mercredi 30 septembre 2020

Un prisonnier, en grève de la faim, après son transfert en hôpital psychiatrique


 CSDHI – Le prisonnier d’opinion, Behnam Mahjoubi, a entamé aujourd’hui une grève de la faim en Iran. Il dénonce son transfert forcé dans un hôpital psychiatrique.

Les autorités pénitentiaires ont transféré Behnam Mahjoubi, 33 ans, membre de la minorité religieuse iranienne des Derviches Gonabadi, à l’hôpital psychiatrique d’Aminabad (Razi) le dimanche 27 septembre.  Là, les médecins lui ont injecté un médicament sans l’informer du traitement.

Selon une source bien informée : « Il y a deux jours, les responsables de la prison d’Evine ont reconnu le transfert de Behnam Mahjoubi à l’hôpital pour y être soigné. Cependant, sa famille a découvert qu’ils l’avaient illégalement emmené à l’hôpital d’Aminabad. Cet établissement est le lieu de rendez-vous des patients psychiatriques et des personnes souffrant de graves troubles mentaux. Un médecin de l’hôpital d’Aminabad a dit à Behnam que le juge avait ordonné son transfert dans cet hôpital. Behnam a annoncé sa grève de la faim après cette conversation. »

Pour s’opposer à son transfert, il décide de commencer en grève de la faim

Behnam Mahjoubi fait partie des 300 membres de la communauté derviche arrêtés pour leur participation aux manifestations à Téhéran les 19 et 20 février 2018. Ensuite, il a été libéré.

En août 2019, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamné à deux ans de prison. La justice iranienne l’a accusé pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale en communiquant avec d’autres et en fournissant des rassemblements illégaux. » Il a commencé à purger sa peine en juin 2020.

Au cours des derniers mois, les autorités pénitentiaires lui ont refusé l’accès aux médicaments que sa famille lui avait procurés. Le médecin de la prison lui a récemment dit de prendre des somnifères au lieu de ses propres médicaments. En conséquence, il a fait une crise d’épilepsie le samedi soir. Il est tombé et une paralysie a atteint la moitié de son corps.

Un prisonnier privé de son traitement médicamenteux

Dans une lettre ouverte, Saleheh Hosseini, l’épouse de Behnam Mahjoubi, a protesté contre le transfert forcé de son mari à l’hôpital d’Aminabad. Elle a dit : « Mon mari a été transféré à l’hôpital d’Aminabad. Pourtant, il était paralysé à cause de l’arrêt de ses médicaments. Pourquoi ? Pourquoi ne lui avez-vous pas donné ses médicaments ? Nous préparons ses médicaments nous-mêmes chaque mois. Il était de votre devoir de lui donner ses médicaments. »

Une pratique inhumaine banale du régime des mollahs

Refuser aux prisonniers leur traitement médical est une tactique bien établie utilisée par les autorités iraniennes pour faire pression sur eux. Notamment, sur les prisonniers politiques et les prisonniers de conscience.

Alors que le droit international et iranien exige des autorités pénitentiaires qu’elles fournissent des soins médicaux adéquats. Les règlements de l’organisation des prisons d’État iraniennes stipulent que, si nécessaire, les détenus doivent être transférés dans un hôpital en dehors de la prison. L’ensemble des règles minima pour le traitement des détenus des Nations unies exige que les autorités transfèrent tous les détenus nécessitant un traitement médical spécialisé vers des institutions spécialisées, y compris des hôpitaux civils.

Source : Iran HRM

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