Les manifestations sont entrées dans leur 4ème semaine, alors que des personnes de toutes les couches de la société dans 177 villes et 31 provinces se sont levées de telle sorte qu’à aucun moment au cours des quatre dernières décennies, la perspective d’une révolution n’a été aussi proche qu’aujourd’hui.
Il ne faut pas oublier que ce régime se distingue de toute autre dictature dans le monde. Il s’agit de la répression religieuse et politique à l’intérieur du pays et de l’exportation du terrorisme ou, dans le lexique du régime, de « l’exportation de sa révolution ».
La misogynie est le lien entre ces deux caractéristiques, avec lesquelles le régime réprime la nation entière.
En tant que tel, pour renverser ce régime théocratique et totalitaire, le peuple d’Iran doit concevoir et formuler des tactiques adaptées pour affronter le régime avec succès et efficacité.
Des manifestations éparses et spontanées, même de grande ampleur comme celles de 2009 et 2018, ne mèneront pas à la chute du régime. Et contrairement au régime du Shah, les mollahs ne renonceront pas volontairement au pouvoir. Ils sont déterminés à se battre jusqu’au bout pour préserver leur emprise sur le pouvoir.
Dans ce contexte, une nouvelle révolution exige une planification, une organisation, une coordination et une unité intenses de la part du peuple d’Iran.
C’est ce à quoi les unités de résistance de l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (MEK) se sont employées au cours des six dernières années, au risque d’être arrêtées, torturées, voire exécutées.
Leur rôle est beaucoup plus important et prononcé dans le soulèvement actuel, à tel point que les responsables du régime et les médias s’inquiètent de plus en plus de leur efficacité dans l’organisation et la poursuite des protestations.
Les jeunes rebelles se sont appuyés sur les unités de résistance pour améliorer leur efficacité et minimiser leurs vulnérabilités face aux assauts et à la violence organisée du régime.
Les manifestants ont également beaucoup appris des expériences des quatre grands soulèvements depuis 2017 et des tactiques employées par les Unités de résistance, comme l’incendie des symboles du régime, des affiches de ses dirigeants et des panneaux publicitaires, ainsi que le ciblage des centres de répression.
Dans une interview accordée au quotidien officiel Bahar News le 7 octobre, Mohammad Reza Tajik, membre de la faction dite réformiste du régime, a déclaré : « La situation politique actuelle a dépassé l’ère de la peur. Elle est entrée dans l’ère de la rage. Le mouvement actuel est associé à une sorte de bonheur et de joie de vivre. Le militant d’aujourd’hui est prêt à sacrifier sa vie pour obtenir la liberté. »
M. Tajik a également exprimé sa crainte de la radicalisation des manifestations, ajoutant : « Le militant d’aujourd’hui pense qu’il ne peut faire passer son message à la classe dirigeante qu’avec de la rage. L’activiste d’aujourd’hui pense qu’il/elle ne peut pas faire changer son destin et qu’il n’y a pas d’autre voie devant lui/elle, et qu’il/elle ne voit la solution que dans les actes de violence. Il/elle pense que seul le langage de la colère est la solution et que les autres langages n’ont pas de réponse et ne sont pas entendus. »
S’adressant au régime, il a déclaré : « Au fil des ans, nous avons planté les graines de la haine et maintenant nous récoltons beaucoup de colère. »
Les propos tenus par une jeune femme iranienne dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters en témoignent : « Hé le monde, écoutez-moi : Je veux une révolution. Je veux vivre librement et je suis prête à mourir pour cela. Au lieu de mourir chaque minute sous la répression de ce régime, je préfère mourir avec leurs balles (des forces de sécurité) en manifestant pour la liberté. »
Les murs de la tyrannie et du totalitarisme religieux s’effondrent enfin. Une nouvelle révolution se produit dans les rues d’Iran et aucune force ne peut l’arrêter.
Source : Iran Focus (site anglais)/ CSDHI
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