Les quatre Kurdes, qui avaient été arrêtées en juillet 2022, ont été pendues dans une prison de la ville de Karaj, à l’extérieur de Téhéran, au mépris d’une campagne menée par des groupes de défense des droits qui ont déclaré que leur procès avait été manifestement inéquitable.
Leur pendaison vient s’ajouter aux inquiétudes suscitées par la multiplication des exécutions en Iran, où deux personnes en moyenne ont été exécutées chaque jour depuis le début du mois, selon les défenseurs des droits de l’homme.
Le groupe Hengaw, basé en Norvège et axé sur les Kurdes, et le réseau Kurdistan Human Rights Network, basé en France, ont publié des images montrant, selon eux, des rues entières de magasins fermées dans les principaux centres urbains, notamment à Kermanshah, Saqez et Sanandaj.
Selon M. Hengaw, l’action a été observée dans une douzaine de villes, avec des connexions Internet coupées et des hélicoptères du Corps des gardiens de la révolution qui tournaient au-dessus de certaines zones.
Abdullah Mohtadi, secrétaire général du parti Komala, qui souhaite une plus grande autodétermination pour la minorité de citoyens kurdes d’Iran mais qui est interdit par Téhéran, a écrit sur la plateforme de médias sociaux X que la grève générale avait été un « succès complet ».
La région a été l’un des principaux foyers des manifestations nationales qui ont éclaté en septembre 2022 à la suite de la mort en garde à vue de la Kurde iranienne Mahsa Amini, originaire de Saqez.
Joanna Taimasi, l’épouse de Mohsen Mazloum, l’un des Kurdes exécutés, a écrit sur X que les autorités avaient refusé de remettre les corps des quatre hommes à leurs familles dans l’ouest de l’Iran et qu’ils seraient « plutôt enterrés dans un lieu non spécifié ».
Bayan Azimi, dont le mari, Pejman Fatehi, a été exécuté, a écrit sur Instagram qu’elle avait coupé la tresse de cheveux de son fils, qui avait insisté pour la laisser pousser jusqu’au jour où son père serait libéré.
Depuis la prison d’Evine à Téhéran, Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023, a déclaré dans un message relayé par sa famille qu’elle et d’autres femmes « prisonnières politiques » de la prison entamaient à nouveau une grève de la faim d’une journée pour protester contre les dernières exécutions.
La justice iranienne a déclaré que les quatre Kurdes avaient été reconnus coupables de collaboration avec Israël dans le cadre d’un plan de sabotage d’un site de défense iranien dans la province centrale d’Ispahan.
Amnesty International s’est toutefois déclarée horrifiée par « l’exécution arbitraire » des quatre hommes, qu’elle a décrits comme des « dissidents kurdes iraniens » condamnés à mort « à l’issue d’un procès secret manifestement inéquitable ».
Source : VOA/CSDHI
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