vendredi 14 octobre 2022

28e jour des manifestations en Iran à Téhéran et dans des dizaines d’autres villes.

 L’ancienne prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee a été arrêtée de nouveau et emmenée dans un lieu inconnu.

60 femmes parmi les personnes arrêtées à Gilan, dans le nord de l’Iran. Les manifestations en Iran se sont poursuivies pour la 28e journée, jeudi 13 octobre 2022

Des manifestations nocturnes ont eu lieu dans divers districts de Téhéran, Kermanchah, Sanandaj, Mahabad, Saqqez, Boukan (au Kurdistan), Fouladchahr, et Chahinchahr (Ispahan), Golchahr (Karaj), Ilam, Arak, etc. (Regardez les vidéos de ces manifestations en visitant ce lien).

La répression au Kurdistan rencontre une forte résistance

L’IRGC, les SSF et l’armée du régime clérical se sont concentrés sur Sanandaj et d’autres villes du Kurdistan pour écraser la résistance courageuse de son peuple.

Téhéran, plaque tournante des protestations

Malgré la fermeture d’Internet, des rapports arrivent de nombreux quartiers de Téhéran. Les jeunes organisent des manifestations toutes les nuits, de Naziabad et Mowlavi au sud, à Shariati, Valiasr et Sattarkhan au centre-ville et à Téhéranpars à l’est. Ils affrontent les forces de répression en leur lançant des pierres.

Des femmes courageuses ont affronté les gardes spéciaux dans l’avenue Valiasr jeudi soir. 

Pendant la journée, les gens organisent également des manifestations en scandant « mort au dictateur », « mort à Khamenei » et « mort à l’oppresseur, qu’il s’agisse du chah ou du mollah » dans les stations de métro et les rues. Les femmes sont indispensables à ces protestations.

Les étudiants se font entendre dans toutes les universités et le régime n’a pas réussi à étouffer leurs protestations malgré l’arrestation de nombreux étudiants et l’attaque de leurs dortoirs.

À Karaj, la quatrième plus grande métropole d’Iran, les jeunes organisent des manifestations toutes les nuits. Les femmes sont particulièrement actives dans cette ville et ses comtés.

Les marchands et les travailleurs des bazars se joignent à la manifestation

Les marchands et les travailleurs des bazars se joignent à la manifestation

Les marchands et les propriétaires de magasins d’au moins 12 villes se sont mis en grève le 27e jour.

Les travailleurs de l’industrie pétrolière et pétrochimique se sont joints aux protestations iraniennes depuis quatre jours.

Une répression impitoyable pour étouffer les protestations

Le régime clérical a procédé à de nombreuses arrestations et a juré de faire preuve de fermeté à l’égard des « émeutiers ».

Le président de la Cour suprême des mollahs, Mohseni Ejei, a demandé à ses juges d’éviter d’avoir pitié de quiconque ou d’émettre des verdicts faibles.

Le ministre de l’Éducation des mollahs a reconnu qu’ils avaient arrêté des étudiants de moins de 18 ans, tout en refusant de mentionner leur nombre. Il a déclaré qu’ils les envoyaient dans des centres de réhabilitation et de psychiatrie pour les redresser. (Quotidien d’État Siasat, 11 octobre 2022)

Certains rapports indiquent qu’ils détiennent les jeunes manifestants parmi les toxicomanes, pour les rendre dépendants des stupéfiants.

Les responsables du régime ont avoué que quelque 60 % des manifestants sont des adolescents, dont beaucoup ont entre 15 et 17 ans.

Les forces de sécurité vont, comme on peut s’y attendre, arrêter davantage d’étudiantes, puisqu’elles ont recherché des militantes dans des lycées de filles au cours des derniers jours.

Par ailleurs, quelque 2 000 manifestants seraient détenus dans le pénitencier du Grand Téhéran, une prison sinistrement célèbre où les détenus sont torturés à mort et où les blessés sont laissés à l’abandon sans soins.

60 femmes arrêtées à Gilan

60 femmes arrêtées à Gilan

Le commandant des forces de sécurité de l’État à Gilan, dans le nord de l’Iran, a annoncé qu’elles avaient arrêté 739 manifestants, dont 60 femmes.

Une directrice d’école arrêtée pour avoir protégé ses élèves

Des agents du ministère des Renseignements ont arrêté la directrice d’une école de filles à Karaj, pour avoir refusé de remettre et d’effacer les enregistrements des caméras de surveillance afin de protéger ses élèves qui avaient manifesté à l’école. La directrice, Mme Oghabneshin, a été arrêtée sur son lieu de travail et transférée dans un lieu non divulgué le mardi 11 octobre 2022.

L'ancienne prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee de nouveau arrêtée

L’ancienne prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee de nouveau arrêtée

Les services de sécurité auraient transféré la prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee de la prison de Qarchak vers un lieu inconnu le lundi 10 octobre 2022. Les agents ont déclaré qu’ils l’emmenaient au centre de détention de la police des renseignements à Téhéran.

Des agents des services des renseignements se sont introduits dans le domicile de Mme Iraee le 26 septembre. Ils sont entrés dans sa chambre, lui ont donné des coups de pied dans le ventre et l’ont jetée sur le meuble de sa chambre. Ils ont saccagé la maison et confisqué certains de ses biens.

Golrokh Ebrahimi Iraee ressentait des douleurs dans le dos et l’abdomen lorsqu’elle a brièvement appelé chez elle le 2 octobre. À l’époque, elle n’avait pas encore été mise en accusation.

Plus tard, on a appris qu’elle était accusée de « rassemblement et collusion, ainsi que de propagande contre l’État » en raison de ses activités sur ses comptes de médias sociaux.

Mme Golrokh avait été libérée de prison en avril, après avoir purgé sa deuxième peine d’emprisonnement.

Deux semaines plus tard, son mari, Arash Sadeghi, a également été arrêté par les services des renseignements le 12 octobre au matin.

M. Sadeghi souffre d’un cancer et n’est pas en mesure de supporter les conditions de détention.

Source: CNRI Femmes

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