Ces groupes opéraient en parallèle avec les rebelles Houthis au Yémen, également soutenus par Téhéran, qui ont mené une cinquantaine d’attaques contre des navires commerciaux dans et autour de la mer Rouge, ainsi que contre les forces navales occidentales stationnées dans la région. Contrairement aux groupes irakiens et syriens, les Houthis n’ont ni réduit leurs activités belligérantes ni annoncé leur intention de le faire, comme l’a fait le Kataib Hezbollah après avoir revendiqué la responsabilité de l’attaque transfrontalière de drones en Jordanie, tuant trois militaires américains et déclenchant des représailles. Le Kataib Hezbollah avait répondu aux pressions de l’Iran.
Mais bien que ses attaques se soient arrêtées et n’aient pas encore repris, l’annonce a été annulée après qu’une frappe de représailles ait tué un chef du groupe extrémiste. Elle a également été rejetée à l’avance par d’autres membres de l’organisation connue sous le nom de Résistance islamique en Irak, qui fait elle-même partie d’une coalition régionale que le régime iranien appelle « l’Axe de la Résistance ».
Bien que la participation directe de Téhéran à ce combat semble encore être qu’une possibilité lointaine. Mais dans un autre sens, cela est déjà en train de se produire. La semaine dernière, le vice-amiral Brad Cooper, ancien chef des forces militaires américaines au Moyen-Orient, a déclaré dans une interview à CBS News que des membres du CGRI étaient sur le terrain au Yémen, travaillant aux côtés des Houthis pour planifier et exécuter des attaques contre les forces navales.
Cooper n’est en aucun cas le premier expert à tenir l’Iran directement responsable de telles attaques. Plusieurs autres responsables américains et britanniques ont souligné la fourniture continue d’armes iraniennes aux Houthis, et la marine américaine a récemment révélé qu’elle avait capturé une importante cargaison de composants de drones et d’autres équipements militaires fin janvier.
À plusieurs reprises, la Résistance iranienne a publié des rapports sur la contrebande d’armes du CGRI, soulignant son utilisation de multiples itinéraires et méthodes, ainsi que ses techniques de dissimulation du contenu des expéditions destinées au Yémen et ailleurs. Et cette semaine encore, le Wall Street Journal a publié un article décrivant « la montée de l’Iran en tant que fournisseur mondial d’armes », ajoutant que ce phénomène « contrarie désormais les États-Unis et leurs alliés ».
L’article note que même sur la base des chiffres officiels des ventes, l’Iran est devenu le 16ème exportateur d’armes au monde, avec des exportations évaluées à 123 millions de dollars. Bien entendu, cela exclut un nombre incalculable de ventes illicites, alors que ces deux chiffres semblent sur le point d’augmenter dans un avenir prévisible à moins que des mesures significatives ne soient prises par les adversaires mondiaux de l’Iran.
Entre ventes légitimes et contrebande, l’Iran aurait vendu pour un milliard de dollars d’armes au cours de son année civile allant de mars 2022 à mars 2023, soit le triple de son total par rapport à l’année précédente. Cela est en grande partie dû à la dépendance à l’égard de ses mandataires, mais cela découle également des relations sans cesse croissantes de l’Iran avec la Russie, avec laquelle il a signé l’année dernière un accord d’un milliard de dollars qui comprend de nouvelles expéditions de drones destinés à être utilisés dans la guerre russe contre l’Ukraine, ainsi que la création d’une usine en Russie pour produire davantage de produits similaires.
L’industrie d’armement militaire iranienne et en particulier le CGRI ont mis l’accent ces dernières années sur une technologie de drones relativement bon marché et dévoilent ou prétendent régulièrement dévoiler de nouveaux modèles dotés de capacités étendues. L’agence de presse Tasnim, affiliée au CGRI, s’est vantée mardi, identifiant un nouveau « drone suicide » et un nouveau « drone de combat », avec une portée de plus de 500 milles et la capacité de transporter de lourdes charges utiles.
Alors que l’Occident semble enclin à une désescalade rapide, plaçant ses espoirs dans une simple puissance de feu pour résoudre des crises profondément enracinées provenant d’erreurs de calcul stratégiques au Moyen-Orient, la situation reste loin d’être résolue. Le régime iranien n’a pas déclenché une guerre par procuration pour ensuite y mettre fin brusquement face à des répercussions militaires. Les véritables motivations qui ont poussé Téhéran à déclencher le conflit persistent et se sont sans doute intensifiées.
Le régime est confronté à une population rebelle, à un appareil de sécurité démoralisé et à une faction marginalisée d’anciens responsables qui disputent la feuille de route pour la survie du Guide suprême. Après les élections du 1er mars, ces défis vont s’exacerber, obligeant Téhéran à réévaluer son approche dans les crises extérieures, soulignant ainsi une fois de plus la faillibilité des politiques médiocres de l’Occident.
Source: CNRI
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