jeudi 27 janvier 2022

L’Iran, seul pays à rejeter la résolution de l’ONU condamnant le déni de l’Holocauste

 CSDHI – Le 20 janvier était un jour historique aux Nations Unies et dans l’histoire de l’humanité et de la justice. Ce jour-là, dans une résolution, l’Assemblée générale des Nations unies a condamné à l’unanimité le déni de l’une des époques les plus sombres de l’humanité, l’Holocauste.

Une résolution pour condamner l’Holocauste

La résolution présentée par Israël et l’Allemagne a reçu le soutien ferme de toutes les nations de l’ONU, à l’exception de l’Iran. Dans leurs discours, les ambassadeurs israélien et allemand ont souligné l’importance de l’adoption de la résolution. La résolution appelle tous les pays et les propriétaires de médias sociaux à lutter activement contre l’antisémitisme et le déni ou la déformation de l’Holocauste. L’Assemblée générale des Nations unies compte 193 membres, qui ont approuvé la résolution par consensus, sans vote.

« L’Assemblée générale envoie un message fort et sans équivoque contre la négation ou la déformation de ces faits historiques », a déclaré l’ambassadrice allemande auprès des Nations unies, Antje Leendertse.

« Ignorer les faits historiques augmente le risque qu’ils se répètent », a-t-elle ajouté.

Dans une déclaration marquant le 80e anniversaire de la conférence de Wannsee, la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré qu’il était important de reconnaître le rôle joué par les membres du service diplomatique allemand à l’époque.

Elle a ajouté que les responsables du ministère des affaires étrangères « qui se sont mis au service des crimes et du génocide du régime nazi portent également la responsabilité de leurs souffrances. »

La conférence de Wannsee était une réunion de hauts responsables du gouvernement de l’Allemagne nazie et de chefs de Schutzstaffel. Elle s’est tenue dans la banlieue de Berlin, à Wannsee, le 20 janvier 1942, afin de mettre en œuvre un programme appelé « Solution finale à la question juive ».

La conférence de Wannsee et l’Holocauste

La conférence de Wannsee a conduit à la création de camps de la mort pour environ 6 millions de Juifs. Ce chiffre représentait un tiers de la population juive de l’époque. Selon la résolution de l’ONU, des millions d’autres nationalités, minorités et groupes cibles ont également été tués.

La résolution, qui compte 114 pays, appelle tous les membres des Nations unies à concevoir des programmes de formation pour prévenir les génocides futurs et expliquer la réalité de l’Holocauste aux générations futures.

L’Iran est le seul pays opposé à la résolution

Les slogans et les approches de la République islamique visant à diaboliser Israël et à nier son existence sont constamment critiqués et condamnés par les institutions internationales et sont considérés comme l’une des causes de tension et de crise dans les relations internationales de l’Iran. La République islamique a été le seul pays à soumettre une objection écrite à l’adoption de cette résolution. Apparemment, cette protestation n’a pas suffi. D’ailleurs, la colère de Téhéran à l’égard de la résolution s’est également traduite par une déclaration du ministère iranien des affaires étrangères.

La déclaration se rangeait implicitement du côté du régime d’Hitler. En effet, elle déclarait : « Comme il est clair pour tout le monde, les crimes de la Seconde Guerre mondiale ont été motivés par deux choses : le racisme et l’expansionnisme, dont hérite aujourd’hui le régime sioniste. Ce sont deux tempéraments maléfiques. Israël reste le seul régime raciste doté d’une idéologie expansionniste. »

La déclaration contient également une répétition des affirmations controversées du régime selon lesquelles « la République islamique d’Iran réitère que la prévention de la récurrence des catastrophes historiques exige une recherche historique qui doit être effectuée sans jugement politique ni préjugé. »

Au cours des dernières décennies, tant Ali Khamenei que des personnes comme l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad ont remis en question l’exactitude et l’ampleur du massacre des Juifs. Ahmadinejad a qualifié l’Holocauste de « mythe » et la base d’information du Guide suprême de la République islamique a publié il y a deux ans, à la veille de la « Journée de Qods », une affiche sur laquelle figuraient les mots « la solution finale », terme utilisé par les nazis pour tuer les Juifs.

Le régime de Téhéran refuse de se joindre à l’adoption de cette résolution historique alors que ses hauts responsables, dont l’actuel président iranien, Ebrahim Raïssi, surnommé « le boucher de Téhéran », sont impliqués dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques à l’été 1988. Les Nations unies, Amnesty International et une multitude d’organisations de défense des droits de l’homme, de parlementaires et d’ONG ont condamné le massacre de 1988.

Le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains en Iran a demandé une enquête indépendante sur les exécutions de milliers de prisonniers politiques ordonnées par l’État en 1988 et sur le rôle joué par Ebrahim Raïssi en tant que procureur adjoint de Téhéran.

Dans une interview accordée à Reuters le lundi 29 juin, Javaid Rehman a déclaré qu’au fil des ans, son bureau avait recueilli des témoignages et des preuves. Il s’est dit prêt à les partager si le Conseil des droits humains des Nations unies ou un autre organisme mettait en place une enquête impartiale.

Source : Iran News Wire

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