Le pire crime contre l’humanité de l’après-Seconde Guerre mondiale
La libération d’Auschwitz est une bonne occasion de mettre en lumière le pire crime contre l’humanité depuis la Seconde Guerre mondiale, le massacre d’au moins 30 000 prisonniers politiques dans les prisons médiévales de l’Iran sous le régime des mollahs. Des hommes et des femmes ont été pendus pour le « péché » de penser ou de croire différemment. Ils s’opposaient au principe du règne d’un dictateur religieux réprimant la société.
Les victimes rêvaient de liberté dans leur patrie. Ils et elles étaient 30 000 combattants de la liberté passionnés qui ont été emprisonnés, torturés et pendus lors du génocide qui a suivi la fatwa de Khomeiny. Cela représente un chapitre sombre de l’histoire du peuple iranien et le plus grand crime depuis la Seconde Guerre mondiale.
Prévu depuis longtemps
En commettant ce crime, le régime a prétendu agir dans le cadre de la loi. Il a créé les commissions de la mort pour prétendre à des procès. Cependant, 30 000 prisonniers sans défense ont été secrètement tués sans bénéficier d’aucune protection juridique du gouvernement ou du ministère de la Justice.
Mostafa Pour-Mohammadi, membre des commissions de la mort de 1988, avait affirmé le 29 juillet 2019 : « Nous sommes fiers d’avoir exécuté les ordres de Dieu concernant les Moudjahidine du peuple d’Iran [OMPI]. Aujourd’hui, j’ai la conscience tranquille. »
Moussavi-Ardebili, chef du pouvoir judiciaire de Khomeiny en 1981-1989, avait reconnu le 5 août 1988 que « le pouvoir judiciaire subit de nombreuses pressions pour savoir pourquoi nous poursuivons même les membres de l’OMPI ou pourquoi nous avons emprisonné certains d’entre eux ! On nous demande pourquoi ils ne sont pas tous exécutés ! ».
Ce mollah criminel avait déclaré le 6 août 1988 : « Les Moudjahidine du peuple d’Iran doivent être exécutés jusqu’au dernier. Il n’y aura plus de procès ni de traitement des dossiers des condamnés. »
Violer les filles avant l’exécution et tuer les enfants emprisonnés
Parmi les personnes exécutées figurent 477 enfants et adolescents de moins de 18 ans, dont un enfant de 11-12 ans.
Le viol de femmes et de jeunes filles dans les prisons de Khomeiny est un autre aspect des crimes de 1988.
Nasrin Shoja’i, 19 ans, et Azar Rousta’i, 20 ans, ont été violées avant d’être exécutées.
Maliheh Aqvami, 26 ans, a été exécutée après avoir été violée. Ses bourreaux avaient sadiquement offert à sa famille une boîte de bonbons comme cadeau de mariage.
Une mère qui soutient l’OMPI a écrit : « J’ai vu le corps de la martyre de l’OMPI Fatemeh Seyyedi à la morgue. Elle avait écrit sur ses pieds : « Nous étions 50, et ils nous ont toutes violées avant de nous exécuter ».
Le 15 août 1988, un membre d’une commission de la mort a déclaré à l’ayatollah Montazeri : « Nous avons tenu compte des personnes de moins de 18 ans, alors que la plupart des prisonniers pendus étaient des lycéens. Ce qui signifie qu’ils n’avaient pas plus de 15, 16 ou 17 ans au moment de leur arrestation. »
Ce massacre sanglant date de 33 ans, mais le monde ne connaît toujours pas l’ampleur de ce crime. Ceux qui gouvernent en Iran continuent de tuer à une échelle encore plus grande en toute impunité.
Le massacre de 1988 : un crime distinctif dans l’histoire
Le crime contre l’humanité de 1988 se distingue des autres crimes à grande échelle par le fait que ses auteurs continuent de perpétrer leurs crimes après plus de trois décennies.
Ceux qui occupent les plus hautes fonctions au sein du régime n’ont toujours pas été traduits en justice.
Ebrahim Raïssi, alors procureur adjoint et l’un des principaux membres des commissions de la mort de 1988, a été nommé président par Khamenei. Raïssi est au pouvoir pour faire avancer les objectifs funestes de Khamenei. Il doit être tenu pour responsable de ses crimes dans les années 1980, en particulier durant l’été sanglant de 1988.
Novembre 2019 : un crime odieux du 21e siècle
En novembre 2019, les protestations populaires contre le prix de l’essence en Iran ont balayé 200 villes et 29 provinces. Khamenei a répondu aux protestations avec des mitrailleuses lourdes, des hélicoptères et des chars. Il a coupé tout accès à Internet, créant ainsi le plus grand meurtre de masse de manifestations populaires dans le monde contemporain. Sur ordre d’Ali Khamenei, les forces répressives ont tiré sur les manifestants, visant leur tête et leur cœur.
Lors du soulèvement de novembre 2019, au moins 1500 manifestants sont morts pour la liberté. Parmi eux, 400 étaient des femmes et des filles, âgées de 14 à 60 ans.
Shabnam Dayani a été écrasée sous les roues d’un véhicule de la police. Halimeh Samiri a été torturée à mort et son corps abandonné dans la rue. Hosna Bameri, une enfant de trois ans, a été tuée par balle dans les bras de sa mère.
Mina Sheikhi a été tuée par balle alors qu’elle se trouvait sur la terrasse de sa maison.
Golnar Samsami a été abattue dans la rue par des tireurs d’élite.
Azar Mirzapour, infirmière et mère de quatre enfants, a été tuée en rentrant chez elle.
Nikta Esfandani, 14 ans, a reçu une balle dans la gorge tirée par les forces de sécurité dans la rue Sattar-Khan à Téhéran.
Quelque 12 000 manifestants ont été arrêtés et brutalisés par les forces répressives.
Des missiles tirés sur un avion de ligne ukrainien
Le dernier crime en date du régime clérical est le tir de deux missiles des pasdarans sur un avion de ligne ukrainien.
Les missiles ont tué les 176 passagers et membres d’équipage, dont 81 femmes et 15 enfants. Parmi les victimes, 28 femmes étaient titulaires de diplômes supérieurs. La plupart étaient diplômées de l’université de Téhéran, de l’université de technologie de Sharif et de l’université de science et de technologie d’Iran.
Tant que la dictature religieuse sera au pouvoir, le livre des atrocités contre l’humanité continuera de s’allonger. La nature de ce régime est de tuer et de réprimer pour survivre.
Le procès du bourreau Hamid Noury : un pas vers la justice
Dans la lignée de la campagne « Appel pour la justice » pour le massacre de 1988, des mesures concrètes sont prises. Un tribunal suédois a jugé Hamid Noury, 60 ans, procureur adjoint à la prison de Gohardacht, pour son rôle dans les exécutions de masse de 1988.
Le procès a débuté en août 2021 à Stockholm. Noury est accusé d’avoir été impliqué dans les exécutions de masse de 1988. Il est également accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre pour la période allant du 30 juillet au 16 août 1988.
Noury a été arrêté à son arrivée en Suède en novembre 2019, alors qu’il se rendait chez des proches. Noury reste maintenant en détention provisoire. Sept témoins dans cette affaire sont membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran. L’OMPI est une organisation centrale au sein du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Ses membres s’opposent au régime clérical depuis Achraf-3, une ville située près de Durres en Albanie.
Bien que ce procès soit toujours en cours, il change la donne. La Résistance iranienne a pu écraser les complots du régime clérical et de ses mercenaires en s’impliquant dans l’affaire et en s’assurant que les témoignages des plaignants et des témoins des crimes de 1988 soient entendus.
Le quotidien arabe Al-Seyassah a couvert le procès de Noury et a interviewé trois anciens prisonniers politiques et plaignants qui ont survécu au massacre de 1988.
Dans un article du 1er décembre 2021, Al-Seyassah écrit : « Le massacre de 1988 a coûté la vie à des milliers de prisonniers politiques, dont la plupart étaient membres de l’OMPI. Le régime clérical en Iran s’inquiète des conséquences juridiques. Le régime n’était pas inquiet dans cette affaire jusqu’à ce qu’il apprenne que des poursuites judiciaires concernant le massacre avaient été engagées. »
Les craintes du régime sont fondées sur plusieurs facteurs : Hamid Noury, un ancien fonctionnaire iranien, a été arrêté en Suède afin d’être jugé pour son rôle dans le massacre. En outre, le tribunal s’est déplacé en Albanie pour entendre les témoignages de personnes ayant survécu au massacre. Il semble que le paysage juridique soit en train de changer, et les responsables du régime doivent se préparer à être poursuivis.
Ce qui s’est passé dans les prisons iraniennes dans les années 1980, en particulier en 1988, est un génocide et un crime contre l’humanité. Ali Khamenei, le guide suprême du régime, Ebrahim Raïssi, son président, et Gholam-Hossein Mohseni Ejei, l’actuel chef du pouvoir judiciaire, sont les principaux responsables de ces crimes. Ils doivent être traduits en justice.
La Résistance du peuple iranien poursuivra sa campagne d’appel à la justice jusqu’à ce que les cerveaux et les auteurs de ce grand crime contre l’humanité soient jugés.
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