Les revendications des manifestants sont centrées sur la mise en œuvre d’une loi adoptée en 2010, qui oblige le gouvernement à ajuster leurs pensions en fonction du coût de la vie – une loi qui a été largement ignorée, exacerbant l’insécurité financière à laquelle sont confrontés les retraités. Leurs manifestations témoignent de leur lutte dans un contexte d’instabilité économique, où l’inflation et la dévaluation de la monnaie nationale ont entraîné une flambée des prix, réduisant encore le pouvoir d’achat de leurs pensions.
À Ardebil, dans le nord-ouest de l’Iran, les retraités iraniens se sont rassemblés pour exprimer leur frustration et exiger des mesures de la part du gouvernement. De même, à Arak, dans le centre de l’Iran, les retraités ont repris leurs manifestations devant le bureau provincial de TCI, soulignant l’inaction continue du régime à l’égard de leurs demandes. Les manifestations à Kermanshah et Sanandaj, dans l’ouest de l’Iran, ainsi qu’à Téhéran, la capitale, ont fait écho aux mêmes sentiments de mécontentement et à la demande du régime de reconnaître leurs griefs et d’y répondre.
Les retraités de Tabriz (nord-ouest de l’Iran) et d’Ahvaz (sud-ouest de l’Iran) se sont également joints aux manifestations nationales, unissant leurs voix à celles des retraités de tout le pays pour réclamer des pensions plus élevées et la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. Ces manifestations reflètent un problème plus large de négligence systémique et de mauvaise gestion de la part du régime, qui touche non seulement les retraités iraniens de la Telecommunications Company of Iran, mais aussi d’autres secteurs de la société qui se trouvent dans des situations similaires.
Dimanche, les retraités iraniens de l’Organisation de la sécurité sociale ont organisé des rassemblements similaires dans plusieurs villes, dont Shush, Ahwaz et Kermanshah. Dans le même temps, les retraités iraniens de l’industrie sidérurgique d’Ahwaz ont organisé des manifestations de protestation, car leurs pensions ne leur permettent pas de subvenir à leurs besoins essentiels.
Selon les lois du régime, le gouvernement est censé ajuster les pensions en fonction du coût de la vie. Mais alors que les prix continuent de monter en flèche, les fonctionnaires s’abstiennent d’augmenter les pensions. Pendant ce temps, le régime continue de dilapider les richesses du pays et de la population à des fins néfastes telles que la fabrication d’armes pour ses mandataires et alliés et la propagation du terrorisme dans la région.
Alors que les manifestations pour les besoins les plus élémentaires se poursuivent dans tout le pays et dans différents segments de la société, une nouvelle série de documents divulgués montre que les responsables du régime et les membres du parlement s’enrichissent aux dépens de la population. Selon ces documents, les membres du Parlement reçoivent en moyenne 2 milliards de rials par mois, alors que la plupart des Iraniens peinent à gagner la moitié du montant correspondant au seuil de pauvreté, qui se situe aux alentours de 250 à 300 millions de rials.
Ces manifestations témoignent clairement de la frustration croissante des retraités iraniens et d’autres segments de la population iranienne, qui revendiquent de plus en plus leurs droits et la nécessité pour le régime d’appliquer ses propres lois. Alors que les manifestations continuent de prendre de l’ampleur, elles représentent un défi majeur pour la légitimité du régime et sa capacité à répondre aux besoins fondamentaux de ses citoyens.
Le régime est confronté à un défi de plus en plus complexe, car les élections législatives auront lieu dans moins de deux semaines et il a désespérément besoin de rallier la population au vote et de donner une impression de légitimité à son régime. Toutefois, compte tenu des récentes révélations et de la frustration générale suscitée par l’inaction du régime face aux besoins de la population, il est d’ores et déjà acquis que les élections feront l’objet d’un boycott massif de la part du peuple iranien. Comme le chantent les manifestants ces jours-ci, « Nous n’avons pas vu de justice, nous ne voterons plus ».
Source: CSDHI
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