jeudi 9 octobre 2025

L’éducation iranienne en ruines : l’effondrement d’une génération sous le règne du Velayat-e Faqih

 Une rare confession du ministre iranien de l’Éducation révèle la profondeur de la crise de l’éducation iranienne ravagée par des décennies d’endoctrinement idéologique, de négligence budgétaire et d’inégalités sociales.

L’aveu d’un ministre dévoile un système en chute libre

Quand les propres responsables du régime iranien tirent la sonnette d’alarme, c’est souvent parce que l’effondrement ne peut plus être caché.

Le 7 octobre, l’agence de presse officielle ISNA a cité le ministre de l’Éducation Alireza Kazemi, reconnaissant une baisse de 0,43 % des notes nationales au baccalauréat — un chiffre en apparence minime, mais d’une portée symbolique immense.

Le régime a attribué ce déclin à la fermeture des écoles due à la pollution de l’air et aux pénuries d’énergie. Mais cette explication superficielle masque une réalité bien plus profonde : un système vidé de sa substance par quarante années d’endoctrinement, de corruption et de négligence — un modèle éducatif conçu non pour former des esprits, mais pour façonner l’obéissance.

Quatre décennies de déclin : du savoir à l’endoctrinement

Sous la doctrine du Velayat-e Faqih (le pouvoir absolu du guide religieux), l’éducation iranienne a été dépouillée de sa mission humaine et émancipatrice.

Les écoles sont devenues des prolongements de la propagande du régime — des lieux où l’on apprend la soumission plutôt que la pensée critique.

Les programmes restent fondés sur la mémorisation mécanique et l’endoctrinement religieux, sans lien avec les réalités contemporaines ni les besoins d’une économie du XXIᵉ siècle.

Dès les premières classes, les élèves sont submergés de contenus inutiles qui étouffent curiosité et créativité.

Dans les régions défavorisées, la situation est encore plus dramatique :

  • l’éducation iranienne préscolaire y est presque inexistante, de sorte que de nombreux enfants entrent à l’école sans compétences linguistiques ou cognitives de base — un retard qui se transforme en inégalité à vie.
  • Les écoles manquent de laboratoires, de bibliothèques et d’ateliers ; les classes comptent plus de 40 élèves, et les méthodes d’enseignement datent d’une autre époque.
  • Les enseignants, eux, font face à la précarité, à des salaires misérables et à une démotivation généralisée.

Affamer l’éducation, nourrir l’appareil sécuritaire

L’Iran consacre seulement 2,93 % de son PIB à l’éducation, soit à peine la moitié de la moyenne mondiale (4 à 5 %).
Résultat : une dépense annuelle par élève d’environ 340 dollars, contre 9 000 dollars dans le monde et 12 000 au Japon.

Pendant que les salles de classe s’effondrent, des milliards de tomans sont versés à l’appareil sécuritaire et propagandiste : les Gardiens de la Révolution (les pasdarans), les séminaires religieux et les organismes chargés d’exporter l’extrémisme à l’étranger.

Le message est clair : l’endoctrinement et la répression priment sur l’éducation et le progrès.

Une génération perdue : un million d’enfants déscolarisés

Même les médias officiels ne peuvent plus cacher le désastre humain.

Selon les statistiques du régime, 900 000 élèves ont quitté l’école l’an dernier — un chiffre stupéfiant qui traduit un profond désespoir social.

Dans les zones marginalisées, la pauvreté, le travail des enfants et les mariages précoces éloignent les jeunes des bancs d’école.

Pour d’innombrables familles, la survie a remplacé la scolarisation comme priorité absolue.

La réponse du ministre ? Une promesse vague d’un « plan de transformation sur sept ans », qui ressemble davantage à une mauvaise plaisanterie qu’à une véritable réforme.

L’endoctrinement plutôt que l’éducation

Depuis sa création, l’éducation iranienne du régime repose sur la fidélité politique plutôt que sur la croissance intellectuelle.

Les manuels glorifient le pouvoir du clergé et l’obéissance au Guide suprême, tandis que la pensée critique, la conscience civique et l’innovation scientifique sont systématiquement étouffées.

Le régime cherche à produire ce qu’il appelle des « croyants fidèles et obéissants », non des citoyens compétents et informés.

Cette politique a laissé une trace profonde : le taux de chômage des jeunes diplômés atteint 25 %, et les troubles psychologiques chez les adolescents atteignent des niveaux alarmants.

Privée d’opportunités et d’espoir, une génération entière se tient au bord du désespoir.

L’éducation iranienne, victime du totalitarisme

Après quatre décennies de gouvernance théocratique, le régime a transformé ce qui devait être le moteur du progrès national en un puits d’arriération et d’ignorance.

Sous-financement chronique, contenus idéologiques et contrôle autoritaire ont privé la jeunesse iranienne de son potentiel.

L’aveu récent du ministre de l’Éducation n’est pas seulement une reconnaissance d’échec — c’est l’épitaphe officielle d’une idéologie en faillite.

Tant que l’éducation restera prisonnière du Velayat-e Faqih, aucune réforme, même ambitieuse en apparence, ne pourra réussir.

L’Iran possède pourtant un immense potentiel humain pour devenir un leader régional en science et en innovation.

Mais ce potentiel demeure enfoui sous des couches de dogmatisme clérical, de répression et d’inégalités.

L’effondrement de l’éducation en Iran n’est pas seulement un échec politique — c’est une tragédie morale et nationale.

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