jeudi 2 janvier 2025

Des centaines de députés demandent des mesures contre l’application massive de la peine de mort en Iran

 The Independent.co.uk – Tom Watling, 30 décembre – Des centaines de députés [britanniques] ont signé une pétition exhortant le gouvernement britannique à faire pression sur l’Iran pour qu’il mette fin à l’application de la peine de mort.

Le mouvement interparlementaire, qui a recueilli plus de 250 signatures, dont celles d’anciens ministres du gouvernement, intervient alors que des informations indiquent que le recours à la peine de mort en Iran a augmenté dans les mois qui ont suivi l’élection du nouveau président, Massoud Pezeshkian, en juillet.

Il a fait campagne en promettant de modérer l’attitude conservatrice de l’Iran et de rétablir les liens avec l’Occident, mais les analystes restent sceptiques quant à son influence alors que le pays reste sous le contrôle étroit de l’ayatollah Ali Khamenei.

Selon les experts des Nations unies, au moins 93 personnes ont été exécutées en août, soit deux fois plus que les 45 tuées en juillet, ce qui porte le total pour l’année à plus de 400. En 2023, l’Iran a été à l’origine de 853 exécutions, soit 74 % de toutes les exécutions recensées dans le monde cette année-là.

La moitié des exécutions du mois d’août étaient liées à des accusations de trafic de stupéfiants. Beaucoup d’autres auraient été motivées par des considérations politiques. C’est le cas de Reza Rasaei, un Kurde arrêté lors des manifestations nationales de 2022 « Femmes, vie, liberté » qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, 22 ans, alors qu’elle était détenue par la brutale police des mœurs du pays.

Téhéran a déclaré qu’il était coupable d’avoir tué un officier militaire de haut rang, mais des groupes de défense des droits humains, dont Amnesty, affirment qu’il s’agit d’aveux forcés.

Ils affirment que son exécution est la preuve que l’Iran tue les dissidents politiques. Il est le dixième manifestant de ce mouvement à être exécuté.

Une culture de l’impunité

« Les exécutions en Iran sont de nature politique, car la théocratie au pouvoir utilise la peine de mort pour instiller la peur et la terreur afin d’empêcher de futurs soulèvements populaires », peut-on lire dans une déclaration signée par plus de 250 députés.

« L’incapacité de la communauté internationale à faire face à ces atrocités a favorisé une culture de l’impunité en Iran, ce qui a encouragé le régime à intensifier la répression de l’État et la répression. »

Le co-président du Comité britannique pour la liberté en Iran (BCFIF), le professeur Lord Alton of Liverpool, a exhorté le gouvernement à tenir Téhéran pour responsable de ces violations des droits de l’homme.

« Il est temps d’agir pour empêcher de nouvelles atrocités et soutenir la lutte du peuple iranien pour la justice et la liberté », a-t-il écrit. « Nous exhortons le gouvernement britannique à donner la priorité aux droits de l’homme, à la justice et à la responsabilité dans sa politique iranienne 2025.

« Le Royaume-Uni doit prendre la tête d’une coalition internationale pour mettre fin à cette tendance alarmante en renvoyant [l’Iran] devant le Conseil de sécurité des Nations unies, en facilitant la poursuite de ses dirigeants devant un tribunal international ou dans le cadre des mécanismes existants. »

Source: CSDHI 

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