Mehdi Yarrahi, 42 ans, avait été arrêté en août pour avoir publié une « chanson illégale » qui remettait en cause « la morale et les coutumes de la société islamique ». Il a été libéré sous caution en octobre.
En janvier, le tribunal a condamné le chanteur pop iranien à « un total de deux ans et huit mois de prison » pour de multiples chefs d’accusation.
En vertu de la législation iranienne, les peines d’emprisonnement sont cumulées, ce qui signifie qu’il n’aurait dû purger qu’une année derrière les barreaux, qui sera désormais remplacée par un confinement à domicile.
« En raison de la maladie de mon client et de son besoin de soins médicaux, la peine d’emprisonnement d’un an a été remplacée par un marquage électronique [lié à un rayon de déplacement de 1 000 mètres] », a déclaré l’avocate Zahra Minouei sur X, anciennement Twitter, dimanche en fin de journée.
La maladie du chanteur pop iranien n’a pas été précisée dans l’immédiat.
Elle a précisé que M. Yarrahi était sous surveillance électronique depuis le 20 février, et que l’ordonnance du tribunal prévoyait le paiement d’une caution de 15 milliards de tomans (environ 270 000 dollars).
La chanteuse a sorti le titre « Roosarito », qui signifie « ton foulard » en persan, peu avant l’anniversaire de la mort de Mahsa Amini.
Melle Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est morte en garde à vue le 16 septembre 2022, après avoir été arrêtée pour avoir prétendument enfreint la loi iranienne sur le hijab obligatoire pour les femmes.
Des centaines de personnes, dont des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations qui ont éclaté dans tout l’Iran après la mort de Mahsa Amini, et neuf hommes ont été exécutés pour des « crimes » liés aux manifestations.
Des milliers de manifestants ont également été arrêtés, accusés par les autorités de participer à des « émeutes » fomentées par l’Occident.
Dans une vidéo de trois minutes accompagnant la sortie de « Roosarito », le chanteur pop iranien avait exprimé son soutien au droit des femmes de choisir de porter ou non le foulard et avait dédié la chanson aux « courageuses Iraniennes » impliquées dans le mouvement de protestation.
Le chanteur pop iranien a déjà remporté le prix du meilleur chanteur pop au festival Fajr, le plus important événement musical organisé par le gouvernement iranien.
Sa chanson « Soroode Zan (hymne de la femme) », sortie en octobre 2022, est devenue un hymne de protestation, en particulier sur les campus universitaires.
Lors de ses concerts, Yarrahi a critiqué à plusieurs reprises les autorités, notamment pour la discrimination dont il fait l’objet dans sa province natale du Khouzistan, au sud-ouest de l’Iran, qui se caractérise par sa diversité ethnique.
Source : VOA/ CSDHI
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