Forough Taghipour, diplômé en comptabilité de 29 ans, a été appréhendé pour la deuxième fois le 21 août 2023 à Téhéran. Les membres de sa famille proche ont été tués dans les années 1980 en raison de leur association avec l’OMPI, son père et sa sœur résidant actuellement à Achraf 3. Initialement détenu en mars 2020 avec sa mère pour des accusations liées à leur affiliation à l’organisation et à leur implication dans des activités anti-régime, Forough est resté emprisonné jusqu’en février 2021.
Marzieh Farsi, 56 ans, mère de deux enfants, qui a déjà été emprisonnée pendant trois ans et lutte aujourd’hui contre un cancer, a également été arrêtée le 21 août 2023 à Téhéran. Son frère, Hassan Farsi, a été victime du massacre de 1988. Le frère et la sœur de Marzieh résident également actuellement à Achraf 3.
La semaine dernière a également vu l’incarcération de Zahra Safaï, mère de deux enfants, pour la troisième fois. Zahra a passé huit ans en prison dans les années 1980 pour avoir soutenu la cause de l’OMPI. Arrêtée une deuxième fois en mars 2020 aux côtés de sa fille, elle a été libérée en février 2023. Son père, Haj Hasanali Safaï, éminent commerçant de Téhéran et prisonnier politique à l’époque du Shah, a été tué par le régime des mollahs en 1980 pour avoir soutenu l’organisation.
Bien qu’elle espérait être libérée, le 27 août 2023, Maryam Akbari Monfared a été condamnée à une peine supplémentaire de deux ans de prison par le pouvoir judiciaire du régime iranien. Après avoir enduré 14 ans d’emprisonnement, cette mère de trois filles est un symbole de la résilience remarquable des prisonnières politiques en Iran.
Le 30 décembre 2009, Maryam a été brusquement transférée à la prison d’Evine sans avoir eu la possibilité de faire ses adieux à ses filles, sous prétexte d’être convoquée « pour un interrogatoire ». Malheureusement, elle n’est jamais rentrée chez elle.
Maryam a été emprisonnée pour avoir demandé justice pour ses quatre frères et sœurs, exécutés par le régime des mollahs dans les années 1980. Aux côtés de Forough, Marzieh et Zahra, elle constitue un symbole poignant du sort enduré par d’innombrables femmes proches de l’OMPI, dont la vie est irrévocablement modifiée par les mesures d’oppression du régime.
Dans les années 1980, le régime iranien a exécuté des dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup refusaient de révéler leur nom aux tortionnaires et aux interrogateurs. Les récits poignants racontés par les quelques survivants de la torture dressent un tableau d’atrocités inimaginables, notamment de viols et d’agressions sexuelles.
Lors du massacre de 1988, parmi les dizaines de milliers de femmes prisonnières, le régime des mollahs n’a exécuté que celles affiliées à l’OMPI. La rareté des femmes survivantes a rendu difficile pour les organisations de défense des droits humains comme Amnesty International de documenter les preuves au cours de la dernière décennie. La majorité des victimes restent anonymes, leur identité étant entourée de secret, gardée par des familles brisées par la tragédie, saisies par la peur des représailles ou résignées à l’obscurité dans les coins les plus reculés du pays.
Cela soulève une question poignante : pourquoi un régime prétendant diriger les musulmans du monde fait-il preuve d’une telle brutalité envers les femmes associées à un groupe musulman ?
Enraciné dans des interprétations déformées et extrémistes de l’Islam, le régime a passé quatre décennies à s’efforcer d’exclure la moitié de la population iranienne de la participation active aux sphères politiques et sociales, perpétuant ainsi les superstitions et l’ignorance médiévales. Selon la Constitution, les femmes n’ont pas le droit de juger dans les domaines judiciaires et administratifs sensibles, ce qui les relègue à une citoyenneté de seconde zone, où leur valeur est considérée comme inférieure à celle des hommes.
Pourtant, les femmes de l’OMPI représentent un défi unique pour ce régime : non seulement elles contestent son utilisation abusive de l’islam, mais elles défendent également les droits de tous les segments de la société iranienne, en particulier les femmes non musulmanes, avec une détermination inébranlable.
Leur simple existence sape la légitimité de la tyrannie religieuse, car ils refusent fermement de céder sous les tortures et les exécutions les plus cruelles.
Ce n’est pas une coïncidence si les femmes occupent 100 % des postes de direction au sein de l’OMPI et que elles représentent plus de 50 % du Conseil national de la Résistance iranienne. Le CNRI, qui a traversé les épreuves les plus périlleuses tant au niveau national qu’international au cours des quatre dernières décennies, reste la force d’opposition la plus importante et la plus redoutable contre le régime en Iran. Malgré les massacres, les restrictions et les déplacements forcés qui perdurent, l’OMPI continue de porter des coups importants à Téhéran, démontrant au monde le pouvoir transformateur du leadership des femmes depuis plus de trois décennies.
Le résultat de cette confrontation qui dure depuis 45 ans est évident non seulement dans la résistance organisée mais aussi dans les rues d’Iran, où les soulèvements menés par des femmes continuent d’influer sur la quête de justice et de liberté.
Source: CNRI
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