lundi 13 octobre 2025

Retraités et infirmières manifestent dans plusieurs villes iraniennes

 Le dimanche 12 octobre 2025, des protestations ont eu lieu en Iran, révélant une société poussée à bout par la corruption et la mauvaise gestion systémiques du régime clérical. De la capitale, Téhéran, aux pôles industriels comme Ispahan et Ahvaz, en passant par des villes comme Shush, Kermanshah, Yazd et Asaluyeh, divers secteurs de la population iranienne sont descendus simultanément dans la rue. Retraités, infirmiers, travailleurs du secteur pétrolier et gazier, ainsi que des citoyens privés de leurs droits fondamentaux au logement, se sont unis dans une manifestation de défiance synchronisée, transformant des griefs économiques disparates en un cri politique unifié contre le pouvoir en place.

Le cri des personnes âgées : les retraités rejettent le système
Le point culminant de la journée a été la manifestation des retraités du pays, une génération qui a vu ses économies et sa dignité s’évaporer sous le pillage du régime. À Suse, les retraités ont décrit une situation désespérée où leurs « réfrigérateurs sont plus vides que jamais ». Leur colère, cependant, ne se limitait pas à leurs poches vides. À Ahvaz, des retraités se sont rassemblés devant le bâtiment de la Sécurité sociale, scandant des slogans remettant directement en cause la légitimité de l’État : « Ni le Parlement, ni le gouvernement ne se soucient de la nation.»

Ce sentiment a trouvé un écho à Ispahan, où les retraités de l’industrie sidérurgique ont déclaré : « Nos droits ne se gagnent que dans la rue », rejetant clairement tout espoir de réforme de l’intérieur du système. Les manifestations ont également pris une dimension explicitement politique à Ahvaz, où les manifestants ont réclamé la libération des militants emprisonnés, liant directement les difficultés économiques aux mesures répressives du régime. Le message des personnes âgées iraniennes n’est plus un appel à l’aide, mais une exigence de changement fondamental.

La trahison des travailleurs essentiels : un système en ruine
Les dysfonctionnements du régime ont été encore davantage mis en évidence par les protestations de ses travailleurs les plus essentiels. À Kermanshah, les infirmières de l’Université des sciences médicales ont organisé un autre rassemblement pour protester contre un retard ahurissant de dix mois dans le versement de leurs salaires et de leurs heures supplémentaires. Après d’innombrables promesses non tenues par les autorités, une infirmière a exprimé sa frustration : « Nous ne nous battons pas pour des privilèges ; nous sommes venus pour nos droits.»

Pendant ce temps, à Asaluyeh, au cœur des vastes richesses pétrolières et gazières de l’Iran, les travailleurs des espaces verts de la zone économique spéciale de Pars ont manifesté pour réclamer des salaires impayés, des primes et la fin des contrats discriminatoires. L’ironie amère de la situation des travailleurs luttant pour leur subsistance dans une région qui génère des milliards de dollars pour le régime n’a pas échappé aux observateurs. L’incapacité du gouvernement à tenir ses promesses était également le thème central à Yazd, où les candidats au projet de logement national ont protesté contre des années de retards et d’inaction.

La réponse brutale du régime : des balles pour du pain au Baloutchistan
Alors que les citoyens du centre de l’Iran protestaient par la voix, la véritable nature du régime était révélée au grand jour dans les régions marginalisées du pays. La veille, le samedi 11 octobre, les forces de sécurité répressives du régime à Rask, dans la province du Sistan-Baloutchistan, avaient ouvert le feu sans sommation sur un porteur de carburant baloutche. L’homme, qui tentait de gagner sa vie dans une région délibérément maintenue dans la pauvreté, a été grièvement blessé avant que les agents ne prennent la fuite. Cet acte de violence non provoquée n’est pas un incident isolé, mais s’inscrit dans une politique systématique d’oppression contre les minorités ethniques iraniennes, révélant un régime qui répond à la pauvreté non pas par l’aide, mais par les balles.

Les événements du 12 octobre constituent une condamnation sans appel d’un régime en faillite et illégitime. La convergence des manifestations dans de multiples secteurs et villes, combinée à des slogans de plus en plus radicaux, démontre que le peuple iranien a dépassé la simple exigence de réformes. Il identifie à juste titre la théocratie au pouvoir, dirigée par Ali Khamenei, comme la source de sa misère. Des retraités de Téhéran réclamant justice aux infirmières de Kermanshah revendiquant leurs droits fondamentaux, ponctuées par la violence cautionnée par l’État au Baloutchistan, le message est indéniable : la patience du peuple iranien est à bout. Ces manifestations ne sont pas des étincelles de mécontentement isolées, mais les flammes d’un soulèvement national qui s’intensifie de jour en jour.

Source : CNRI 

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