lundi 5 mai 2025

Iran : les manifestations se multiplient dans les villes, le régime faisant face à un tollé national et à la répression

 L’Iran a connu une nouvelle vague de protestations lundi, avec des rassemblements dans plusieurs provinces et villes, où retraités, étudiants, travailleurs et citoyens ordinaires ont exprimé leurs doléances face à la corruption, aux difficultés économiques et à la répression. Les manifestations, qui ont eu lieu à Téhéran, Ispahan, Kermanshah, au Kurdistan et au-delà, ont été réprimées et menacées par le régime, tandis que la dictature cléricale s’efforce de contenir la contestation croissante.

À Ispahan, dans le centre de l’Iran, des retraités de la Compagnie iranienne des télécommunications (TCI) se sont rassemblés rue Chaharbagh-e Bala, devant le siège provincial, pour condamner la corruption d’entités liées au régime, comme l’Exécution du décret de l’imam Khomeini et le consortium Etemad Mobin du CGRI. Scandant des slogans tels que « Le décret de l’imam a pillé les télécommunications » et « Etemad Mobin a volé nos droits », ils ont exigé le versement immédiat des arriérés de pensions et l’application de la réglementation du travail de 2009.

À Téhéran, des dizaines de retraités ont manifesté devant le siège de la TCI, rue Sardar Jangal, pour exiger des comptes des actionnaires proches du pouvoir. Pendant ce temps, les étudiants de l’Université Shahid Beheshti ont protesté contre les coupures prolongées d’eau et d’électricité dans le dortoir des femmes, scandant « L’étudiante meurt, mais n’acceptera pas l’humiliation ». Ailleurs dans le quartier de Pardis à Téhéran, des habitants furieux des coupures répétées se sont rassemblés, scandant « Mort à Khamenei » et « Mort au dictateur ».

La crise de l’électricité s’est étendue à Rey, Baharestan, Soltanabad et Shahriar (banlieues sud et ouest de Téhéran), où les habitants ont protesté contre des coupures qui duraient des heures, bloquant les routes et exigeant des réponses. « Nous sommes allés au bureau du gouverneur, ils n’ont même pas voulu nous écouter », a déclaré un habitant, soulignant l’indifférence des autorités face à une chaleur étouffante et aux coupures d’eau et de communications.

À Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran, des retraités du secteur des télécommunications ont manifesté devant les bureaux de TCI, scandant « Le retraité est réveillé, il en a assez de la tyrannie ». Leurs homologues de Hamadan (ouest), du Kurdistan (ouest), de Zanjan (nord-ouest), de Gilan (nord) et de Chaharmahal et Bakhtiari (sud-ouest) se sont également rassemblés dans leurs capitales provinciales pour protester contre les cotisations impayées, la faible couverture d’assurance et la corruption des actionnaires contrôlés par le régime.

Bandar Abbas, dans le sud de l’Iran, a également été le théâtre de manifestations de retraités du secteur des télécommunications, tandis que les travailleurs de la compagnie pétrolière iranienne offshore de l’île de Lavan, dans le sud de la province d’Hormozgan, se sont mobilisés contre l’injustice salariale et les mauvaises conditions de travail.

À Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, les habitants du quartier de Kujuvar ont manifesté devant une raffinerie locale pour protester contre la pollution suffocante qui a endommagé les cultures et mis en danger la santé publique.

Une autoroute importante a été bloquée à Qazvin, dans le nord de l’Iran, où des investisseurs escroqués dans le scandale automobile de Ghaffari ont organisé une manifestation près de l’autoroute Qazvin-Karaj, exigeant réparation pour des années de promesses non tenues. De même, les investisseurs du projet Reyhan Tak se sont rassemblés devant le tribunal du district de Punak, scandant « Justice !», alors que des années d’obstruction judiciaire se transformaient en fureur.

À Dezful (province du Khuzestan, sud-ouest de l’Iran), les funérailles d’Azim Farkhond, un manifestant assassiné, ont dégénéré en une manifestation anti-régime. Farkhond a été abattu par les forces du régime devant la prison de Fajr à Dezful après avoir protesté contre l’exécution d’un proche. Les personnes en deuil lui ont rendu hommage avec des banderoles le surnommant « Le lion de la bravoure » et ont condamné la répression du régime.

Pendant ce temps, des élèves du village de Makinah Salehah (province du Khuzestan) ont protesté contre la détérioration des conditions scolaires, brandissant des pancartes manuscrites dénonçant l’effondrement des plafonds et l’absence de climatisation dans un contexte de chaleur caniculaire. Des scènes similaires se sont produites à Abadan (Khouzestan), où des écolières du primaire ont protesté contre les coupures de courant alors que la température dans les salles de classe dépassait les 42 °C, mettant leur santé en danger.

Les manifestations de la journée ont reflété la colère croissante de la population face à la corruption systémique, à la ruine économique et à la répression autoritaire. Tandis que les forces de sécurité tentaient de museler la dissidence, les manifestants, ville après ville, ont remis en question le discours du régime, dénonçant les vols commis par des entités liées au Guide suprême, Ali Khamenei, et exigeant des droits fondamentaux.

L’ampleur des manifestations de lundi – des retraités des télécommunications aux travailleurs du pétrole, des étudiants aux militants écologistes – a souligné l’érosion de la légitimité du régime dans divers secteurs et régions. Alors que la répression se poursuit et que les griefs s’accumulent, les dirigeants iraniens font face à une population de plus en plus audacieuse, qui n’a pas peur de s’exprimer malgré la brutalité des répressions.
Répression.

Des manifestations ont éclaté de Téhéran à Tabriz, de Lavan à Dezful. Les protestations de lundi ont mis en lumière un régime assiégé par son propre peuple – une population exigeant dignité, justice et liberté face à la tyrannie.

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