Le 21 février, on apprenait la libération sous caution à Téhéran, une semaine plus tôt, de deux journalistes du journal économique Farda-e-Eghtesad : le vidéo-journaliste Mehrdad Asgari, et le rédacteur en chef adjoint Behzad Bahmannejad. Les autorités iraniennes avaient libéré les deux reporters le 16 février, mais leur avaient demandé de ne pas commenter leur détention, selon les sources de RSF. Par ailleurs, on est toujours sans nouvelles de leurs deux collègues, Nikan Khabazi et Ali Tasnimi, arrêtés avec eux le 9 février et emmenés dans un lieu inconnu. Les autorités iraniennes n’ont toujours pas fait de déclaration officielle sur le lieu où ils se trouvent.
Cette terrible histoire a commencé le lundi 5 février lorsqu’une douzaine de policiers ont fait irruption dans la salle de rédaction des quatre journalistes, les détenant avec 26 de leurs collègues présents dans le bâtiment. Personne n’a été autorisé à quitter le bâtiment avant le lendemain, et une partie du personnel est restée séquestrée pendant quatre jours, jusqu’au 9 février, date à laquelle les quatre journalistes ont été emmenés. La police n’a pas donné de raison à cette détention. Les employés de l’organe de presse se sont vu confisquer leurs téléphones et ont été empêchés de communiquer avec leurs familles et leurs représentants légaux.
« Malgré la bonne nouvelle de la libération de Behzad Bahmannejad et de Merghad Asgari, la détention secrète de leurs collègues Nikan Khabaz et Ali Tasnimi dans des circonstances inconnues, à la suite de la séquestration du personnel de Farda-e-Eghtesad, s’apparente à une disparition forcée. Ces tactiques d’intimidation et de terreur s’inscrivent dans le cadre d’un effort permanent des autorités pour réduire au silence les journalistes iraniens, et ne doivent pas être autorisées à se poursuivre. Nous demandons la libération immédiate des deux reporters de Farda-e-Eghtesad ainsi que des 15 autres journalistes actuellement détenus en Iran.
Jonathan Dagher, Responsable du bureau Moyen-Orient de RSF
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