raison de sa taille, ce qui oblige les détenus à dépendre entièrement de la Fondation pour le bien-être de la prison (Bonyad Ta’avon) pour les besoins de base. Cette organisation détient le monopole de la fourniture de nourriture, d’eau, de médicaments, de vêtements et d’autres produits de première nécessité. Cependant, des informations révèlent que ces articles sont vendus à des prix exorbitants et sont souvent de mauvaise qualité, ce qui ne laisse pas d’autre choix aux prisonniers que d’accepter l’exploitation.

Le Bonyad Ta’avon est également impliqué dans la facilitation du trafic de drogue au sein de la prison de Qezel-Hesar. Selon les informations, des hauts fonctionnaires de l’organisation sont complices de la distribution de substances telles que la méthamphétamine parmi les détenus, ce qui met encore plus en danger la population vulnérable de la prison.

Fonctionnaires nommés dans le réseau de corruption

La corruption implique des personnalités clés au sein du Bonyad Ta’avon et de l’administration pénitentiaire, notamment :

  • Eng. Ebn-Rahman : chef de la branche de la Welfare Foundation à la prison de Qezel Hesar.
  • Amir Dehkadeh : responsable des achats de la Welfare Foundation.
  • Ali Alikahi : Responsable financier de la Welfare Foundation.
  • Farzad Javanfar : Responsable des achats et neveu de hauts responsables de la prison.
  • Akbar Rezvani : agent pénitentiaire adjoint et autre oncle de Javanfar.
  • Jafar Rezvani : chef de l’unité 1 à Qezel Hesar et également parent de Javanfar.
  • Nabi Saharkhiz : Figure centrale du réseau, il superviserait des agents de rang inférieur impliqués dans la contrebande de drogue dans la prison.

Le réseau de Saharkhiz serait dirigé par des individus tels que Siamak Shams et Abolghassem Shirazi. Des allégations suggèrent que des cargaisons quotidiennes de méthamphétamine sont introduites clandestinement dans la prison par l’intermédiaire de la Welfare Foundation et distribuées sous la supervision de Saharkhiz.

Transferts forcés et conditions inhumaines

Le 20 janvier 2025, un transfert massif de 970 prisonniers de l’unité 4 de la prison de Qezel Hesar a commencé sous la direction du gouverneur provincial de Karaj et du directeur des prisons de Karaj, Asghar Fathi. Ces transferts ont prétendument été effectués pour créer plus d’espace – environ un demi-mètre carré par prisonnier – mais ils ont exacerbé des conditions déjà désastreuses.

Au cours du processus, les prisonniers ont été déplacés de force sans leurs effets personnels, qui ont été soit confisqués, soit volés. Des articles tels que des réfrigérateurs, des télévisions, des tapis et des biens personnels d’une valeur de plus de 500 millions de tomans auraient été pillés, prétendument pour couvrir les déficits budgétaires de l’administration locale de Karaj.

Les détenus politiques logés dans l’unité 21 de la prison de Qezel-Hesar, dont beaucoup ont été transférés des prisons d’Evin et de Rajaï Chahr, risquent également d’être déplacés. Au cours des 18 derniers mois, ces détenus ont été déplacés à plusieurs reprises et leurs effets personnels ont été confisqués lors de chaque transfert.
La surpopulation, les prix exorbitants, les transferts forcés et la corruption systémique reflètent un modèle plus large de négligence et d’abus au sein du système pénitentiaire iranien. Les autorités, y compris le gouverneur de Karaj et les responsables de la prison, ont fait preuve de peu de considération pour les droits de l’homme des détenus. Au contraire, elles semblent privilégier les gains personnels et financiers aux dépens des populations vulnérables.

Source : CSDHI

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