lundi 21 septembre 2020

L’Iran : Les prisonniers politiques menacés d’exécution doivent garder le silence


 CSDHI – De nombreuses exécutions en Iran sont effectuées en secret. L’exécution de Navid Afkari en est un exemple frappant.

Décourager les autres prisonniers politiques de parler

Tout d’abord, il faut dire que le régime agit pour décourager les partisans de la résistance. Il distille chez eux la peur de la torture et de l’incarcération, à cause de leurs seules convictions.

Des informations récentes indiquent que les autorités ont menacé les trois prisonniers iraniens actuellement détenus dans le couloir de la mort. Ils leur ont dit de se taire au risque d’être exécutés.

Un juge, Mohammad Bara’e, aurait récemment inspecté le pénitencier du Grand Téhéran. Au cours de cette visite, il a parlé à plusieurs prisonniers. De toute évidence, il a « encouragé » les trois prisonniers politiques à garder le silence sur leur situation. Ces trois prisonniers sont Amir Hossein Moradi, Mohammad Rajabi, et Saied Tamjidi.

Amir Hossein Moradi, Mohammad Rajabi, et Saied Tamjidi visés par les menaces du régime

Ils sont conscients que s’ils parlent à quelqu’un des conditions qu’ils endurent en prison, c’est l’exécution qui les attend.

En juillet, leur avocat a confirmé que les appels avaient été déboutés. Il a confirmé que la cour suprême maintenait chacune de leurs condamnations à mort. L’avocat a ajouté qu’il n’a eu accès aux dossiers.

Les agents du régime ont arrêté ces trois prisonniers politiques car ils ont participé au soulèvement de novembre 2019.

Le juge Abolghasem Salavati (branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran) les a condamné à mort. Le nom de Salavati est bien connu dans le monde judiciaire iranien. Il est « célèbre » pour avoir prononcé d’innombrables condamnations à mort pendant de nombreuses années. A la fin de l’année dernière, le département du Trésor américain l’a sanctionné pour « censure ou autres activités qui interdisent, limitent ou pénalisent l’exercice de la liberté d’expression ou de réunion par les citoyens d’Iran. »

L’Iran a utilisé la torture contre eux

Le régime iranien a soumis ces hommes à de violentes tortures physiques et psychologiques.

Les mollahs les ont accusés d’être des « chefs d’émeute ». Il les a aussi accusés d’avoir envoyé aux médias étrangers des vidéos de banques et de stations d’essence incendiées.

Enfin, le procès a commencé en janvier 2020 et il n’a pas été équitable. En effet, Amnesty International a qualifié le procès de grossièrement inéquitable.

Après son arrestation, le centre de détention du ministère du renseignement et de la sécurité (MOIS) a gardé Moradi, 25 ans, pendant une semaine. Peu après, il a passé un mois dans la prison d’Evine à Téhéran. Les interrogateurs iraniens l’ont violemment torturé. Ils lui ont promis de soigner ses blessures s’il avouait. C’est ce qu’il a fait. Outre cela, ils l’ont forcé à répéter ces soi-disant aveux à la télévision officielle.

Les agents répressifs ont arrêtés Mohammad Rajabi, 25 ans, et Saeed Tamjidi, 27 ans, à la fin du mois de décembre de l’année dernière. Le régime les a, eux aussi, incarcérés dans un centre de détention du MOIS. Et les interrogateurs les ont également sévèrement torturés.

La justice iranienne a condamné les trois hommes à des peines de 11 à 16 ans de prison. Par ailleurs, les agents du régime les ont fouettés pour toute une série de fausses accusations. Comme de nombreux prisonniers politiques, ils n’ont pas eu accès à un avocat pendant l’instruction de leur dossier.

Leur avenir est extrêmement préoccupant

La situation des prisonniers politiques est particulièrement préoccupante. La principale opposition au régime iranien – l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK) et le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) – a lancé des appels répétés afin qu’une délégation internationale d’enquête visite les prisons iraniennes. Et qu’elle établisse l’étendue des violations des droits humains du régime iranien.

Les médias sous le contrôle du régime ont nié l’existence d’une décision d’exécuter les trois prisonniers. Le régime des mollahs exécute de nombreux prisonniers en secret. L’exécution de Navis Afkari, champion de lutte en est une récente illustration tragique.

Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a déclaré que le Conseil de sécurité des Nations unies, le Secrétaire général de l’ONU, le Haut-Commissaire aux droits humains et le Conseil des droits humains des Nations unies, ainsi que tout autre organe concerné, devraient maintenant prendre des mesures efficaces pour poursuivre en justice le régime des mollahs.

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