samedi 11 janvier 2025

Les horreurs cachées de la prison d’Adelabad : Une crise des droits de l’Homme en Iran

 La prison d’Adelabad, située dans la ville de Chiraz, dans le sud de l’Iran, est connue pour ses violations de longue date des droits de l’Homme. Cette sinistre institution accueille des prisonniers politiques et généraux dans des conditions qui témoignent d’un mépris systématique de la dignité humaine. Les témoignages d’anciens détenus font état de traitements inhumains, de tortures endémiques et de conditions de vie épouvantables, en particulier dans le quartier des femmes. Ces témoignages illustrent de manière frappante les violations généralisées et systématiques des droits de l’Homme commises par le régime clérical.

Le quartier des femmes : Un microcosme d’injustice

Le quartier des femmes de la prison d’Adelabad se compose de 8 pièces, dont l’une est réservée aux prisonnières politiques et aux personnes incarcérées pour des crimes financiers, séparées des autres. Actuellement, 3 prisonnières politiques – Hoda Mehregan, Maryam Deris et Hakimeh Honarmand – sont détenues dans ce quartier dans des conditions difficiles et dégradantes.

– Hoda Mehregan, arrêtée avec son père Mohammad-Ali Mehregan, a passé 40 à 50 jours à l’isolement.

– Hakimeh Honarmand, prisonnière politique depuis les années 1980, a dû faire face à des années d’emprisonnement et de pressions sécuritaires. Elle a été arrêtée avec son fils.

– Maryam Deris, étudiante en maîtrise dans la ville de Kazeroun, dans le sud-ouest du pays, a été arrêtée lors des manifestations nationales de 2022.

Le quartier est surpeuplé, ce qui oblige de nombreux prisonnières à dormir à la manière d’un livre (côte à côte, avec à peine la place de bouger) sur des sols froids et non chauffés.

Le manque d’hygiène aggrave les conditions désastreuses : les toilettes et les douches se trouvent à l’intérieur des chambres et dégagent des odeurs nauséabondes qui imprègnent l’air. L’absence de chauffage pendant les mois d’hiver rend la survie encore plus difficile.

Les horreurs cachées de la prison d'Adelabad : Une crise des droits de l'Homme en Iran

Crise sanitaire

Les détenues du quartier des femmes sont confrontées à de graves problèmes de santé en raison du manque d’hygiène et de l’insuffisance des soins médicaux. Les maladies de peau sont très répandues et la surpopulation favorise la propagation rapide des maladies.

Les détenues toxicomanes reçoivent des sédatifs au lieu d’un traitement approprié, négligeant ainsi leurs besoins en matière de santé. Cette négligence nuit au bien-être physique et mental de toutes les prisonnières et aggrave leurs souffrances.

Contexte historique de la prison d’Adelabad

La prison d’Adelabad, construite sous le règne du chah, est devenue un symbole des politiques d’oppression du régime iranien au cours des dernières décennies. Elle a toujours servi de centre de détention pour les dissidents politiques, les journalistes, les militants des droits de l’homme et les femmes qui protestent.

Dans les années 1980, Adelabad était tristement célèbre pour la torture brutale et l’exécution de prisonniers politiques. Les survivants de cette période ont témoigné des méthodes horribles employées, qui ont laissé chez beaucoup d’entre eux des traces physiques et psychologiques durables. Ces atrocités historiques soulignent le mépris durable du régime pour les droits de l’Homme fondamentaux.

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Une politique systématique de répression

Les conditions de détention à la prison d’Adelabad reflètent la stratégie délibérée du régime iranien visant à briser l’esprit des dissidents. L’absence d’installations sanitaires, médicales et de vie de base n’est pas un hasard, mais un effort calculé pour écraser la résistance. Les rapports des organisations internationales de défense des droits de l’Homme ont condamné ces pratiques à maintes reprises, mais le régime poursuit ses violations généralisées en toute impunité.

Les conditions inhumaines qui règnent dans le quartier des femmes de la prison d’Adelabad ne sont qu’un aperçu de la crise plus générale des droits de l’Homme en Iran. Les prisonnières, politiques ou ordinaires, endurent des souffrances inimaginables, privées de leurs droits les plus élémentaires. La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’Homme doivent agir et amplifier les voix de ceux qui sont réduits au silence derrière les murs des prisons. Ignorer cette injustice persistante ne fait que perpétuer le cycle de l’oppression et de la souffrance.

La prison d’Adelabad est un rappel brutal des violations systématiques des droits de l’homme commises par le régime clérical, qui appelle une attention et une action internationales urgentes.

Source: CNRI Femmes 

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