Un soulèvement national remet directement en question le cœur du régime
Les manifestations les plus importantes ont été menées par les retraités des télécommunications, qui ont organisé des rassemblements coordonnés dans au moins 16 villes, dont Téhéran, Ispahan, Tabriz, Chiraz, Sanandaj, Hamedan, Kermanchah et Ahvaz. Leurs slogans ne laissaient aucun doute quant aux cibles de leur colère, nommant explicitement les principaux actionnaires de la compagnie de télécommunications : la Fondation coopérative du CGRI et le Siège exécutif (Setad Ejraei), un vaste conglomérat financier sous le contrôle direct de Khamenei.
À Kermanchah, les chants étaient une accusation directe de pillage : « Nous avons construit les télécommunications, le CGRI les a prises, nous avons tout perdu ! » Ce sentiment a été partagé dans tout le pays, les manifestants tenant les institutions les plus puissantes du régime responsables du vol de leurs pensions et de leurs moyens de subsistance. Dans un défi audacieux à l’autorité du Guide suprême, ils ont demandé : « Ô vous, deux institutions du pouvoir, pourquoi cette tyrannie ? »
Plus important encore, les manifestants à Téhéran ont démantelé le plus ancien discours de propagande du régime, scandant : « Notre ennemi est ici ; ils mentent et disent que c’est l’Amérique. » Ce slogan, désormais un élément essentiel de la contestation populaire, confirme que le peuple iranien considère la corruption au sein de son propre gouvernement comme la principale cause de ses difficultés.
Le mécontentement se propage dans tous les secteurs : une société au bord du gouffre
Les troubles du 27 octobre n’étaient pas limités à un seul groupe, mais reflétaient l’effondrement de la société tout entière sous le poids de l’incompétence et de la corruption du régime.
Système de santé en crise : À Kermanshah, des infirmières ont profité de la Journée nationale des infirmières pour manifester devant l’Université des sciences médicales. Elles ont dénoncé plus d’un an d’heures supplémentaires et d’avantages non payés et ont condamné la « gestion inefficace » du président de l’université. Leur manifestation a constitué un avertissement sévère aux autorités, car elles ont menacé de déclencher une grève générale si leurs revendications n’étaient pas satisfaites, signalant ainsi l’incapacité critique du régime à soutenir ses travailleurs les plus essentiels.
Défaillance du système financier : Des retraités de la Banque Melli se sont rassemblés pour protester contre la mauvaise gestion, scandant avec défi : « N’ayez pas peur, nous sommes tous ensemble », un appel à l’unité contre l’injustice institutionnelle.
Parallèlement, des citoyens ont manifesté devant le complexe judiciaire de Ghadir pour protester contre le non-paiement des dividendes du programme gouvernemental « Actions de justice », un autre exemple de promesse économique non tenue qui a laissé les citoyens ordinaires dans le désarroi.
Les soutiens de famille du pays affamés : À Mashhad, la crise a atteint un nouveau sommet lorsque des boulangers se sont mobilisés contre l’entreprise publique « Nanino » et la Banque Sepah. Ils ont déclaré travailler depuis plus de trois mois sans recevoir les subventions promises, travaillant de fait sans salaire. Le sort d’un boulanger résume la tragédie nationale : ceux-là mêmes qui fabriquent le pain du pays ont été contraints de descendre dans la rue pour réclamer leurs droits les plus fondamentaux.
Les manifestations du 27 octobre offrent un aperçu saisissant de la crise iranienne. Les richesses du pays sont systématiquement pillées par les Gardiens de la révolution et les réseaux financiers opaques de Khamenei, tandis que la population – des professionnels aux retraités en passant par les travailleurs essentiels – est privée de ses droits fondamentaux et de ses moyens de subsistance. La diversité des manifestants souligne la nature universelle de la souffrance et le rejet généralisé du pouvoir en place.
La clarté politique des slogans scandés à travers le pays prouve que le peuple iranien est pleinement conscient de la véritable source de sa misère. Il est de plus en plus audacieux dans ses revendications de changement fondamental. Il ne s’agit plus simplement d’une série de manifestations pour les salaires ; c’est un cri unifié et conscient de justice contre un régime défaillant et illégitime.
Source : CNRI

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