Selon le rapport, l’Iran a été témoin d’un nombre stupéfiant de 516 heures de coupure d’Internet et de 12 624 heures de fermeture des médias sociaux. Le coût total de ces restrictions est estimé à 920,3 millions de dollars. Ce bilan économique est le résultat des limitations prolongées de la connectivité numérique et des plateformes de communication en ligne.
Le régime iranien a commencé à bloquer Instagram et WhatsApp en septembre 2022 en réponse aux nombreuses manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini en détention. Ces restrictions sur les médias sociaux, qui sont toujours en place au moment de la publication, ont été une source de préoccupation non seulement en raison de leur impact sur la libre circulation de l’information, mais aussi pour les conséquences économiques qu’elles entraînent.
L’impact économique des restrictions d’Internet et du blocage des médias sociaux a atteint à lui seul plus de 907 millions de dollars en 2023. Ce chiffre stupéfiant souligne les conséquences considérables de ces restrictions, qui affectent les entreprises, les entrepreneurs et le paysage économique dans son ensemble.
Le rapport souligne notamment que les autorités du régime n’ignorent pas les ramifications économiques des restrictions d’Internet et du blocage des réseaux sociaux populaires. Lors d’une réunion avec le ministère des Communications, les dirigeants des sociétés Internet iraniennes ont indiqué que la fermeture d’Internet pendant cinq jours en novembre 2019 avait considérablement réduit leurs revenus de 250 trillions de tomans par jour. Malgré ce revers économique, la politique du régime persiste à investir massivement dans les messageries locales, en les positionnant comme des alternatives aux plateformes étrangères.
Cette approche, qui s’inspire du modèle chinois de création de réseaux nationaux, s’est avérée infructueuse en Iran au cours de la dernière décennie. Les tentatives du gouvernement de lancer des plateformes nationales comme alternatives aux services étrangers populaires tels qu’Instagram et Telegram se sont heurtées à des difficultés considérables. Il semble que la société iranienne ne soit pas prête à adopter ces alternatives nationales, exprimant un manque de confiance dans les technologies liées au gouvernement. Ce scepticisme prévaut, rendant ces plateformes non viables pour une utilisation à court et à long terme dans la société iranienne.
Malgré les efforts déployés pour promouvoir les alternatives nationales, la demande de VPN en Iran a explosé, augmentant de « trois mille pour cent » après le filtrage d’Instagram, selon Top10VPN.
En outre, le rapport souligne la pratique des autorités du régime consistant à imposer des coupures hebdomadaires d’Internet chaque vendredi à Zahedan, situé dans le sud-est de l’Iran. Ces mesures d’interdiction contribuent aux difficultés rencontrées par les particuliers et les entreprises pour maintenir une présence en ligne cohérente, perturbant le flux normal des activités et des communications quotidiennes.
Au-delà des implications économiques, le rapport souligne également les violations des droits humains associées à ces restrictions, en particulier le droit de réunion pacifique. Le blocage initial des plateformes de médias sociaux était une réponse à des manifestations publiques de grande ampleur, reflétant une tendance plus large à limiter la capacité des citoyens à exprimer leur désaccord et à se réunir pacifiquement.
Alors que le régime iranien continue d’appliquer ces réglementations strictes en matière d’internet, on s’inquiète de plus en plus non seulement du bien-être économique de la nation, mais aussi de la préservation des droits humains fondamentaux. L’impact de ces restrictions va au-delà du domaine financier, affectant le tissu même de la société et soulevant d’importantes questions sur l’équilibre entre les mesures de sécurité et les droits humains à la liberté d’expression.
Source : INU/CSDHI
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