mardi 29 septembre 2020

Les paniers alimentaires vides des familles iraniennes

 CSDHI – Actuellement, le peuple iranien subit des pressions économiques intolérable. De nombreuses familles ne peuvent pas fournir suffisamment de denrées alimentaires. Il y a longtemps, de nombreux citoyens sont tombés en dessous du seuil de pauvreté. Maintenant, ils se battent pour rester au-dessus du seuil de misère. En d’autres termes, ils luttent pour rester en vie.

Augmentation des prix des produits de première nécessité

Dans de telles circonstances, le prix minimum des produits de première nécessité augmente chaque jour alors que les salaires sont fixes. En outre, de nombreux citoyens ont fait faillite en raison de la mauvaise gestion économique du gouvernement et de son inattention à l’égard des petites entreprises. Dans ce contexte, le nombre de chômeurs monte en flèche.

Le 24 septembre, le quotidien Arman a souligné une augmentation effrénée des prix. Cette tendance a affecté gravement les conditions de vie des gens. Dans son article intitulé « Les paniers alimentaires vides des familles », Arman a estimé que les prix élevés actuels provenaient de la hausse du taux de change. Cela fait chuter le rial de la monnaie nationale par rapport au dollar américain.

Des Iraniens qui n’ont plus rien à manger

« Ces jours-ci, une pression excédentaire a été exercée sur les familles de la classe ouvrière. Cette pression serait d’autant plus forte que ces familles n’ont plus de pouvoir en raison de paniers d’aliments vides et de petits paniers de produits. « La pauvreté, la diminution du pouvoir d’achat et l’augmentation de la fracture sociale ont atteint un niveau qui ne peut être ignoré facilement », écrit Arman.

« Actuellement, le panier alimentaire d’une famille de trois personnes a atteint 76 millions de rials [234 €] dans la province d’Alborz et 90 millions de rials [276 €] dans les villes. Ces chiffres ne correspondent pas aux 26 millions de rials [80 €] de salaire des travailleurs. Les travailleurs souffrent d’un écart de 50 millions de rials [153 €] entre leurs salaires et leurs dépenses. À cet égard, les salaires des travailleurs ne couvrent même pas les coûts de dix journées », a déclaré Mohammad Sayyah, membre du conseil d’administration de l’Assemblée suprême du travail dans la province d’Alborz.

Ils ne peuvent même plus acheter du pain

Dans le passé, les gens – même les pauvres – pouvaient acheter du pain, des produits laitiers et des œufs. Cependant, étant donné les prix élevés, ces personnes ne peuvent même plus acheter ces produits de base. La suppression de ces denrées alimentaires a placé la société à l’horizon d’une malnutrition émergente parmi les différentes classes.

« Chaque personne doit recevoir une consommation quotidienne de 320g de pain, 100g de riz, 20g de pâtes, 26g de haricots, 70g de pommes de terre, 280g de légumes, 48g de viande rouge, 50g de viande blanche, 24g d’œufs, 225-240g de lait ou de produits laitiers, 35-40g d’huile, 40-50g de glucides et de sucre », a expliqué un professeur de nutrition à propos des calories dont une personne adulte a besoin sur la base d’un panier alimentaire sain, selon le site web Aftab News du 1er septembre.

Une personne seule aurait notamment besoin de plus de 10 millions de rials [34 €] pour se payer un tel panier alimentaire. Et ce, alors que les familles iraniennes ne sont pas du tout capables de payer ces frais. De plus, les prix de ces biens ne cessent d’augmenter.

Un salaire correspond à 10 jours de nourriture

Le 24 septembre, le quotidien Mardom Salari a souligné la faiblesse économique des familles ouvrières dans un article intitulé « Le salaire mensuel d’un ouvrier est dépensé en moins de dix jours. »

« Selon le Centre des statistiques, les dépenses des familles iraniennes ont augmenté de 34 % au cours des 30 derniers jours. Cette augmentation impose davantage de coûts aux familles sur le marché non officiel et sur le terrain. Avec les salaires actuels basés sur le salaire minimum des travailleurs, une famille de travailleurs ne peut même pas subvenir à ses besoins pendant dix jours par mois », écrit le quotidien.

Par ailleurs, de nombreux citoyens rencontrent des difficultés pour acheter du fromage, du beurre et des œufs comme denrées essentielles. Alors, parler de la consommation de viande rouge, de poulet et de poisson est pure plaisanterie. Par exemple, jusqu’en juin, le prix du fromage était de 400 000 rials [13 €] le kilo. Aujourd’hui, les familles iraniennes paient 800 000 rials pour la même quantité de fromage.

Ce n’est qu’une partie des problèmes auxquels les familles des employés et des ouvriers sont confrontées. Cependant, des centaines de milliers de personnes ont récemment rejoint les rangs des chômeurs. Il y a aussi des travailleurs contractuels, temporaires ou saisonniers dont les salaires n’atteignent pas les 10 millions de rials [34 €] par mois.

Des travailleurs mal nourris

Hadi Abavi, secrétaire général de l’Association supérieure des syndicats, dans une interview accordée au quotidien Mashreq, a reconnu que « le pain et les pommes de terre bouillies » constituent le « panier alimentaire des travailleurs. »

« Si les travailleurs recevaient leur salaire minimum, dans les meilleures conditions, ils ne pourraient couvrir qu’un tiers de leurs dépenses. Lorsqu’un travailleur ne peut pas nourrir sa famille et remplir le panier alimentaire de sa famille avec du pain et des pommes de terre bouillies, comment peut-il acheter des désinfectants et des produits d’hygiène de base, ou bénéficier d’une bonne alimentation ? », s’est-il interrogé.

« En outre, de nombreux travailleurs doivent se rendre sur leur lieu de travail en raison de leurs propres professions. Ils produisent des produits d’hygiène, des denrées alimentaires et d’autres marchandises qui ne peuvent pas être stoppées. Est-il possible de fermer des boulangeries ou des épiceries ? Ils sont exposés au risque du nouveau coronavirus. Et ces circonstances, nous assistons également à une hausse du chômage et à une baisse des revenus », a déclaré M. Abavi, cité par Mashreq.

La classe des pauvres en pleine croissance

En outre, de nombreuses personnes, notamment les jeunes couples, doivent payer des loyers qui augmentent. Et cette question ajoute l’insulte à leurs blessures. Pendant ce temps, des individus et des entités liés au régime ont façonné une mafia du logement avec des millions de maisons vides dans le pays. Pourtant, la majorité de la population iranienne est pauvre, confrontée à des prix élevés, au chômage et aux déplacements. D’ailleurs, les autorités affirment que le nombre de personnes qui passent leurs nuits sur les toits, dans les voitures, les tombes et les grottes augmente de façon alarmante.

Il est à noter que ces conditions désastreuses ne se résument pas aux familles de la classe ouvrière. Lors du débat présidentiel de 2017, le président actuel du Parlement (Majlis), Mohammad Bagher Ghalibaf, a déclaré que seuls 4 % de la société bénéficient de conditions économiques adéquates.

En d’autres termes, en 2017, 96 % de la population iranienne étaient confrontés à des dilemmes économiques sur la base des remarques de Ghalibaf. D’après les statistiques officielles, cette population a toléré de fortes pressions au cours des trois dernières années en raison de la dévaluation du rial. A cela, s’est ajoutée la chute des prix du pétrole sur les marchés internationaux. En plus, le gouvernement a gaspillé des milliards de ressources nationales pour le terrorisme, le bellicisme, l’avancement des missiles balistiques et l’expansion des projets nucléaires.

Pendant que le peuple est sous-alimenté, la classe dirigeante se vautre dans l’opulence

Pendant ce temps, les autorités et leurs proches commandent de la soupe aux ailerons de requins dans les restaurants de luxe de Téhéran. Le gouvernement leur accorde des prêts de plusieurs milliards d’euros pour importer des fruits exotiques avec des réfrigérateurs spéciaux. Le chef de l’Union des arboriculteurs s’est moqué de la politique de contrebande et contradictoire du gouvernement. Il a d’ailleurs déclaré : « Il est certain que les fruits coûteux ne sont pas importés par les Koulbars [pauvres porteurs de la province du Kurdistan] », selon Channel Six TV le 5 octobre 2019.

Tandis que les forces de sécurité du régime prennent pour cible des centaines de Koulbars, les tuant ou les blessant sans pitié. Certains d’entre eux sont des personnes instruites qui ont été forcées de joindre les deux bouts grâce à des emplois atroces.

Un nombre important de citoyens vendent également leurs organes et même leurs nouveau-nés pour payer leurs dépenses. D’autre part, les familles sont confrontées à un taux croissant de flambée des prix des produits de première nécessité. Ces énormes pressions financières, ainsi que la corruption et la discrimination systématiques, ont créé une grave méfiance au sein de la population.

La révolte du peuple

« Lâchez la Syrie, pensez à nous », ont souvent scandé des Iraniens fatigués lors des dernières manifestations nationales. Aujourd’hui, les Iraniens ont compris que ni le gouvernement, ni les « réformistes » ni les « principaux », ne pensent à eux. C’est pourquoi ils manifestent continuellement pour protester contre le gouvernement. Ils dénoncent aussi les entrepreneurs soutenus par le régime qui se remplissent les poches avec les maigres économies des pauvres. Cependant, ces manifestations ne resteront pas éternellement petites et le « dépôt de nitrate de déception » du peuple iranien explosera bientôt.

Source : Iran Focus (site anglais)

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