mardi 11 janvier 2022

Manifestations à Ispahan : Un commandant des pasdarans reconnaît que les manifestants étaient leurs cibles

 CSDHI – Après la répression brutale des manifestations contre la mauvaise gestion des ressources en eau à Ispahan en novembre 2021, le commandant de la police anti-émeute du régime iranien a admis que ses forces ont délibérément pris pour cible les manifestants.

Les manifestants, cibles des forces spéciales du régime

Elles ont ainsi abattu à bout portant les manifestants non armés avec des fusils à plomb. Il y a eu plus de trois douzaines de personnes gravement blessées aux yeux. Certaines ont perdu complètement la vue.

Dans une interview publiée le 9 janvier, le général de brigade Hassan Karami a déclaré que ses forces avaient utilisé des « fusils de chasse à plomb » pour réprimer les troubles. Karami fait déjà l’objet de sanctions de la part des États-Unis et de l’Union européenne. Ses antécédents en matière d’actes répressifs à l’encontre de  » civils innocents, d’opposants politiques et de manifestants pacifiques  » et d’autres violations graves des droits humains, sont incriminés

Pendant les manifestations d’Ispahan, pendant que les forces spéciales attaquaient les manifestants, les médias sociaux ont diffusé de nombreuses images de balles à plomb touchant le corps, les yeux et le visage des manifestants.

De nombreux médias officiels iraniens, dont l’agence de presse Fars, étroitement liée aux pasdarans (IRGC), ont publié des citations de Nourrodin Soltanian, porte-parole des hôpitaux d’Ispahan. Soltanian a déclaré : « 40 personnes blessées aux yeux se sont présentées dans les hôpitaux. On a dénombré vingt et une personnes hospitalisées, dont deux en soins intensifs. »

De nombreux manifestants blessés

Cependant, le nombre réel de personnes ayant subi des blessures à la tête et perdu la vue est probablement beaucoup plus élevé que les chiffres officiels. De nombreux manifestants blessés ont évité de se rendre à l’hôpital après la violente répression. Ils craignaient, en effet, leurs arrestations par les forces de sécurité pour leur participation aux manifestations.

Selon l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (MEK), les forces spéciales ont blessé au moins 100 personnes. Elles ont arrêté plus de 300 personnes le 26 novembre.

Après une semaine de manifestations organisées par les agriculteurs locaux dans le lit asséché de la rivière Zayanderoud à Ispahan, la plus grande manifestation contre la pénurie d’eau dans la région a commencé le 19 novembre, avec de grands groupes de sympathisants de tous horizons qui ont rejoint les agriculteurs en signe de solidarité.

Afin d’éviter que les manifestations ne s’étendent à d’autres villes d’Iran, le régime a fait appel à ses forces de sécurité et à la police anti-émeute pour réprimer les troubles, qui se sont soldés par de violents affrontements dans la ville d’Ispahan.

L’année de 2021 a vécu au rythme des protestations du peuple

Tout au long de l’année 2021, il y a eu des manifestations quotidiennes dans tout l’Iran par des personnes issues de tous les secteurs de la société. Chaque poche d’agitation soulignait davantage l’état explosif de la société iranienne. Outre la grande manifestation d’Ispahan, deux autres grandes manifestations ont eu lieu l’année dernière, l’une au Khouzistan, dans le sud-ouest du pays, et l’autre au Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est.

Pour garder le contrôle, le régime iranien a eu recours à une répression plus violente des manifestations au cours des derniers mois et a procédé à davantage d’exécutions. Ces répressions reflètent le désespoir des mollahs au pouvoir face à une nation au bord de la révolte.

Source : Iran Focus (site anglais)

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