dimanche 19 octobre 2025

Les prisonniers politiques iraniens incitent 1 500 détenus à entamer une grève de la faim contre le régime clérical

 Alors que les exécutions se multiplient et que la répression s’intensifie en Iran, de courageux prisonniers politiques continuent de dénoncer la brutalité du régime clérical depuis ses propres prisons. Leur défiance a suscité une vague de solidarité parmi les détenus ordinaires, notamment les 1 500 prisonniers de la prison de Ghezel Hesar, qui ont entamé une grève de la faim cette semaine pour protester contre les conditions de détention inhumaines, la torture systématique et les condamnations à mort prononcées à l’issue de procès truqués.

Selon les observateurs, nombre de ces détenus ont puisé leur force dans la ténacité des prisonniers politiques qui, après des années d’emprisonnement, de torture et de privations, continuent de résister à la dictature cléricale. Leur défiance, relayée dans tout le pays par la campagne « Non aux mardis des exécutions », est devenue un cri de ralliement pour la justice et la résistance dans les prisons iraniennes. Malgré la recrudescence des exécutions et le mépris flagrant du régime pour le droit international, ces prisonniers sont devenus le pilier moral d’un mouvement croissant qui refuse de se soumettre à la tyrannie.

Peines de mort et exécutions judiciaires

Le prétendu système judiciaire du régime, sous le commandement de Gholam Hossein Mohseni-Ejei, a intensifié le processus d’exécution. Cette semaine, la Cour suprême a confirmé la condamnation à mort du prisonnier politique Mehdi Vafaei-Sani, accusé de « propagation de la corruption sur Terre » – une accusation vague, couramment utilisée pour réduire au silence les opposants. Son avocat a confirmé que le même tribunal avait déjà annulé deux condamnations identiques, mais que, à chaque fois, les services de renseignement étaient intervenus pour les rétablir.

Ce cycle grotesque de renversements et de rétablissements reflète non pas un système judiciaire, mais un instrument politique de terreur. Le récent appel public de Mohseni-Ejei à « ne faire preuve d’aucune clémence envers les traîtres » constituait un ordre clair d’accélérer les exécutions et d’écraser la dissidence. Plus de 1 000 personnes ont été exécutées rien qu’en 2025 – le taux le plus élevé depuis des décennies – alors que le régime cherche à terroriser une société agitée et de plus en plus prête à se soulever contre lui.

Torture, aveux forcés et récits inventés

La volonté désespérée du régime d’exercer son contrôle a entraîné une recrudescence des aveux forcés diffusés à la télévision d’État. Ces dernières semaines, des vidéos ont fait surface montrant des prisonniers visiblement torturés, contraints de remercier leurs interrogateurs et d’« avouer » des crimes qu’ils n’ont jamais commis. Parmi eux se trouvaient de jeunes artistes et dissidents accusés de « trouble à l’ordre public » en raison de leur musique ou de leur militantisme social, ainsi que des individus ayant absurdement « avoué » leur collaboration avec Israël pendant la guerre des Douze Jours, malgré leur arrestation des mois avant le début du conflit.

Ces émissions falsifiées visent à renforcer un récit en déclin de la puissance du régime tout en dissimulant sa faillite morale et politique. Même les familles des personnes exécutées sont prises pour cible : après l’exécution collective de six prisonniers arabes ahwazis, les autorités ont convoqué leurs proches, les ont menacés et ont interdit les cérémonies commémoratives. Les victimes ont été enterrées en secret, sans aucune dernière visite ; pourtant, leurs noms, leur courage et leur résistance perdurent grâce à des réseaux clandestins qui continuent de révéler la vérité.

La négligence médicale comme arme

La négligence médicale est devenue un autre instrument de lenteur des exécutions. Le 25 septembre, la prisonnière politique Somayeh Rashidi est décédée à la prison pour femmes de Qarchak après que des crises d’épilepsie répétées ont été ignorées par l’administration pénitentiaire. Accusée d’avoir simulé ses symptômes, elle s’est vu refuser son transfert à l’hôpital. Son décès a provoqué l’indignation dans les prisons iraniennes, déclenchant des sit-in et des grèves de la faim – des manifestations qui s’étendent désormais à Ghezel Hesar, Evin et d’autres établissements.

Des rapports confirment également que Zeinab Jalalian, une prisonnière politique kurde purgeant sa 18e année de prison à perpétuité, se voit refuser des soins médicaux d’urgence si elle ne signe pas une « lettre de repentir » forcée. Son état se détériore, mais elle persiste à refuser de se soumettre. De même, Mohammad-Ali Akbari Monfared, partisan de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), reste dans un état critique après qu’une infection non traitée s’est propagée dans son corps. Les familles d’autres prisonniers affirment que les autorités refusent délibérément de leur prodiguer des soins médicaux pour briser leur volonté.

Grève de la faim à Ghezel Hesar : Un appel collectif à la justice

À la prison de Ghezel Hesar, où les exécutions sont devenues monnaie courante, 1 500 détenus ont entamé une grève de la faim – un rare acte d’unité entre prisonniers politiques et non politiques. Selon certaines sources, leur manifestation a été inspirée par des détenus politiques qui refusent de céder à la torture et aux condamnations à mort. Les grévistes exigent la fin des exécutions arbitraires, une alimentation et des soins médicaux adéquats, et la responsabilité des responsables pénitentiaires responsables des meurtres et des mauvais traitements.

Le régime a réagi par l’intimidation, l’isolement et les transferts vers des quartiers de haute sécurité. Mais le mouvement continue de prendre de l’ampleur, alimenté par le fait de savoir que le monde entier les observe – et par l’héritage de la longue lignée de prisonniers d’opinion iraniens qui ont préféré la mort à la soumission.

Un régime terrifié par ses propres prisons

Le courage des prisonniers politiques iraniens contraste fortement avec la faiblesse du régime qui les emprisonne. Même si les mollahs renforcent la censure et instrumentalisent leur système judiciaire comme un instrument de terreur, ils ne peuvent étouffer l’esprit de résistance qui prospère désormais entre les murs des prisons.

Chaque aveu forcé, chaque exécution et chaque grève de la faim racontent la même histoire : une théocratie agonisante qui tente d’étouffer sa propre fin inévitable. La défiance qui se propage de cellule en cellule – de la potence à Ghezel Hesar – rappelle que les prisons iraniennes, autrefois symboles de la peur, deviennent les lignes de front d’un mouvement qui mettra un jour fin à la dictature cléricale elle-même.

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