mardi 21 octobre 2025

Iran : Salar Sedighi Hamedani et son père Ebrahim, victimes de torture, exil et condamnations fabriquées dans les prisons iraniennes

 Salar Sedighi Hamedani, prisonnier politique de 27 ans originaire d’Oroumieh, a passé plus de six ans dans différentes prisons iraniennes — d’Oroumieh à Kamyaran, Salmas et aujourd’hui Naqadeh. Arrêté alors qu’il était encore étudiant, il purge actuellement sa peine dans des conditions inhumaines, privé de soins médicaux et de visites familiales. Les accusations inventées à répétition et les prolongations arbitraires de sa peine rendent toute perspective de libération de plus en plus lointaine.

Détention de longue durée, exil et torture

Salar Sedighi Hamedani a été arrêté le 23 février 2019, en même temps que son père Ebrahim Khalil Sedighi Hamedani et sa sœur Mahsa, par les forces de sécurité à Oroumieh. En septembre 2019, le tribunal révolutionnaire d’Oroumieh — sans permettre l’assistance d’un avocat choisi — a condamné le père et le fils à 19 ans de prison chacun pour « soutien à l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI) » et « propagande contre le régime ».

Depuis, Salar a été transféré à plusieurs reprises d’une prison à une autre et soumis à la violence, aux passages à tabac et à la torture. À la prison de Salmas, un détenu — incité par les autorités pénitentiaires selon plusieurs témoignages — a tenté de le poignarder ; ses codétenus ont réussi à l’en empêcher.

Grèves de la faim et négligence médicale

Salar Sedighi Hamedani a mené plusieurs grèves de la faim pour dénoncer ses conditions de détention et le refus d’accès aux soins médicaux. En août 2023, il a souffert d’une grave affection interne nécessitant une opération, mais les autorités ont refusé son transfert à l’hôpital.

Au même moment, son père, âgé de 66 ans, détenu à la prison de Khoy et atteint d’un diabète sévère, a entamé une grève de la faim en signe de solidarité. Son état s’est tellement aggravé que deux de ses orteils ont dû être amputés à cause d’une infection non traitée. Malgré cette urgence médicale, les autorités continuent de lui refuser un traitement adapté.

Séparation forcée – une forme de torture psychologique

L’un des aspects les plus cruels de cette affaire est la séparation forcée du père et du fils.

Ebrahim Khalil a plusieurs fois demandé que Salar Sedighi Hamedani soit transféré à la prison de Khoy pour l’aider dans sa vie quotidienne, mais au lieu de cela, les autorités ont exilé Salar à la prison de Naqadeh, l’isolant davantage et lui infligeant une profonde souffrance psychologique.

Cette séparation, combinée aux interrogatoires répétés, aux menaces et à la censure des contacts familiaux, constitue une torture psychologique et un traitement inhumain, en violation des articles 7 et 10 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).

Affaires fabriquées et peines prolongées

Au cours des dernières années, le pouvoir judiciaire a ouvert plusieurs nouveaux dossiers contre Salar Sedighi Hamedani.
Il a ainsi été condamné à sept années supplémentaires, puis à cinq autres années, à l’issue de courtes audiences sans avocat et sur la base d’accusations répétées et non étayées.
La durée totale de sa détention dépasse désormais 24 ans.

Des observateurs des droits humains considèrent ces jugements comme une manifestation du recours systématique du pouvoir judiciaire iranien à des accusations fabriquées pour réprimer la dissidence politique et prolonger arbitrairement la détention des prisonniers d’opinion.

Situation actuelle

Salar Sedighi Hamedani est actuellement détenu à la prison de Naqadeh, aux côtés de détenus de droit commun — une violation du principe de séparation des catégories de prisonniers.
Des rapports de l’intérieur de la prison indiquent qu’il a été battu à plusieurs reprises, privé de médicaments et soumis à des interrogatoires coercitifs destinés à lui extorquer des aveux forcés.

Son père, Ebrahim Khalil, reste incarcéré à Khoy, dans un état extrêmement fragile en raison de son diabète avancé et d’une grande faiblesse physique.
Leur famille alerte depuis des mois sur le danger imminent qui pèse sur leurs vies et a appelé les organisations internationales de défense des droits humains à intervenir sans délai.

Appel à l’action internationale

Le cas d’Ebrahim et Salar Sedighi Hamedani illustre la violation systématique des droits humains dans les prisons iraniennes : arrestations arbitraires, procès iniques, exil punitif, torture, refus de soins médicaux et prolongation des peines par des dossiers fabriqués.

Les organes internationaux, y compris le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, sont exhortés à :

  1. Ouvrir une enquête indépendante sur leur cas ;

  2. Exiger des soins médicaux urgents pour les deux prisonniers ;

  3. Demander leur libération immédiate et inconditionnelle.

L’histoire des Sedighi Hamedani est celle d’une famille brisée par la répression, mais aussi d’un témoignage de résistance face à un système qui criminalise la dignité humaine.

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