jeudi 10 septembre 2020

L’impardonnable massacre de 1988 en Iran

Une conférence en ligne sur le massacre de 1988 en Iran a été organisée ces derniers jours.

La fatwa de Khomeini

Le Guide suprême de l’Iran, l’Ayatollah Ruhollah Khomeini, a émis une fatwa en juillet 1988. Il a ordonné l’exécution des opposants emprisonnés, y compris ceux qui avaient déjà été jugés et qui purgeaient leur peine de prison. Ce fut le début de ce qui s’est avéré être le plus grand massacre de prisonniers politiques depuis la Seconde Guerre mondiale.

A la suite de ce décret, les mollahs ont exécuté 30 000 prisonniers politiques, extrajudiciairement, en quelques mois en Iran.

Le décret de Khomeini appelait à l’exécution de tous les prisonniers politiques affiliés au principal groupe d’opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI ou MEK), qui sont restés fidèles à l’organisation.

Justice pour les victimes oubliées de 1988

Depuis de nombreuses années, le peuple iranien et les familles des victimes de 1988 demandent justice. Concernant cette demande, lors d’une conférence en ligne du Parlement britannique, on a discuté de cette question pour trouver un moyen de traduire le régime iranien en justice et de forcer la communauté internationale à rendre le régime responsable.

Le député David Jones a ouvert la session en ces termes : « Le massacre de 1988 est souvent considéré comme le pire crime depuis la Seconde Guerre mondiale. La situation alarmante des droits humains en Iran est un sujet sérieux pour la communauté internationale. Pendant trop longtemps, le régime a échappé à toute responsabilité.

« Permettre à un régime théocratique répressif d’acheter des armes sur le marché finira en désastre. La question de la responsabilité est un processus important pour mettre fin aux activités malveillantes de Téhéran et à sa quête d’armes nucléaires. »

Nazanin, l’otage irano-britannique des mollahs

Le député Steve McCabe : « Le régime iranien prépare une autre accusation inventée de toutes pièces contre Nazanin Zaghari-Ratcliffe. De la vie de Nazanin aux armes nucléaires, nous ne pouvons pas négocier avec ce régime. Nous ne pouvons pas leur faire confiance. La levée des sanctions a encouragé les mollahs à penser que nous ne nous soucions pas d’où ils achètent des armes. Ils incitent à plus de violence par le biais de leur réseau de mandataires.

« Nous avons déjà laissé tomber le peuple iranien en ignorant le massacre de 1988, en donnant des milliards de livres au régime à la suite de l’échec de l’accord nucléaire, en ne reconnaissant pas l’opposition et la présidente élue du NCRI, Maryam Radjavi. Les gens avec qui nous traitons, comme Ebrahim Raisi, sont responsables du massacre de 1988. Ils continuent de massacrer des gens, dont 1 500 lors des manifestations de novembre 2019. »

L’avenir avec Maryam Radjavi

Mme Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, dans un message à la demande de la conférence :

« Pour mettre fin aux crimes de ce régime, et pour contrer ses actions bellicistes dans la région, les mesures suivantes sont nécessaires :

  • Une mission internationale d’enquête doit être mise en place pour demander justice pour les victimes du massacre de 1988. Et pour que les auteurs de ce grave crime contre l’humanité répondent de leurs actes ;
  • Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se pencher sur la terrible situation des droits humains en Iran. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit envoyer en Iran une délégation internationale accompagnée de représentants de la Résistance iranienne. Ils doivent visiter les prisons médiévales du régime. Rendre visite aux prisonniers. Et surtout, rencontrer les personnes arrêtées lors du soulèvement de novembre 2019.
  • Comme l’a demandé la Résistance iranienne, quelques heures seulement après la signature du PCAJ, les six résolutions de l’ONU doivent être réimposées. Il faut réimposer à l’Iran toutes les sanctions sur les ventes d’armes. Soutenir le désir du peuple iranien de renverser le régime qui dirige l’Iran est nécessaire pour la paix et la stabilité dans la région. »

L’Union européenne doit changer son comportement vis à vis de l’Iran

Le député Bob Blackman a déclaré que la mauvaise politique de l’UE envers l’Iran rend ce régime plus agressif envers le peuple : « Malheureusement, nous nous alignons sur la politique d’apaisement infructueuse menée par l’Union européenne. Celle-ci, au cours des quatre dernières décennies, a accordé au régime iranien l’immunité pour ses violations flagrantes des droits humains. Citons notamment le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988, et son terrorisme. Le but était de préserver le dialogue diplomatique, donner la priorité au commerce. Et, ces dernières années, on a maintenu en vie un accord nucléaire désastreux et imparfait qui permettra à l’Iran de faire progresser son programme nucléaire et de missiles. »

Poursuivre le régime des mollahs pour ses crimes

Kirsty Brimelow QC a déclaré : « L’Iran n’a pas démenti les preuves rapportées. J’ai entendu les récits de membres de la famille et de survivants du massacre de 1988. Il y avait celle d’un père à qui l’on a dit de payer les balles utilisées pour tuer sa fille. Une femme a dit qu’elle croyait que son fils était peut-être encore en vie. Elle a dit qu’elle dormait encore près de la porte, pour ne pas manquer la nouvelle du retour de son fils. »

Michelle Mulherin, ancienne sénatrice irlandaise : « Lorsqu’un gouvernement se retourne contre son propre peuple, la communauté internationale a l’obligation d’agir. Il y a des familles qui veulent vraiment obtenir justice. Je soutiens l’appel et les efforts. C’est une question que j’ai abordée avec notre ministre des affaires étrangères et je continuerai à le faire. »

La sénatrice irlandaise Ivana Bacik a déclaré : « Comme l’a documenté Amnesty International, les autorités iraniennes ont traité ces meurtres comme des secrets officiels. La justice n’a poursuivi aucun responsable.

« Je soutiens votre appel à la mise en place d’une enquête sur ce crime. Avec mes collègues, je serai proactive pour attirer l’attention sur cette cause. Il devrait y avoir une enquête sur les exécutions extrajudiciaires. Il est de notre responsabilité de ne pas laisser cette question être balayée sous le tapis. Le régime doit savoir que le monde entier regarde. »

Une enquête indépendante sur le crime humanitaire de 1988 ?

Tahar Boumedra, expert juridique et ancien chef de la MANUI : « L’ONU a été informée. Les rapporteurs spéciaux successifs sur la situation des droits humains en Iran ont constamment demandé à l’Iran d’enquêter sur ce crime. L’Iran a interdit au Rapporteur spécial de venir en Iran.

Il est clair que l’Iran n’est pas disposé à enquêter. L’ONU s’est montrée réticente à imposer une telle enquête. Quelle est la prochaine étape ? La réalité est que la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies devrait se concentrer sur la mise en place d’une enquête indépendante sur ce crime au lieu de demander à l’Iran d’enquêter de son propre chef. Nous devons être réalistes et prendre des mesures. Et cette action consiste à mettre en place une commission et une enquête indépendantes. »

Source : Iran Focus (site anglais)

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