Sous la domination des mollahs, les filles iraniennes subissent une misogynie institutionnalisée dès la petite enfance, où la loi, la religion et la politique se combinent pour leur retirer éducation, sécurité et dignité avant même qu’elles n’atteignent l’âge adulte.
Cadre juridique et discrimination institutionnalisée
Bien que l’Iran ait adhéré à la Convention relative aux droits de l’enfant en 1993, ses lois internes contredisent ouvertement ses obligations internationales.
L’article 1041 du Code civil autorise le mariage des filles iraniennes de moins de 13 ans avec le consentement du tuteur et l’approbation d’un tribunal.
L’article 1210 fixe l’âge de la puberté pour les filles à 9 ans lunaires, et l’article 147 du Code pénal islamique établit la responsabilité pénale à partir de ce même âge.
L’article 301 exonère les pères et les grands-pères paternels de la peine capitale en cas de meurtre de leur fille.
Ces dispositions privent les filles iraniennes de toute protection légale et les exposent aux mariages forcés, à la violence domestique et à la criminalisation dès l’enfance.
Le système judiciaire iranien devient ainsi un instrument d’oppression plutôt que de justice, en violation flagrante du droit interne et du droit international.
Mariages d’enfants : une violence légalisée
Le mariage des enfants demeure l’un des crimes les plus atroces du régime contre les filles iraniennes. Selon les chiffres officiels du Centre statistique d’Iran, 25 900 filles iraniennes de moins de 15 ans ont été mariées en 2022. Les experts indépendants estiment que le chiffre réel est cinq à six fois plus élevé, soit environ 100 mariages d’enfants enregistrés toutes les 24 heures.
Entre 2017 et 2022, plus de 130 000 filles de moins de 15 ans ont été mariées, et plus de 1 500 filles âgées de 10 à 14 ans ont donné naissance à un enfant.
Ces cas se concentrent dans les provinces les plus pauvres : Sistan-Baloutchistan, Khouzistan, Azerbaïdjan oriental et Kermanshah. Poussées par la misère et encouragées par les prêts au mariage accordés par l’État, de nombreuses familles vendent littéralement leurs filles. Les tragédies d’Anahita Shahidi à Yasuj et d’adolescentes de Taybad et Saqqez, qui se sont immolées après des mariages forcés, symbolisent cette souffrance.
Le Comité des femmes du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) qualifie à juste titre le mariage d’enfants de « forme légalisée de violence sexuelle contre les enfants ».

Pauvreté, éducation refusée et avenirs brisés
L’éducation est un droit fondamental, mais des millions de filles iraniennes en sont privées. On estime que 900 000 à un million d’enfants ne sont pas scolarisés, dont la moitié sont des filles iraniennes.
Dans les provinces de Sistan-Baloutchistan, Khouzistan et Hormozgan, des centaines d’écoles de filles iraniennes sont fermées ou dépourvues d’installations sanitaires de base. Les longues distances, le travail domestique et le mariage forcé poussent beaucoup d’entre elles à abandonner l’école.
Le cas de Shiva Baloyeh, 14 ans, originaire de Marivan, qui s’est immolée après s’être vue interdire de poursuivre ses études, est devenu un symbole de cette discrimination systémique.
En commercialisant l’éducation et en détruisant l’enseignement public, le régime a transformé l’apprentissage en privilège réservé aux classes aisées, privant les filles pauvres du droit à l’avenir.
Travail forcé et invisible
Faute de protection sociale, des millions d’enfants iraniens sont forcés de travailler, dont une grande proportion de filles iraniennes. Les informations officielles ne recensent que 12 663 enfants travailleurs, mais les études indépendantes évaluent le chiffre réel à plus de sept millions, dont au moins la moitié sont des filles.
Elles travaillent dans les rues, les ateliers, les champs ou comme domestiques, souvent victimes de violences, d’exploitation et d’abus sexuels. La plupart travaillent plus de dix heures par jour, sans assurance, sans éducation et sans soins médicaux. Les promesses du régime de « combattre le travail des enfants » sont contredites par les coupes budgétaires et la fermeture des centres d’assistance sociale. Derrière le silence officiel, se cache un vaste réseau d’exploitation invisible, alimenté par la pauvreté et l’impunité.

Violence, loi et impunité

Sous le système judiciaire des mollahs, les violences faites aux filles demeurent presque toujours impunies.
En 2021, plus de 75 000 cas de maltraitance domestique et d’abus sur enfants ont été enregistrés — les filles iraniennes constituant la majorité des victimes. Pourtant, de nombreux agresseurs bénéficient de laxisme judiciaire ou de justifications religieuses. Les affaires d’abus sexuels commis par des enseignants, des religieux ou des membres de la famille se concluent souvent par des peines légères ou des non-lieux. Cette culture juridique de l’impunité renforce la normalisation sociale de la violence envers les filles iraniennes.
Sans identité ni droits : les filles non enregistrées
Plus d’un million de personnes en Iran n’ont ni acte de naissance ni carte d’identité nationale, dont environ 400 000 enfants. Dans la seule province du Sistan-Baloutchistan, 55 000 enfants restent non enregistrés, exclus de l’école, des soins médicaux et de toute existence légale. L’histoire d’Ameneh Yarmohammadzahi, élève brillante expulsée de l’école à Zahedan faute de numéro d’identité, illustre cette injustice bureaucratique. Ces omissions administratives effacent littéralement des générations entières de filles des registres publics — et les privent de toute protection.
Conclusion et appels à l’action
La condition des filles iraniennes découle directement d’un système fondé sur la misogynie et l’inégalité légalisée.
Les mariages forcés, le travail des enfants, la privation d’éducation et l’apatridie forment une chaîne de souffrances forgée par le régime du Velayat-e Faqih.
Ce rapport appelle la communauté internationale à prendre des mesures immédiates :
Interdire tout mariage avant 18 ans et abolir l’article 1041 du Code civil.
Amender les articles discriminatoires 1210, 147, 301 et 907.
Garantir une éducation gratuite et obligatoire pour tous les enfants, en particulier les filles des régions défavorisées.
Protéger les filles iraniennes qui travaillent, en assurant leur couverture sociale et le contrôle des lieux de travail.
Poursuivre les auteurs de violences sexuelles et physiques, et abolir toute immunité religieuse dans le Code pénal.
Garantir la nationalité et l’identité légale à tous les enfants nés de mères iraniennes.
Tant que la domination cléricale perdurera et que la vérité sera dissimulée, les filles iraniennes resteront privées d’enfance et de justice, leurs souffrances étouffées derrière des chiffres manipulés.
Annexe analytique : Manipulation statistique et dissimulation des données sur les filles en Iran
Introduction
L’un des principaux obstacles à la documentation de la situation des filles iraniennes est l’opacité et la manipulation des statistiques par le régime. Bien que ce rapport s’appuie sur des données officielles et des sources internationales vérifiées, aucune statistique complète et indépendante ne permet d’évaluer l’ampleur réelle des violations. En supprimant des données, en redéfinissant les catégories d’âge (« moins de 13 ans », « moins de 14 ans », « moins de 15 ans ») et en publiant des chiffres contradictoires, le régime camoufle la réalité des violations systémiques fondées sur le genre.
Manque de transparence
L’Iran ne dispose d’aucun système indépendant de collecte de données ventilées par genre.
Les statistiques sur le mariage, l’éducation et le travail des enfants sont obsolètes, incomplètes ou inaccessibles.
Depuis 2023, les données sur les mariages d’enfants et les abandons scolaires féminins ont été retirées du site du Centre statistique d’Iran.
Données officielles contradictoires sur le mariage des enfants
| Année | Chiffre déclaré | Source | Contradiction |
|---|---|---|---|
| 2015 | 37 000 mariages de filles de 10 à 14 ans | Registre civil | Aucune répartition régionale |
| 2017 | 234 000 mariages de filles de moins de 15 ans | Iran Daily | Augmentation soudaine ×5 |
| 2019 | 130 000 mariages de filles de moins de 14 ans | Centre statistique | Baisse inexpliquée |
| 2022 | 25 900 mariages de filles de moins de 15 ans | Ham-Mihan | Réduction artificielle |
| 2023 | 135 000 mariages de filles de moins de 18 ans (1 700 de moins de 13 ans) | CNRI – Comité des femmes | Définition élargie masquant la réalité |
Ces disparités révèlent une volonté délibérée d’occulter l’ampleur du phénomène et de donner une illusion de progrès.
Manipulation des données sur l’éducation et le travail des enfants
Le chiffre officiel de 900 000 enfants déscolarisés n’a pas varié depuis 2022, alors que les données locales indiquent plus de 1,2 million, dont près de la moitié sont des filles iraniennes.
L’Organisation du bien-être social n’admet que 12 663 enfants travailleurs, tandis que les études sociales en recensent plusieurs millions.
Aucune donnée n’existe sur le travail domestique invisible et non rémunéré des filles iraniennes, pourtant très répandu.
Stratégie politique de dissimulation
Les responsables citent souvent des pourcentages sans données brutes.
Le budget 2025 a supprimé les financements destinés à la collecte de données démographiques et genrées dans les zones rurales.
Les médias d’État insistent sur les problèmes sociaux des pays occidentaux pour détourner l’attention des violations commises en Iran.
Conséquences internationales
Les données manipulées de l’Iran sont parfois reprises sans vérification par des organisations comme la Banque mondiale, les Nations Unies ou le Forum économique mondial, entraînant une image faussée de progrès et un frein au plaidoyer mondial en faveur des filles iraniennes.
Conclusion
L’opacité statistique est une arme politique du régime des mollahs, destinée à nier, déformer et dissimuler les crimes commis contre les femmes et les enfants.
Sans données indépendantes et transparentes, il est impossible d’évaluer l’ampleur réelle du mariage des enfants, de la pauvreté et de la violence.
Révéler cette manipulation est indispensable pour restaurer la vérité et rendre justice aux filles iraniennes privées d’enfance.


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