Les soulèvements populaires en Iran et le rôle de la Résistance
Sur l’invitation du Comité parlementaire pour un Iran démocratique, composé de députés, le mercredi 12 janvier 2022, Maryam Radjavi a participé à une réunion d’échanges avec un groupe de parlementaires à l’Assemblée nationale. C’est Michèle de Vaucouleurs, la présidente du CPID, qui ouvert la réunion en souhaitant la bienvenue à Mme Radjavi. Elle a ensuite passé en revue les activités et les acquis du comité dans la défense des droits humains et de la démocratie en Iran.
Maryam Radjavi s’est ensuite adressé aux participants avec cette intervention :
Je vous présente mes meilleurs vœux pour l’année 2022. Je vous souhaite à vous et à vos familles bonheur et santé.
Le soutien du CPID et de ses députés à la cause du peuple iranien et de sa résistance, est inestimable. La participation de chacun de vous est précieuse. Pendant cette législature, vous avez été un écho efficace des revendications du peuple iranien en France et en Europe. Vos messages de solidarité ont encouragé le peuple iranien dans son combat pour la liberté et la démocratie. C’est pourquoi, je tiens à vous saluer et à vous remercier chaleureusement.
J’espère qu’en 2022, nous continuerons notre marche commune pour la libération de l’Iran.
Je tiens aussi à rendre hommage à notre ami Jean-Pierre Michel qui nous a quittés en 2021. Il a été de longues années, un ami précieux de la Résistance iranienne, à l’Assemblée nationale comme au Sénat.
A situation explosive de la société iranienne
A l’occasion de votre réunion le 24 novembre dernier, j’ai évoqué la situation explosive de la société iranienne. La ville d’Ispahan a connu des manifestations de paysans. Le régime a répondu le lendemain par la répression et Ispahan s’est révoltée aux cris de « A bas le dictateur ». Ils réclamaient le retour de l’eau dans le fleuve du Zayandeh Roud. Les pasdarans ont tiré avec des fusils à plomb blessant des dizaines de personnes au visage et aux yeux. Certains ont perdu la vue.
Juste avant, au Khouzistan le peuple s’était soulevé contre la pénurie d’eau. La rivière a été détournée par les pasdaran. Les gardiens de la révolution ont tué plusieurs personnes et la moitié des provinces du pays s’est solidarisée avec le Khouzistan.
Chaque fois que ces mouvements éclatent, le régime montre sa peur des Moudjahidine du peuple et des unités de résistance. Il y a quelques jours, les pasdarans ont bombardé au canon des villages du Sistan-Baloutchistan.
Depuis 2018 il y a eu huit grands soulèvements en Iran. Les grèves et les manifestations des ouvriers, des enseignants, des infirmières et des retraités se multiplient dans le pays. La grande majorité des Iraniens vivent sous le seuil de pauvreté. Les richesses sont monopolisées par le guide suprême et ses pasdarans.
Pour la nouvelle année iranienne, Raïssi a augmenté le budget des Gardiens de la révolution de 240 pour cent. Mais les budgets pour l’enseignement ou la santé n’ont pas bougé, malgré la pandémie. Les institutions militaires et de répression forment plus de 34 pour cent du budget total.
Le régime a investi énormément dans les programmes d’arme nucléaire, de missiles balistiques, et des guerres dans la région et commet des détournements de fond. Tout cela a ruiné l’économie.
Le régime est confronté à une société explosive. C’est pourquoi, il considère le peuple comme son ennemi.
L’attirance de la jeunesse pour l’OMPI
L’attirance de la jeune génération pour l’OMPI fait davantage peur au pouvoir. Malgré la répression et les arrestations il n’arrive pas à arrêter la multiplication et la montée en puissance des unités de résistance.
Il sent venir le danger du renversement et sa priorité est sa survie. Pour cela, il détruit l’environnement, appauvrit les ouvriers, fait monter les prix et augmente les discriminations contre les compatriotes baloutches, kurdes ou arabes, contre les non musulmans et même contre les musulmans sunnites.
Il dépense les revenus du pays dans les guerres et le terrorisme dans la région. Il ne contrôle plus la crise économique. Il mise sur le nombre élevé des victimes de la pandémie pour mettre le peuple à genou, et pour empêcher un soulèvement populaire.
Ce régime sans avenir, se tourne vers la production de la bombe atomique, comme sa garantie de survie. C’est pourquoi il cherche à gagner du temps dans les négociations.
Ce n’est pas un hasard si Khamenei a placé Ebrahim Raïssi au gouvernement. Il est le bourreau du massacre de 1988, reconnu comme crime contre l’humanité. Il est là pour réprimer davantage et accélerer l’obtention de la bombe atomique.
Terrorisme d’Etat
Ce régime ne peut pas et ne veut pas trouver une entente avec son peuple, ni avec le monde.
A l’intérieur il est face à des révoltes. Dans la région son influence se réduit en Irak et en Syrie. Au Liban, il affronte de fortes protestations.
Son seul instrument à l’étranger, c’est le terrorisme d’Etat. Le diplomate terroriste du régime et ses complices qui voulaient déposer une bombe au rassemblement de la Résistance iranienne à Villepinte en 2018 sont aujourd’hui en prison en Belgique. Pour la première fois, depuis des décennies, un diplomate a personnellement transporté une bombe dans un avion de ligne de Téhéran à Vienne et l’a remise à des terroristes. C’est la première fois qu’un diplomate est condamné à 20 ans de prison.
Les aspirations à la démocratie du peuple iranien
Il est temps que la France prenne l’initiative d’une nouvelle politique. Il faut montrer de la fermeté face au terrorisme d’Etat des mollahs, leurs prises d’otages et leur chantage. L’époque de l’illusion d’une réforme de la dictature religieuse est terminée.
La seule politique qui garantit les intérêts à longs termes de la France, est une politique fondée sur les aspirations du peuple pour instaurer une véritable démocratie.
Le programme du CNRI pour une république démocratique, respectueuse de l’égalité, de l’indépendance de la justice, de l’abolition de la peine de mort et de la séparation de la religion et de l’Etat va dans ce sens.
Nous demandons à l’Assemblée nationale française de condamner le crime contre l’humanité et le génocide en 1988 de plus de 30.000 prisonniers politiques par un régime dont le président est directement impliqué dans ce massacre.
Je vous souhaite à nouveau une très bonne année. 2022 sera l’année des avancées et des bouleversements importants pour nos objectifs.
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