Une progression alarmante d’année en année
La comparaison avec les années précédentes révèle une tendance vertigineuse :
23 septembre – 22 octobre 2022 : 36 exécutions
23 septembre – 22 octobre 2023 : 81 exécutions
23 septembre – 22 octobre 2024 : 152 exécutions
23 septembre – 22 octobre 2025 : 283 exécutions
Cette flambée témoigne d’une politique délibérée d’intensification de la répression, alors que le régime tente de contenir les crises politiques et sociales qui s’aggravent à l’intérieur du pays.
Composition statistique : le visage réel de la violence structurelle
L’analyse des chiffres pour cette période montre que la machine d’exécution touche toutes les franges de la société — femmes, mineurs, minorités ethniques et ressortissants étrangers :
Femmes exécutées : 7
Mineurs délinquants (moins de 18 ans au moment des faits) : 2
Condamnés pour infractions liées à la drogue : 134
Condamnés pour meurtre : 134
Prisonniers baloutches : 10
Ressortissants afghans : 11
Accusations d’espionnage : 2
En Iran, l’exécution n’est pas une simple sanction judiciaire : elle constitue l’un des piliers du système en place, un instrument d’élimination politique plutôt que de réforme sociale.
Sept mois de sang : une tragédie nationale
Sur les sept derniers mois, au moins 1 138 prisonniers ont été exécutés à travers le pays. Les détails de ces chiffres traduisent l’ampleur de la catastrophe :
Femmes exécutées : 36
Mineurs exécutés : 6
Prisonniers politiques : 22
Infractions liées à la drogue : 555
Condamnations pour meurtre : 489
Prisonniers baloutches : 116
Prisonniers kurdes : 44
Ressortissants afghans : 59
Accusations d’espionnage : 12
La généralisation des exécutions illustre la dépendance du régime à la terreur d’État, utilisée comme outil pour affirmer une autorité illusoire et maintenir la peur au sein de la société.
Pourquoi une telle accélération ?
La question centrale demeure : pourquoi le régime iranien, confronté à de multiples crises internes et internationales, accélère-t-il encore le rythme des exécutions ?
D’un côté, les pressions économiques, les sanctions internationales, les impasses diplomatiques régionales et l’isolement croissant ont miné la légitimité politique du pouvoir. De l’autre, la société iranienne — notamment depuis les grandes manifestations de 2022 — a démontré sa capacité et sa détermination à réclamer un véritable changement.
Dans ce contexte, l’exécution devient une arme psychologique : un moyen de menacer, d’intimider et de tenter de briser l’élan contestataire. Mais les signes sur le terrain montrent que cette politique répressive ne dissuade plus — elle alimente au contraire la colère et la résistance.
Des protestations jusque dans les prisons : la chute de la peur
La grève de 1 500 détenus dans le quartier 2 de la prison de Ghezel Hesar, ainsi que les rassemblements de familles protestant contre les pendaisons, offrent l’image d’une résistance croissante face à cette politique meurtrière.
Le soutien massif au mouvement « Non aux exécutions du mardi », à la fois à l’intérieur des prisons et dans la société, prouve que le régime a échoué à imposer le silence — même derrière les murs carcéraux.
Ce qui devait être un outil de peur est désormais devenu une étincelle de solidarité et de révolte.
Le devoir de la communauté internationale
Face à cette tragédie, la responsabilité de la communauté internationale, des organisations de défense des droits humains et des Nations Unies n’a jamais été aussi pressante.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran, ainsi que les instances internationales compétentes, doivent maintenir une pression constante et publique sur les dirigeants iraniens afin d’exiger l’arrêt immédiat des exécutions.
Le silence ou l’inaction face à ces crimes équivaut à une complicité dans le cycle de la mort.
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