lundi 26 février 2024

L’environnement iranien ravagé par les politiques néfastes du régime

 Depuis l’arrivée au pouvoir du régime des mollahs en Iran, une crise aux multiples facettes est apparue, caractérisée non seulement par la répression intérieure et la déstabilisation régionale, mais également par une profonde dégradation de l’environnement. Les politiques du régime, marquées par un mépris pour l’environnement et l’écologique, ont infligé de graves dommages aux paysages naturels iraniens. Les rivières et les lacs se sont desséchés, les forêts du Nord ont succombé à une dégradation importante et les réservoirs d’eau souterraine ont été épuisés à des niveaux alarmants, précipitant l’affaissement des terres dans diverses régions. L’effet cumulé de ces catastrophes environnementales a rendu certaines zones inhabitables, provoquant des migrations massives loin des régions touchées.

Même les médias contrôlés par l’État, généralement réticents aux critiques, ont été contraints de reconnaître la gravité de ces crises environnementales. Un article intitulé « Le glas de la migration climatique a sonné », publié dans le journal officiel Resalat le 21 février 2024, souligne l’urgence de la situation. Il a expliqué comment la crise climatique en Iran s’est intensifiée au cours de la dernière décennie, les experts exprimant de graves inquiétudes quant à la vie dans les grands centres urbains comme Ispahan, aux prises avec de graves pénuries d’eau et un affaissement des terres.

Dariush Golalizadeh, directeur du Centre national pour l’air et le changement climatique à l’Organisation de protection de l’environnement, a fourni des statistiques indiquant que, poussés par le changement climatique, environ 800 000 individus des provinces du centre et du sud ont migré vers le nord au cours des deux dernières années seulement. Cette migration, directement imputable au changement climatique, laisse présager des risques potentiels pour la sécurité à l’avenir.

À Ispahan, un déficit critique en eau de 13 milliards de mètres cubes a été enregistré, révélateur du déséquilibre flagrant entre l’utilisation et la disponibilité de l’eau. Alors que les chiffres officiels sur la migration d’Ispahan vers d’autres provinces restent insaisissables, des rapports remontant à 2016 font état de résidents se réinstallant vers le nord pour échapper aux adversités liées à la sécheresse le long de la rivière Zayandeh Roud.

Les enquêtes gouvernementales ont corroboré le spectre imminent d’une migration de population provenant de vastes étendues de la plaine centrale de l’Iran, en particulier dans la province d’Ispahan, en raison de déficits prononcés en eaux souterraines. Les rapports du site Internet Entekhab, géré par l’État, ont quantifié le bilan hydrique négatif à Ispahan comme équivalent à environ 20 rivières de la taille de Zayandeh Roud.

Ispahan est confrontée non seulement à une crise de l’eau et au dessèchement de plans d’eau vitaux comme les zones humides de Zayandeh Roud et de Gavkhoni, mais également à une grave crise d’affaissement exacerbée par le changement climatique, la croissance démographique et la pénurie de ressources en eaux de surface. L’extraction effrénée des eaux souterraines a perturbé l’équilibre hydrologique, précipitant toute une série de périls environnementaux.

Mohammadreza Fallah, représentant d’Ispahan au Conseil suprême des provinces, a identifié la diminution des réservoirs d’eau souterraine comme le principal catalyseur du phénomène d’affaissement. Il note que le taux d’affaissement de l’Iran est près de 90 fois supérieur à la moyenne des pays développés, les grands centres urbains comme Ispahan et Téhéran supportant le plus gros de ses impacts.

À Ispahan, les districts 11 et 15, ainsi que les zones centrales, sont témoins d’un affaissement des terres, les localités environnantes comme Shahin Shahr, Flowerjan, Najafabad et les environs de l’aéroport de Beheshti étant également touchées. Khorzouk, située près d’Ispahan, n’a pas été épargnée par les conséquences néfastes de l’affaissement.

Les conséquences du changement climatique sur les ressources en eau sont considérables et englobent des modifications des régimes de précipitations, des courants d’eau, la prolifération des tempêtes de poussière et un affaissement généralisé des terres. Cette catastrophe en cours met en péril l’une des villes les plus historiques d’Iran, le rythme de ces transformations s’accélérant de manière alarmante.

Les données de l’Organisation géologique de 2016 ont révélé que 2 300 kilomètres carrés des plaines de la province d’Ispahan étaient susceptibles d’affaissement des terres, qui a atteint près de 10 000 kilomètres carrés en 2020. Le taux d’affaissement au seul aéroport Shahid Beheshti d’Ispahan a été mesuré entre 8 et 12 centimètres par an.

Des rapports ont fait surface décrivant les répercussions négatives de l’affaissement sur les enclaves résidentielles et les monuments historiques de la province d’Ispahan, signalant une crise imminente et le potentiel d’une nouvelle vague de migrations.

Mansour Shishehforoush, directeur général de la gestion des crises du gouvernorat d’Ispahan, souligne comment la rareté de l’eau et l’activation de la poussière induites par le changement climatique ont précipité un affaissement des terres allant de 4 à 18 centimètres à Ispahan, avec 53 jours au cours du premier semestre jugés impropres à l’habitation en raison à la poussière fine.

Les experts en gestion de l’eau attribuent les sécheresses étendues, dont beaucoup sont d’origine anthropique, à d’importantes migrations des provinces du centre vers le nord, attirées par des conditions hydriques plus favorables. Ils préviennent que la perpétuation des tendances dominantes rendra inhabitables de vastes étendues de l’Iran, citant des politiques de gestion de l’eau inefficaces, des initiatives de transfert d’eau entre bassins et un changement climatique exacerbé comme facteurs sous-jacents de migration. Ces experts prédisent que les migrations internes s’intensifieront dans les années à venir à mesure que les ressources en eau de l’Iran approcheront de l’épuisement.

Source: CNRI 

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