lundi 14 septembre 2020

Amnesty demande à Téhéran de cesser de torturer les familles des prisonniers politiques exécutés


CSDHI – Le gouvernement iranien a délibérément dissimulé l’endroit où il avait enterré les corps de trois prisonniers politiques kurdes.

Trois prisonniers politiques kurdes exécutés

Ramin Hossein Panahi, et Zaniar et Loghman Moradi, ont été exécutés par le régime iranien. Leurs morts ont donné lieu à des appels de la communauté internationale. Ils demandaient au régime de mettre immédiatement un terme aux exécutions dans le pays.

La famille ignorent où sont enterrées leurs dépouilles

Les familles de ces trois kurdes ont essayé de découvrir où les autorités ont enterré les corps de leurs proches. Mais cela a empiré leur situation déjà très difficile.

Ramin Hossein Panahi, 24 ans, Loghman Moradi, 32 ans, et Zaniar Moradi, 30 ans, ont été exécutés dans la prison de Gohardasht à Karaj. Comme pour de nombreux prisonniers politiques, leurs procès ont été un désastre. En réalité, cela a été une parodie du système judiciaire. Non seulement ils ont été torturés pour obtenir de faux aveux, mais en plus, on leur a refusé l’accès à des avocats et à leur famille.

Amnesty demande à Téhéran de cesser de torturer les familles

Au début de cette semaine, Amnesty International a appelé le régime iranien à cesser de torturer les familles et à répondre à leurs questions.

Elle a condamné la dissimulation délibérée des tombes de trois prisonniers politiques kurdes exécutés en 2018.

Téhéran viole des pactes internationaux et le droit des familles

Dans une déclaration, Amnesty International a décrit le traitement réservé par le régime aux familles des trois personnes exécutées. Elle a déclaré que c’était une « grave souffrance psychologique. » Elle a ajouté que la dissimulation délibérée de leurs lieux de sépulture « constitue une violation de l’interdiction de la torture et des autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants prévue à l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. »

Amnesty International a expliqué que le secret du régime à ce sujet est une violation des droits des familles. Non seulement les familles ne savent pas où leurs proches sont enterrés, mais les autorités les empêchent d’organiser une cérémonie de deuil. Elles ne peuvent pas non plus poser une pierre tombale à leur mémoire. On leur refuse un lieu d’inhumation. Elles ne peuvent pas se rendre sur un lieu de sépulture. Donc, elles n’ont pas la possibilité de présenter leurs respects, déposer des fleurs, placer des photographies, etc. Cela constitue, selon Amnesty International, une violation des « droits culturels des membres de la famille d’assister aux funérailles. »

On peut lire dans la déclaration : « Cela constitue une violation de l’article 15 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, auquel l’Iran a adhéré. »

Les familles de ces hommes sont désemparées. La mère du jeune Ramin Hossein Panahi a déclaré qu’ « il n’y a pas de tombe pour pleurer. » J’étais agitée ces derniers jours. J’ai pleuré sur la tombe de mon autre enfant, Ashraf Hossein Panahi. Mon Ramin était innocent. Pourquoi ne me laissez-vous pas, à cet âge avancé, moi et son père, nous rendre sur la tombe de notre enfant ? »

La question du traitement des prisonniers politiques

Le traitement des prisonniers politiques en Iran est très préoccupant. Leur mauvais traitement est en partie une tentative des autorités pour dissuader toute nouvelle dissidence dans la société.

Cependant, les tentatives du régime pour réduire le peuple au silence ne fonctionnent pas. Au contraire, elles rendent le peuple iranien encore plus déterminé à s’exprimer contre le régime.

Au début de cette semaine, deux prisonniers ont été exécutés en secret. Les seuls détails connus sur ces exécutions sont qu’elles ont eu lieu dans les villes de Karaj et Boroujerd.

Il est de la responsabilité de la communauté internationale de s’exprimer enfin et de demander des comptes au régime.

Source : Iran Focus

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