jeudi 22 février 2024

L’Iran entame sa première campagne électorale depuis les manifestations de masse de 2022

 Des personnes passent devant une affiche de campagne de Hamid Abdolmaleki, candidat aux élections législatives du 1er mars, à Téhéran (Iran), le 22 février 2024. Il s'agit des premières élections en Iran depuis les manifestations nationales de 2022 qui ont suivi la mort de Mahsa Amini en garde à vue.

– Les candidats au Parlement iranien ont commencé jeudi la première campagne électorale du pays, depuis la répression sanglante des manifestations nationales de 2022 qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, 22 ans, en garde à vue.

La télévision officielle a déclaré que 15 200 candidats s’affronteront pour un mandat de quatre ans dans cette chambre de 290 sièges que les partisans de la ligne dure contrôlent depuis deux décennies.

Il s’agit d’un nombre record et de plus du double des candidats qui se sont présentés aux élections de 2020, alors que le taux de participation était légèrement supérieur à 42 %, soit le taux le plus bas depuis 1979.

Mme Mahsa Amini est décédée le 16 septembre 2022, après avoir été arrêtée par la police des mœurs iranienne pour avoir prétendument enfreint la loi stricte sur le foulard, qui oblige les femmes à se couvrir les cheveux et le corps entier. Les manifestations se sont rapidement transformées en appels au renversement des dirigeants religieux de l’Iran. La répression sévère qui a suivi a fait plus de 500 morts et près de 20 000 arrestations, selon les défenseurs des droits de l’homme en Iran.

Mercredi, l’organe de surveillance des élections du Conseil des gardiens a transmis les noms des 15 200 candidats qualifiés par le ministère de l’intérieur, qui organise la campagne électorale. Tout candidat aux élections en Iran doit être approuvé par le Conseil, un organe religieux composé de 12 membres, dont la moitié est directement nommée par le guide suprême.

Parmi les candidats de la campagne électorale figurent 1 713 femmes, soit plus du double des 819 qui se sont présentées en 2020.

Les élections auront lieu le 1er mars et le nouveau parlement se réunira à la fin du mois de mai.

L’actuel président du Parlement, Mohammad Bagher Qalibaf, se présentera dans sa ville natale, une circonscription située dans le nord-est éloigné, après avoir remporté un siège dans la capitale, Téhéran, il y a quatre ans. Un tel changement de circonscription est généralement le signe d’une baisse de popularité. Ces dernières années, ses détracteurs les plus intransigeants l’ont parfois accusé d’avoir ignoré les droits d’autres membres du Parlement et d’avoir négligé des rapports de corruption lorsqu’il était maire de Téhéran.

Le président Raïssi, membre sortant de l’assemblée, tentera de se faire réélire dans une circonscription éloignée de la province du Khorassan méridional, face à un ecclésiastique peu en vue.

Lors d’une élection simultanée, 144 ecclésiastiques se disputeront les 88 sièges de l’Assemblée des experts, qui sert d’organe consultatif au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions d’État. Leur mandat est de huit ans.

En vertu de la constitution iranienne, l’assemblée surveille le guide suprême du pays et choisit son successeur. L’ayatollah Ali Khamenei aura 85 ans en avril. Il a été chef suprême pendant 34 ans.

Source : VOA/CSDHI 

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