Maryam Radjavi s’est félicitée de la décision, ajoutant que le Conseil de sécurité de l’ONU doivent placer les commanditaires devant la Justice
Dans une lettre adressée au procureur général adjoint de la Confédération suisse (Berne), le parquet du canton vaudois a annoncé que la décision précédente du parquet de clôturer le dossier de l'assassinat du Dr Kazem Radjavi a été mise en sursis. L'affaire a été transférée au bureau du procureur général de la Confédération pour être examinée dans le contexte de génocide et de crime contre l'humanité.
Le Dr Kazem Radjavi a été assassiné le 24 avril 1990 par des terroristes envoyés par le régime iranien. Début juin 2020, le procureur vaudois a annoncé sa décision de clôturer l'affaire en raison du délai de prescription de 30 ans. La décision a fait face aux protestations les plus vives de la Résistance iranienne et des avocats du dossier, ainsi qu'à une vaste opposition de parlementaires, de personnalités politiques et religieuses du monde entier.
Dans sa lettre adressée au procureur général adjoint de la Confédération suisse, le procureur vaudois a déclaré qu’il lui paraît que ce dossier devrait « être considérée principalement comme une « dénonciation » de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité et subsidiairement seulement » comme dans le cadre d’une procédure contre un assassinat.
« Les infractions de génocide et de crime contre l'humanité relevant de la compétence exclusive de la juridiction fédérale, (…), la délégation de leur instruction et/ou de leur jugement étant expressément exclue », écrit le procureur. La lettre précise : « Dans ces conditions, le Ministère public vaudois ne saurait, sauf à empiéter sur vos compétences, entreprendre l'examen des faits sous l'angle des dispositions précitées. »
« Partant et d'entente avec le Procureur général, je vous transmets cette dénonciation comme objet de votre compétence. » précise la lettre du procureur vaudois à l’adresse du parquet fédéral.
Le 21 août, le secrétaire d'État américain a désigné 13 des assassins du Dr Kazem Radjavi sur la liste des sanctions du département d'État américain. La déclaration a réitéré : "Ces 13 assassins, qui se faisaient passer pour des diplomates iraniens, agissaient sous les plus hauts ordres de leur gouvernement pour faire taire l'opposition et montrer que personne n'est à l'abri du régime iranien, peu importe où ils vivent. Les États-Unis ne le feront pas. Défendre le régime iranien faisant taire ses détracteurs par la violence et la terreur. "
Le 20 mars 2006, un juge d’instruction suisse a émis un mandat d’arrêt contre le ministre iranien des renseignements de l’époque, Ali Fallahian, pour son implication dans l’assassinat. Le mandat d'arrêt indiquait : "l’exécution de Kazem Radjavi avait été minutieusement planifiée. Des commandos se sont déplacés en Suisse en octobre 1989 déjà, puis à fin janvier/début février 1990, et finalement du 10 au 24 avril 1990.
L’enquête a toutefois permis d’établir que treize personnes se sont toutes légitimées avec des passeports de service iraniens, portant la mention « chargé de mission ». Il faut aussi relever que les passeports de service iraniens n’étaient établis et délivrés que sur ordre du ministère dirigé par Ali FALLAHIAN et que, lors du retour des exécutants en Iran, ils étaient repris aux personnes concernées à l’aéroport lors de leur retour. Tous les passeports de service des 13 personnes mentionnées ci-dessus ont été établi à Krimkhan, qui est une rue de Téhéran. Deux immeubles de cette rue abritaient une partie des services de renseignement iranien, soit le VEVAK. "
La présidente élue du CNRI, Mme Maryam Radjavi, s’est félicitée de la décision du procureur Vaudois. Elle a déclaré que l’assassinat du Dr. Kazem Radjavi faisait partie du projet de génocide et de crime contre l’Humanité par le régime des mollahs qui a commencé avec les exécutions massives des prisonniers politiques depuis 1981 et qui a atteint son apogée avec le massacre de 1988. Cette tuerie a continué jusqu’à ce jour, non seulement par la dissimulation des fosses communes de l’époque, mais aussi à travers le massacre de 1500 manifestants lors du soulèvement de novembre 2019 et les exécutions des manifestants arrêtés tels que Mostafa Salehi et Navid Afkari. Le grand martyr des Droits de l’Homme, Kazem Radjavi était le grand dénonciateur de ce crime contre l’Humanité et ce génocide, c’est pourquoi il a fait l’objet d’une haine profonde de la part des commanditaires du massacre de 1988.
« Ces commanditaires de crimes continus contre l’Humanité disposent depuis 40 ans d’une impunité et gouvernent l’Iran sans rendre le moindre compte au peuple iranien. Le Conseil de sécurité de l’ONU et les Etats membres, particulièrement les gouvernements européens, devraient adopter des mesures appropriées pour mettre fin à cette impunité et placer devant la Justice, les responsables de crimes contre l’Humanité en Iran. » a ajouté Mme Radajvi.
Secrétariat du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI)
13 septembre 2020
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