Hussein Baoumi, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International, a déclaré jeudi 16 octobre : « Les États membres de l'ONU doivent faire face à la vague d'exécutions choquante des autorités iraniennes avec l'urgence qu'elle exige. »
Il a ajouté que depuis le début des manifestations de 2022, les responsables du régime iranien ont utilisé la peine de mort « pour instiller la peur parmi la population, écraser la dissidence et punir les communautés marginalisées ».
Selon un responsable d’Amnesty, « cette année, les exécutions ont atteint une ampleur jamais vue en Iran depuis 1989 ».
Baoumi a déclaré que bon nombre de ces exécutions sont liées à des délits liés à la drogue et que « les exécutions ont lieu à la suite de procès manifestement inéquitables tenus à huis clos, dans un contexte de recours généralisé à la torture et d'aveux forcés ».
En réponse, les prisonniers politiques dans plusieurs prisons ont protesté contre la vague généralisée d’exécutions en organisant des sit-in, en publiant des déclarations et en participant aux campagnes « Non aux exécutions ».
Des rapports indiquent que des centaines de détenus de la prison de Ghezel Hesar à Karaj continuent de protester contre la forte augmentation des exécutions, un groupe de prisonniers étant toujours en grève de la faim collective.
Le comité disciplinaire de la prison d'Evin a annulé les trois prochaines séances de visite d'au moins quatre prisonniers politiques qui protestaient contre les exécutions, mercredi 15 octobre.
Dans un communiqué, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a annoncé le nombre d'exécutions effectuées au cours de l'année écoulée comme suit :
Au cours de l'année écoulée (du 1er octobre 2024 au 30 septembre 2025), le fascisme religieux au pouvoir en Iran a enregistré un bilan sanglant et sans précédent en termes de cruauté et de criminalité. Durant cette période, 1 654 prisonniers ont été exécutés dans 31 provinces, soit une multiplication par 2,3 par rapport à la même période de l'année précédente (851 exécutions) et par 2,8 par rapport à l'année précédente (693 exécutions).
Ces chiffres ont été établis à partir de réseaux de vérification et de sources indépendantes en raison du secret judiciaire.
Appel à l'arrêt immédiat et à l'abolition des lois sur la peine de mort
Amnesty International a appelé les États membres de l’ONU à exhorter sérieusement les responsables du régime iranien, lors des prochaines sessions de l’Assemblée générale de l’ONU, notamment lors du dialogue interactif de la Troisième Commission des droits de l’homme concernant l’Iran le 30 octobre, à cesser immédiatement toutes les exécutions, à annuler les verdicts rendus à l’issue de procès inéquitables et à déclarer un moratoire officiel comme étape vers l’abolition totale de la peine de mort.
L’organisation a également exhorté l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et l’Organe international de contrôle des stupéfiants à faire pression sur Téhéran pour qu’il réforme ses politiques de lutte contre les stupéfiants afin de garantir qu’elles soient conformes aux normes des droits de l’homme.
Amnesty International a également appelé les gouvernements du monde entier à utiliser la compétence universelle pour ouvrir des enquêtes criminelles sur la torture et d’autres crimes internationaux en Iran et à émettre des mandats d’arrêt contre les responsables criminels dans ces affaires.
Les minorités sont confrontées au plus grand danger
La nouvelle déclaration d'Amnesty International souligne que des milliers de personnes en Iran risquent d'être exécutées, notamment des personnes reconnues coupables de crimes liés au trafic de drogue et des individus jugés dans des affaires politiques sous des chefs d'accusation vagues tels que « inimitié contre Dieu » (moharebeh) et « corruption sur terre » (efsad fel-arz).
Selon l’organisation, les tribunaux révolutionnaires, qui manquent d’indépendance, prononcent des condamnations à mort en collaboration avec les agences de sécurité et de renseignement, les minorités ethniques et religieuses – notamment les Afghans, les Arabes d’Ahvaz, les Baloutches et les Kurdes – étant les principales victimes de cette pratique.
Amnesty International a souligné que la peine de mort constitue une violation du droit fondamental à la vie en toutes circonstances, la décrivant comme « la cruauté ultime et un châtiment inhumain et dégradant ».
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