Les prisonniers politiques – Abolhassan Montazer, Akbar (Shahrokh) Daneshvarkar, Babak Alipour, Mohammad Taghavi Sangdehi, Pouya Ghobadi et Vahid Bani Amerian – ont été condamnés par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « rébellion armée contre l’État » (baghi) en octobre 2024.
Leur procès a été entaché d’allégations de torture et d’aveux forcés, ce qui a entraîné une condamnation générale de la part des organisations de défense des droits humains.
Procès inéquitable et allégations de torture
Le procès, qui a abouti à la condamnation à mort des six hommes, a été qualifié de fondamentalement vicié.
Des informations indiquent qu’ils ont été soumis à la torture et à des mauvais traitements pendant leur détention à la prison d’Evin, notamment des passages à tabac, un isolement prolongé et un refus de soins médicaux.
Par exemple, Vahid Bani Amerian aurait été battu lors de son arrestation le 22 décembre 2023, ce qui lui a valu de graves blessures et une disparition forcée pendant deux semaines.
Abolhassan Montazer a également subi de graves douleurs physiques pendant sa détention en raison de soins médicaux inadéquats et de conditions difficiles.
Ces actions sont contraires aux normes internationales en matière de procès équitable et de traitement des détenus. En particulier, plusieurs accusés ont affirmé que les aveux obtenus au cours de leurs interrogatoires avaient été obtenus sous la torture ; cependant, aucune enquête sur ces allégations n’a été ouverte par le tribunal.
Contexte d’augmentation des exécutions
Les autorités du régime iranien ont intensifié leur recours à la peine de mort ces dernières années, en particulier après le soulèvement de 2022. Pour la seule année 2023, au moins 997 exécutions ont eu lieu, soit une augmentation alarmante de 48 % par rapport à l’année précédente.
Cette tendance reflète une stratégie plus large visant à supprimer la dissidence et à instiller la peur au sein de la population. Ces six hommes font partie des nombreuses personnes qui ont été condamnées à de lourdes peines à l’issue de procès manquant de transparence et d’équité.
Informations complémentaires
Ces prisonniers politiques ont été arrêtés entre fin décembre 2023 et fin février 2024 sur la base d’allégations d’affiliation à un groupe d’opposition interdit, l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), ce qu’ils ont nié.
Ils ont également été reconnus coupables d’autres infractions liées à la sécurité nationale. Le procès s’est caractérisé par un manque d’accès à une représentation juridique ; de nombreux accusés ont rencontré leurs avocats pour la première fois au cours d’une brève séance précédant le procès.
En outre, les autorités du régime iranien ont refusé aux détenus l’accès à des soins de santé adéquats, malgré l’état de santé grave de certains d’entre eux.
Appel à l’action
Les défenseurs des droits humains demandent instamment que des mesures immédiates soient prises pour mettre fin aux exécutions de Montazer, Daneshvarkar, Alipour, Sangdehi, Ghobadi et Bani Amerian. Ils demandent l’annulation de leurs condamnations et de leurs peines en raison de la nature arbitraire de leur détention et des violations de leurs droits à un procès équitable.
En outre, ils demandent l’accès à une représentation juridique et des visites familiales pour les détenus, ainsi qu’une enquête sur les allégations de torture faites au cours de leurs interrogatoires.
À la lumière de ces développements, il est essentiel que les organismes internationaux et les gouvernements fassent pression sur les autorités du régime iranien pour qu’elles respectent les normes en matière de droits de l’homme et qu’elles abolissent complètement la peine de mort.
La situation reste critique car des recours sont en cours devant la Cour suprême, la date limite d’action étant fixée au 30 avril 2025.
Source: CSDHI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire