jeudi 8 février 2024

Iran : « Ils m’ont violemment violée » : La violence sexuelle utilisée comme arme pour écraser le soulèvement iranien

 – Le dernier rapport d’Amnesty International, intitulé « Ils m’ont violemment violée », expose le recours au viol et à la violence sexuelle par les forces de sécurité iraniennes pour réprimer les manifestations de 2022. Ce document de 120 pages décrit en détail les expériences de 45 survivants, hommes, femmes et enfants, qui ont été victimes de viols, de viols collectifs et d’autres formes de violence sexuelle après leur arrestation. Le rapport met en cause diverses agences de sécurité iraniennes, notamment le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et la force du Bassij, dans ces actes odieux.

Malgré la gravité des violations et violences sexuelles documentées, aucune autorité iranienne n’a été inculpée ou poursuivie pour ces crimes contre l’humanité. Le rapport souligne la complicité des procureurs et des juges, qui non seulement ont ignoré les plaintes des survivants, mais ont également utilisé des aveux entachés de torture pour imposer des accusations fallacieuses. Amnesty International a fait part de ses conclusions aux autorités iraniennes en novembre, mais n’a reçu aucune réponse.

Les survivants, répartis dans 17 provinces, ont été confrontés à toute une série de violences sexuelles et de viols, souvent avec des méthodes brutales telles que des matraques en bois et en métal, des bouteilles en verre et des décharges électriques. Le rapport fait également état de cas de survivantes soumises à des formes de violence sexuelle autres que le viol, telles que des sévices physiques, une nudité forcée, des décharges électriques et des menaces.

Le document souligne l’omniprésence de la culture du silence et de la peur qui empêche les survivants de demander justice au niveau national. De nombreux survivants se sont abstenus de porter plainte, considérant le système judiciaire comme un outil de répression. Même ceux qui ont porté plainte ont dû faire face à des menaces et à l’inaction des autorités. Un document ayant fait l’objet d’une fuite a révélé que les autorités avaient étouffé les plaintes pour viol pendant les manifestations.

Les survivants continuent de se débattre avec les séquelles physiques et psychologiques de ces violences sexuelles, avec des cas de tentatives de suicide et de traumatismes persistants. Amnesty International demande le soutien de la communauté internationale et insiste pour que la mission d’enquête des Nations unies sur l’Iran soit prolongée afin de garantir l’existence d’un mécanisme indépendant de collecte de preuves. La communauté internationale est invitée à ouvrir des enquêtes criminelles contre les auteurs présumés de ces crimes, en vertu de la compétence universelle.

Source : Iran HRM/ CSDHI 

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