CSDHI – Il y a deux ans, au petit matin du 8 janvier 2020, les pasdarans (IRGC) ont tiré deux missiles sol-air. Ils ont ainsi détruit le vol ukrainien 752 de la compagnie Ukraine International Airlines peu après son décollage près de Téhéran.
Déni de responsabilité
Des responsables de l’époque, tels que le ministre des Affaires étrangères Mohammad-Javad Zarif, le porte-parole du Cabinet Ali Rabi’ei et l’actuel chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique Mohammad Eslami, ont d’abord rejeté toute responsabilité. Ils ont affirmé que l’avion s’était écrasé en raison d’une » erreur humaine « .
« Il est techniquement impossible que l’avion ukrainien explose en raison de l’impact d’un missile ». C’est ce qu’a déclaré le 9 janvier 2020 Ali Abedzadeh, alors chef de l’Organisation iranienne de l’aviation civile, cité par l’agence de presse officielle IRNA. « L’avion n’a pas touché le sol le nez en premier. Après le décollage, l’impact a projeté l’avion vers un autre endroit. Cela indique que le pilote a remarqué l’incendie de l’avion et a essayé de le ramener au sol. »
Cependant, trois jours seulement après le crime, le commandant des forces aérospatiales des pasdarans, Amir-Ali Hajizadeh, a admis le rôle des pasdarans dans la chute de l’avion ukrainien et la mort des 176 passagers et membres d’équipage à bord. « Dès les premières heures où j’ai appris le crash (mercredi matin), j’ai informé mes supérieurs », a déclaré Hajizadeh. Il tentait d’échapper à toute responsabilité. « C’était une erreur humaine. »
Les Iraniens descendent dans le rues
Après l’aveu d’Hajizadeh, des milliers d’étudiants ont inondé les rues de Téhéran. Ils ont protesté contre le mensonge des autorités iraniennes et la dissimulation de la vérité pendant trois jours. « Mort au menteur », ont scandé les manifestants.
Cependant, les slogans se sont immédiatement transformés en slogans contre le régime des mollahs et ses hauts responsables, notamment le guide suprême Ali Khamenei et le président de l’époque Hassan Rouhani. Les manifestants ont également critiqué l’ancien chef de l’IRGC- Force Qods, Qassem Soleimani. Un drone l’a abattu à l’aéroport international de Bagdad cinq jours plus tôt.
« Mort à Khamenei », « Mort à Rouhani », « Les pasdarans sont notre ISIS » et « Soleimani est un meurtrier, tout comme son chef », ont scandé les étudiants lors de leur rassemblement devant l’université Amir Kabir en solidarité avec les familles des victimes du vol ukrainien PS752. « Notre ennemi est juste ici ; ils mentent en disant que c’est l’Amérique », « L’incompétent IRGC est une honte pour la nation », « Combattez, et nous riposterons » et « Je tuerai celui qui a tué mon frère ».
Réponse violente des autorités iraniennes
Les autorités ont répondu aux manifestants par des gaz lacrymogènes et des tirs de fusil à pompe. Elles ont également arrêté de nombreux étudiants et condamné plusieurs d’entre eux à une longue peine de prison. Cependant, elles n’ont pas pu calmer la haine du public et la fureur des familles en deuil.
En mai 2021, le juge Edward Belobaba de la Cour suprême de l’Ontario, au Canada, a estimé que la destruction de l’avion ukrainien commercial peu après son décollage à Téhéran était un acte délibéré de terrorisme. Dans ce contexte, un tribunal de l’Ontario a accordé 94 millions d’euros, plus les intérêts, aux familles des six personnes tuées dans le crash du vol international 752 d’Ukraine.
Les autorités iraniennes ont rejeté cette décision. Elles ont d’ailleurs affirmé avoir ouvert une enquête sur cette affaire. Cependant, après plus de deux ans, leur enquête douteuse n’a toujours pas permis de désigner un responsable.
En ce qui concerne l’aveu de Hajizadeh concernant l’information de ses supérieurs, le meurtre de 176 passagers innocents et la dissimulation du crime n’étaient apparemment pas une décision isolée. En vérité, des responsables de haut rang sont impliqués dans ce crime. Cela est la principale raison pour laquelle Téhéran évite un procès équitable et international.
Source : INU
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