dimanche 4 février 2024

Réunion au parlement français et soutien à un changement démocratique en Iran

 Mardi 30 janvier, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a été invitée par le Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) à prendre la parole lors d’un colloque à la salle Victor Hugo de l’Assemblée nationale. Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre de Belgique et membre du Parlement européen, Ingrid Betancourt, ancienne candidate à la présidentielle de Colombie, Jean-Pierre Brard, ancien député maire de Montreuil et Jean-François Legaret, ancien maire du 1er arrondissement de Paris, ont également pris la parole, au côté des députés Cécile Rilhac, André Chassaigne, Yannick Favennec, Patrick Hetzel, Hervé Saulignac, Philippe Gosselin.

Cécile Rilhac, présidente du CPID, a remis à Mme Radjavi une copie des signatures de soutien de la majorité des députés de l’Assemblée française au soulèvement et à la résistance du peuple iranien, ainsi qu’au plan en dix point de la Résistance pour l’Iran libre de demain.

Dans son intervention, Maryam Radjavi a souligné la nécessité urgente de faire barrage au rôle néfaste du régime des mollahs en tant que principal instigateur des conflits au Moyen-Orient et à stopper les exécutions des prisonniers politiques qui se poursuivent en Iran. Elle a proposé une initiative en quatre étapes pour faire face à la crise, notamment la désignation des Gardiens de la révolution (pasdaran) comme organisations terroristes et la réactivation des sanctions du Conseil de sécurité contre les projets nucléaires militaires du régime.

Selon elle, l’instigation de la guerre au Moyen-Orient par le régime découlait de ses crises internes et qu’il est importance de renverser le régime et pour cela il convient de reconnaître le droit à la résistance du peuple iranien pour la démocratie, l’égalité et la souveraineté populaire.

Mme Radjavi a appelé les députés français à :

1. Placer le Corps des Gardiens de la révolution (CGRI) sur la liste des entités terroristes, conformément à la déclaration de l’Assemblée nationale de juin dernier et à la résolution du Parlement européen de janvier 2023.

2. Activer le mécanisme de « snapback » tel que prévu dans la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, permettant la réactivation des résolutions de sanctions contre le projet nucléaire du régime.

3. Placer le régime iranien sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui traite des régimes constituant une menace à la paix mondiale.

4. Reconnaitre le droit à la résistance du peuple iranien pour renverser le fascisme religieux.

Modératrice de la séance, la députée Cécile Rilhac a pour sa part souligné l’importance des progrès réalisés et a présenté le rapport du CPID pour l’année 2023, soulignant son soutien au peuple iranien lors des récents soulèvements en Iran.

Elle a annoncé que la déclaration a reçu un soutien substantiel de la part des représentants du peuple français, dont une majorité de 295 députés, dont cinq présidents de groupe, trois dirigeants de partis politiques, et plus de 130 sénateurs. Elle a remis à Mme Radjavi un document comprenant les signatures, symbole de solidarité des parlementaires français.

En lisant le texte de la déclaration de 2024, Mme Rilhac a déclaré : « Nous condamnons fermement le rôle destructeur du régime iranien au Moyen-Orient et sa politique belliqueuse, appelant à la désignation du Corps des Gardiens de la révolution islamique, le CGRI, comme principal entité terroriste déstabilisant la région. Nous insistons pour que soient tenus pour responsables les auteurs des graves violations des droits humains en Iran, notamment la répression des femmes, l’absence de justice pour les manifestants et les auteurs de crimes contre l’humanité. »

« Le peuple iranien mérite de bénéficier d’un système démocratique, de la liberté de réunion, de l’abolition de la peine de mort, de l’égalité des sexes et de la séparation de la religion et de l’État, comme le déclare le plan en dix points de Maryam Radjavi , présidente élue du CNRI, a ajouté la députée Rilhac. Ce plan a été soutenu en 2023 par plus de 3 600 parlementaires dans le monde, dont plus de 400 en France. Face à l’obstruction du régime iranien à toute activité pacifique en faveur du changement et sachant que 750 personnes ont été tuées lors des manifestations de 2022-2023, nous considérons la résistance contre l’oppression comme un droit naturel et inaliénable de tout citoyen iranien, conformément à l’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. L’incarnation de ce droit en Iran se matérialise dans l’activité des unités de résistance à travers le pays contre le CGRI, à l’instar du message historique du général de Gaulle du 18 juin 1940 : Quoi qu’il arrive , la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre. »

Le président du groupe de la Gauche démocratique et républicaine (RDA) à l’Assemblée nationale, André Chassaigne, a déclaré : « Les négociations sur le dossier nucléaire iranien sont au point mort. La frustration et la colère de la population iranienne envers le régime théocratique sont à leur comble. Et en même temps, la région regorge de milices inféodés au régime iranien. »

Rappelant sa vaste expérience de soutien et de collaboration avec la Résistance iranienne, M. Chassaigne a ajouté : « Nous n’avons pas eu tort de partager les positions du CNRI et le Plan en dix points de sa présidente, Mme Radjavi, pour un Iran démocratique. Nous n’avions pas tort de dire que la solution à toutes les menaces de l’Iran contre l’Europe, contre notre monde aujourd’hui, en termes de sécurité, d’exportations, de terrorisme, de soutien à l’extrémisme islamiste, et même aux menaces contre nos propres citoyens, était de faire triompher la démocratie en Iran, une vraie démocratie. Il n’y a pas d’autre moyen qu’un changement de régime en Iran pour parvenir à une solution de paix et de tranquillité au Proche et au Moyen-Orient. Nos Etats démocratiques ont une longue expérience, celle d’être trompés par des mollahs, soi-disant modérés, qui feignaient de vouloir négocier avec nos diplomates, trop souvent naïfs. »

Citant la Déclaration universelle des droits de l’homme, le parlementaire a souligné le droit inhérent à résister à la tyrannie et à l’oppression, affirmant que la lutte du peuple iranien pour la liberté est à la fois justifiée et urgente.

Faisant des parallèles avec l’histoire révolutionnaire de la France, le député Chassaigne a déclaré : « Les Iraniens ont le droit de manifester. Ils ont droit à la liberté d’expression. Ils ont droit à la liberté de réunion. Et si cela leur est refusé, ils ont alors le droit de se révolter et de résister. »

Il a conclu : « Je le dis avec force, mais aussi avec émotion : les unités de résistance de l’OMPI en Iran n’incarnent que ce droit que nos ancêtres ont reconnu il y a deux siècles et que nos parents ont exercé face à l’occupation et aux atrocités nazies. Les engagements de nos ancêtres nous obligent, car nous sommes redevables de leurs sacrifices, puisque nous sommes aujourd’hui acteurs de la Résistance iranienne, une résistance qui est aussi la nôtre, une résistance qui, elle aussi, nous oblige. C’est le sens de notre engagement aujourd’hui. »

L’eurodéputé et ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt a exprimé son inquiétude quant à la position faible de l’Union européenne, des gouvernements et de l’administration américaine à l’égard du régime iranien. Il a souligné la situation dramatique actuelle en Iran, citant les récentes exécutions et les tensions internationales, comme l’alimentation de l’invasion brutale de l’Ukraine et les attaques contre le personnel américain en Jordanie.

M. Verhofstadt a déclaré : « Je pense que l’Occident et certainement l’administration américaine ainsi que nos gouvernements ont tout intérêt à réfléchir et à redéfinir leur approche à l’égard du régime des mollahs. Une approche qui, je le répète, a été jusqu’à présent une politique de complaisance, où nous essayons de faire de notre mieux avec ce régime, en disant et en répétant parfois qu’il n’y a pas d’alternative au régime. »

Exprimant sa recommandation en matière de politique étrangère, il a déclaré : « Le premier pilier de notre stratégie est de résoudre le problème actuel de la prise d’otages par le régime des mollahs. Cette tactique de chantage a touché la Belgique et risque de se produire également dans d’autres pays européens. Ma position est claire : si les otages occidentaux et européens, y compris les Américains, restent captifs, rien ne justifie de maintenir ouvertes les ambassades du régime des mollahs ou de permettre à leurs diplomates d’opérer librement dans nos capitales. Il est temps de prendre une décision définitive : tant que tous les otages ne seront pas libérés, les diplomates du régime des mollahs ne devraient pas être présents dans nos capitales ni sur notre sol. »

Rejetant les négociations nucléaires avec Téhéran, l’ancien Premier ministre belge a appelé les pays de l’UE et les États-Unis à renforcer les sanctions contre Téhéran. Il a également appelé ces pays à étendre le régime de sanctions chaque fois qu’une personne est exécutée en Iran. Il a également souligné la nécessité pour l’UE de proscrire le Corps des Gardiens de la révolution islamique en tant qu’organisation terroriste.

M. Verhofstadt a conclu : « Je crois que c’est peut-être encore la chose la plus importante dans cette nouvelle stratégie de l’Occident envers le régime des mollahs : il est temps de commencer à reconnaître que le peuple iranien, la résistance iranienne, ont le droit légitime de résister au régime des mollahs. Il faut donc commencer à préparer avec la Résistance iranienne l’avenir du pays pour démontrer qu’il existe bien une alternative au régime des mollahs. Et personnellement, je crois que le plan en dix points de Mme Radjavi constitue une bonne base pour cette alternative pour l’avenir libre de l’Iran. »

Ingrid Betancourt, ancienne sénatrice et candidate à la présidentielle de Colombie, a évoqué dans son discours une série de documents qui ont fait surface, révélant un réseau d’agents et d’espions du régime iranien, avec une influence significative, qui travaillent au sein même des gouvernements occidentaux.

Elle a fait valoir que le réseau était composé d’individus liés au gouvernement iranien, infiltrant des postes stratégiques dans les administrations occidentales. Leur discours vise à saper la politique de fermeté occidentale envers Téhéran et insistent à accommoder régime malgré les preuves de son implication dans la perpétuation du terrorisme et de l’instabilité dans la région.

Evoquant la cible principale de ces réseaux d’influence, à savoir la Résistance iranienne et l’ Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, l’ancienne sénatrice colombienne a déclaré : « Pendant de nombreuses années, j’ai eu l’occasion d’accompagner l’OMPI lors de divers événements à travers l’Europe. L’OMPI a des bureaux non seulement en France, mais aussi au Danemark, aux Pays-Bas, en Belgique, en Suède, en Angleterre, en Espagne et ailleurs. Cette organisation est composée de personnes qui, comme vous et moi, sont guidées par leurs convictions et leurs principes. Nous choisissons d’être ici plutôt que chez nous parce que nos actions reflètent qui nous sommes. Au cours des 12 dernières années, j’ai rencontré de nombreuses personnes qui sont motivées par ces principes et valeurs fondamentaux qui nous définissent en tant que démocrates. »

L’ancien député français Jean-Pierre Brard a de son côté exprimé son soutien à la Résistance iranienne et a souligné la tentative d’assassinat du régime iranien contre l’ancien vice-président du Parlement européen, le Dr Alejo Vidal Quadras à Madrid. Il a notamment évoqué les dangers auxquels sont confrontés les partisans de la Résistance.

En réfléchissant aux parallèles historiques, M. Brard a attiré l’attention sur les luttes du peuple iranien et la nécessité d’une solidarité internationale. Il a fait référence à l’anniversaire de l’exécution des membres du groupe de résistance de Manouchian, pour souligner l’importance de se souvenir des sacrifices passés dans la lutte contre l’oppression.

Il a critiqué la complaisance envers le régime iranien et a appelé à des mesures proactives pour assurer la sécurité de ceux qui sont solidaires de la résistance. En conclusion, M. Brard a réaffirmé son engagement à soutenir le peuple iranien et s’est engagé à se tenir à ses côtés dans sa quête de liberté et de démocratie.

M. Jean-François Legaret, ancien maire du 1er arrondissement de Paris a pour sa part salué le combat du CNRI, le qualifiant de seule alternative viable au régime iranien et à sa « répression et son bellicisme ».

« Les dirigeants du régime, à commencer par le guide suprême Ali Khamenei, continuent de pointer du doigt leur principal opposant, l’OMPI et le CNRI. C’est une véritable obsession. Ils ne parlent que de cela parce qu’ils ont compris que c’était la seule alternative possible à ce régime. La présence de cette répression et de cette sévérité contre les opposants de l’OMPI partout dans le monde est assez significative. »

« Le monde entier doit voir que cette résistance existe », a ajouté M. Legaret. Il faut comprendre que pour le régime des mollahs, les opposants, l’OMPI, constituent la principale menace, je dirais la menace existentielle contre les mollahs. »

L’ancien maire a conclu : « Aujourd’hui, sous une pression persistante et face à des manifestations croissantes, les manœuvres du régime cherchent à saper le soutien de la jeune génération iranienne à l’OMPI. Ils lancent des accusations sans fondement dans un contexte de diabolisation contre la seule alternative politique. Ainsi, en Iran, les mollahs multiplient la répression qui s’aggrave de jour en jour contre l’opposition, le CNRI et l’OMPI. Les mollahs ont raison d’avoir peur. Avec le Plan en dix points pour l’Iran de demain, le CNRI présente à tous égards la seule alternative démocratique et l’assurance de parvenir enfin à un régime de liberté en Iran. Liberté des femmes, liberté des Hommes, liberté de culte, abolition de la peine de mort, séparation des religions et de l’État. C’est l’alternative politique. C’est pourquoi ce combat en vaut la peine. »

Le député français Philippe Gosselin a appelé à un changement de régime en Iran, arguant que c’est le seul moyen d’apporter la paix et la stabilité dans la région. Il a accusé le régime de financer et d’armer des groupes terroristes, de déstabiliser la région et de causer d’immenses souffrances au peuple iranien.

« Le régime dépense des sommes folles pour soutenir ses ambitions et ses objectifs de puissance régionale, mais aussi, sans aucun doute, pour la déstabilisation », a déclaré le député Gosselin. « 80 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Cet argent pourrait certainement être utilisé dans de meilleures conditions. »

Le représentant français a déclaré qu’au moins 359 personnes avaient été exécutées en Iran au cours des trois derniers mois et a appelé la communauté internationale à soutenir le peuple iranien dans sa lutte pour la liberté. Il a estimé que le peuple iranien est « capable de réaliser ce changement » et que « la flamme de la résistance ne doit jamais s’éteindre ».

Le député français Hervé Saulignac a exprimé son soutien au peuple iranien dans sa lutte contre le régime théocratique. Il a également appelé les gouvernements occidentaux à jouer un rôle plus actif en soutenant l’opposition iranienne.

Réfléchissant au bellicisme du régime iranien au Moyen-Orient, M. Saulignac a déclaré : « Madame la Présidente, vous avez exposé cette menace au monde. Dans ce contexte, et depuis des années, les gouvernements occidentaux, poussés notamment par des intérêts économiques, gardent le silence et ferment les yeux. Concernant la France, si les échanges bilatéraux avec l’Iran ont diminué après le retrait américain de l’accord de Vienne en 2018, je tiens ici à rappeler que le niveau des échanges de biens entre les deux pays reste élevé puisqu’il s’élève à 367 millions d’euros, soit une augmentation de 40% des exportations, totalisant 55 millions d’euros d’importations, générant ainsi un solde positif de 258 millions d’euros, selon les données des douanes françaises. »

Le député Saulignac a souligné que le peuple iranien est plus déterminé que jamais à renverser le régime, malgré la répression à laquelle il est confronté. Il a également appelé les gouvernements occidentaux à cesser de faire des affaires avec Téhéran et à soutenir l’opposition iranienne. Selon lui, cela enverrait un message clair au régime pour lui signifier qu’il n’est pas le bienvenu au sein de la communauté internationale.

Le député français Patrick Hetzel a exprimé sa solidarité avec la Résistance iranienne et a salué les efforts déployés au-delà des frontières iraniennes pour faire avancer les idéaux démocratiques. Notant le soutient importante au sein de l’Assemblée nationale, Hetzel a souligné que plus de la moitié des représentants étaient mobilisés en soutien au peuple iranien, un geste symbolique indiquant le fort soutien de la France à cette cause.

En conclusion, Hetzel a réitéré l’aspiration collective à un Iran démocratique et l’urgence de parvenir à la liberté pour le peuple iranien.

Le député français Yannick Favennec a également pris la parole pour souligner la grave situation des droits de l’homme en Iran. Se référant à un rapport de l’ONU, M. Favennec a condamné la répression généralisée et a cité l’exemple de prisonnières politiques comme Mariam Akbari et Massoumeh Sanobari, qui ont été respectivement confrontées à l’isolement prolongé et à des peines injustes.

Il a déclaré : « Cette répression est inacceptable. Il est temps que la communauté internationale agisse. J’appelle l’ONU, l’Union européenne et le gouvernement français à exercer une pression accrue sur le régime iranien pour qu’il arrête sa machine d’exécution et qu’il demande des comptes aux autorités qui se maintiennent au pouvoir au prix d’exécutions massives. »

Source: CNRI 

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