mardi 28 octobre 2025

Retraités, travailleurs et familles de condamnés à mort manifestent simultanément dans plusieurs villes iraniennes

 Le 26 octobre 2025, une vague de manifestations simultanées a balayé l’Iran, offrant un aperçu inquiétant d’une nation poussée à bout. Des retraités réclamant leurs économies dans le sud aux ouvriers d’usine luttant pour des mois de salaires impayés dans le nord, en passant par les familles implorant la vie de leurs proches dans la capitale, cette journée a révélé un cri de protestation unifié contre la corruption systémique, la ruine économique et la répression brutale du régime clérical. Il ne s’agissait pas d’incidents isolés, mais du battement de cœur synchronisé d’une population refusant de rester silencieuse.

Les retraités exigent la dignité, pas la famine
Dans les villes du pays, la génération qui a construit l’Iran est descendue dans la rue pour protester contre un avenir de pauvreté imposée par l’État. À Shush, les retraités de la sécurité sociale se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur en scandant des slogans puissants qui reflétaient l’humeur nationale : « La pauvreté et l’inflation sont le fléau de notre peuple » et « Assez de l’oppression, nos tables sont vides ». Leur détermination était claire dans le cri : « Nous nous battrons, nous mourrons, nous reprendrons nos droits. »

Cette scène s’est répétée à Ahvaz, Kermanshah et Rasht, où les retraités ont protesté contre des pensions rendues inutiles par l’hyperinflation et l’effondrement des services de santé. À Téhéran, des retraités de l’industrie sidérurgique et minière se sont rassemblés devant le parlement pour protester contre le transfert illégal de leurs fonds de pension et l’incapacité du gouvernement à ajuster leurs paiements au coût de la vie. Pour ces citoyens, qui ont consacré toute une vie de travail, le régime n’a offert que des promesses non tenues et la misère.

Pillage systémique : des travailleurs impayés aux banques en faillite
La crise économique du régime n’est pas une crise de pénurie, mais de vol. À Zanjan, les employés de la chaîne de magasins Refah ont protesté contre trois mois de salaires impayés et sept mois de cotisations d’assurance manquantes. Alors que l’entreprise prétend manquer de fonds, ses magasins regorgent de clients et elle organise des tirages au sort de voitures promotionnelles – un symbole flagrant d’un système où les profits sont détournés au profit des proches du pouvoir tandis que les travailleurs meurent de faim. Un employé a déclaré : « Nous gagnons tous le salaire minimum ; même un retard d’un mois crée de nombreux problèmes, sans parler de plus de trois mois sans salaire. »

Ce schéma d’exploitation s’est reproduit à Eslamabad-e Gharb, où les ouvriers de l’usine de carrelage Kashi Kazheh ont protesté pendant des mois contre le non-paiement de leurs salaires. La crise s’étend à l’ensemble du secteur financier, devenu ce que les Iraniens appellent un « marécage de corruption ». À Qom, les déposants de la Banque Shahr ont manifesté, rejoignant ainsi une longue liste de citoyens dont l’épargne a été pillée par des institutions corrompues et liées à l’État, comme la Banque Ayandeh.

La seule réponse du régime : la brutalité et la potence
Face à des revendications légitimes, la réponse par défaut du régime est la violence. À Téhéran, tandis que les travailleurs et les retraités manifestaient pour leurs moyens de subsistance, un autre groupe désespéré s’est rassemblé près du Parlement : les familles de prisonniers condamnés à mort de la prison de Ghezel Hesar. Des mères et des épouses brandissaient des pancartes avec un simple et puissant appel : « Ne les exécutez pas ! »

Parmi elles, un enfant tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « L’exécution d’une personne n’est pas la fin d’une erreur, mais le début de nouvelles souffrances pour des enfants sans défense ! » Avant même que leurs voix ne puissent être entendues, les forces de sécurité répressives ont attaqué le rassemblement pacifique et dispersé violemment les familles. Cette réaction brutale fait écho au déploiement préventif des forces de sécurité lors de la manifestation des retraités à Téhéran, révélant un État qui considère ses citoyens non pas comme des administrés à servir, mais comme des ennemis à écraser.

Les événements du 26 octobre mettent à nu la réalité de l’Iran d’aujourd’hui : un régime corrompu et en faillite qui mène une guerre contre son propre peuple. Les manifestations ne sont plus isolées à un seul secteur ou à une seule région. La lutte d’un retraité à Ahvaz est indissociable de celle d’un ouvrier d’usine à Zanjan et d’une mère à Téhéran. Ensemble, ils dénoncent un gouvernement incapable d’assurer une sécurité économique minimale, de faire respecter la justice ou de tolérer la moindre contestation pacifique.

Source : CNRI 

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