vendredi 11 septembre 2020

La condamnation à mort de prisonniers politiques sunnites est confirmée

 CSDHI – La branche 38 de la Cour suprême iranienne a confirmé pour la troisième fois la condamnation à mort de sept prisonniers politiques sunnites, le 10 septembre dernier.

Confirmation de la condamnation à mort

Les prisonniers sunnites, Farhad Salimi, Qassem Absteh, Davood Abdollahi, Ayub Karimi, Anwar Khezri, Khosrow Besharat, et Kamran Sheikha, sont détenus dans les prisons d’Oroumieh, Evine, et Rajaï Chahr depuis 11 ans. Les branches 41 et 42 de la cour suprême les avaient auparavant condamnés à mort.

La Cour suprême a accepté l’appel des familles des prisonniers. Puis elle a renvoyé l’affaire devant la branche 38 pour un nouveau procès.

Faussement accusés par les mollahs

Le ministère du renseignement a arrêté les sept prisonniers politiques sunnites en 2009. Puis, il les a faussement accusés d’ « agir contre la sécurité nationale », de « propagande contre l’État », d’ « appartenance à des groupes salafistes ». S’ajoutent à cela, « corruption sur terre » et « Moharebeh » (faire la guerre à Dieu).

Les sept hommes sont actuellement détenus dans le quartier 7 de la prison de Rajaï Chahr à Karaj. La ville se situe à l’ouest de Téhéran. Ils ont entamé à plusieurs reprises une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention inhumaines.

La condamnation à mort, outil de répression du régime

Le régime iranien a multiplié les condamnations à mort et les lourdes peines de prison pour les prisonniers politiques et les personnes arrêtées pendant les manifestations. Le 5 août, ils ont pendu Mostafa Salehi. Il avait été arrêté lors des manifestations de décembre 2017 et janvier 2018. Il était le père de deux enfants.

Les condamnations à mort visent à intimider les futurs manifestants. On constate également une augmentation des peines de mort prononcées contre des membres de minorités ethniques et religieuses.

Utilisation croissante de la peine de mort

Dans une déclaration faite le 15 juillet à la suite de l’exécution de deux kurdes, Diaku Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah, Amnesty International a déclaré : « Il y a eu une escalade alarmante dans l’application de la peine de mort contre les manifestants, les dissidents et les membres de groupes minoritaires en Iran. »

Le groupe de défense des droits humains a déclaré qu’au moins cinq prisonniers de la minorité kurde d’Iran, risquaient d’être exécutés. Heydar Ghorbani, aussi.

Selon Amnesty, un autre prisonnier kurde dans le couloir de la mort, Hedayat Abdollahpour, a disparu de force depuis le 9 mai 2020. Les autorités refusent de révéler la vérité sur son exécution secrète et de rendre son corps à sa famille.

Le régime a exécuté un septième prisonnier kurde, Mostafa Salimi, le 11 avril 2020 dans la ville de Saqqez, dans la province du Kurdistan. Salimi avait réussi à s’échapper fin mars avec des dizaines d’autres détenus lors d’une révolte en prison. Ils protestaient contre les conditions de détention en pleine épidémie du coronavirus. Le régime l’a exécuté peu après l’avoir de nouveau arrêté.

« Le recours croissant de l’Iran à la peine de mort comme arme politique de répression est alarmant. En réalité, cela mérite l’attention immédiate de la communauté internationale. Sans une action diplomatique et publique urgente, la machine à exécuter du régime risque de prendre de plus en plus de vies ». C’est précisément ce qu’a déclaré Diana Eltahawy, chercheuse d’Amnesty International sur l’Iran.

Source : Iran HRM

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