Discours de Maryam Radjavi au Sommet mondial pour un Iran libre
Le troisième jour du grand rassemblement mondial 2021 pour un Iran Libre a été consacré au mouvement pour la justice du peuple iranien pour les plus de 30 000 prisonniers politiques massacrés en 1988, et dont la plupart appartenaient aux Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK).
D’anciens premier ministres et ministres de pays européens et du Canada, ainsi que d’anciens officiers de l’armée américaine et des personnalités politiques soutenant la Résistance iranienne, sont intervenus lors de cette conférence.
De même, plusieurs rescapés des massacres de 1988 ont témoigné des crimes d’Ibrahim Raïssi dans les prisons iraniennes.
Lors de son intervention, Maryam Radjavi a décrypté les raisons historiques de l’ascension au pouvoir d’Ibrahim Raïssi, connu pour être l’assassin des Moudjahidine du peuple et le bourreau de 1988, ainsi que « le nouveau dispositif guerrier et répressif » du régime des mollahs qui se concrétise par le regroupement d’une bande de criminels.
« Un régime dont les bases historiques ont été jetées dans une mer de sang des Moudjahidine, a concrétisé ses 42 années de pouvoir dans un bourreau sanguinaire » a expliqué Mme Radjavi.
« En terme politique, a-t-elle ajouté, il s’agit de la fin du mythe de la modération du régime ; un tournant qui marque la déroute de la politique de complaisance des gouvernements occidentaux avec ce fascisme religieux ».
Voici le texte intégral du discours de Maryam Radjavi lors de cette troisième journée du Sommet :
Chers compatriotes,
Mesdames et Messieurs les Premiers ministres, ministres, parlementaires et hauts dignitaires
Chers amis,
Dans ce sommet qui ravive la mémoire des victimes du massacre de 1988, la présence de grands et estimés amis de la Résistance iranienne est une source de soutien pour notre peuple, en particulier pour les familles des victimes. Lorsque l’étiquette de terrorisme contre les Moudjahidine du peuple, rendait sourdes les oreilles du monde aux cris des innocents, votre voix et votre conscience ont brisé les murs du silence.
Vous êtes les initiateurs d’une brillante politique sur la question iranienne, qui a montré le bon côté de l’Histoire.
C’est vous qui avez dit à maintes reprises que rechercher des modérés dans ce régime sauvage, n’est qu’une illusion. Et maintenant que Khamenei a fait d’un bourreau son président, tout le monde admet ce que vous aviez raison. Oui, vous avez dit la vérité. Le temps passera et prouvera la justesse de vos positions sur l’OMPI, la Résistance iranienne et l’alternative démocratique.
Un gouvernement à un et demi pour cent
Chers amis,
La nomination de Raïssi, le bourreau du massacre de 1988 à la présidence de la République du guide suprême, en termes de relation du peuple iranien avec ce régime, est un signe de l’ère de son renversement.
En termes d’histoire, un régime qui a érigé ses piliers dans une mer de sang des Moudjahidine du peuple est le pur produit de 42 ans d’histoire incarnée par un bourreau sanguinaire.
Et en termes politiques, c’est le point final aux illusions sur la modération du régime et le point d’échec de la politique de complaisance des gouvernements occidentaux avec le fascisme religieux.
A présent, le pouvoir exécutif a été remis à un bourreau, le pouvoir judiciaire à un assassin professionnel, le pouvoir législatif à un matraqueur qui a ouvertement déclaré : « Je fais partie des matraqueurs, et je suis fier de manier le bâton contre Massoud Radjavi depuis 1979. »
Il est vraiment à la fois abject et ignoble !
Au fait, si la dictature religieuse n’était pas sur le point de disparaître, quel besoin y avait-il à mettre à la tête du système une horde de cannibales ?
À la fin de la mascarade électorale, sur la base des informations de plus de 1200 de ses journalistes et reporters dans 400 villes d’Iran et plus de 3500 clips vidéo, l’Organisation des Moudjahidine du peuple (l’OMPI) a annoncé que le taux de participation était inférieur à 10 %.
Mais aujourd’hui, je vais délibérément citer les résultats annoncés par le ministère de l’Intérieur des mollahs :
À Chiraz, que Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne, a qualifié de capitale du soulèvement en 2019, quelque 70 % d’électeurs se sont abstenus.
Dans la ville de 9 millions d’habitants de Téhéran, 80% des électeurs n’ont pas participé, dans la province de Téhéran, la même province des villes rebelles de Shahriyar, Qaleh-Hassan-Khan et Islamshahr, 70% n’ont pas voté.
Plus catastrophique encore ont été les élections municipales. Dans certaines grandes villes, les bulletins nuls sont arrivés en premier.
A Téhéran, le taux de participation n’a été que de 14% et à Tabriz d’un et demi pour cent.
Oui, ce gouvernement est à un et demi pour cent.
Toute l’histoire, c’est que les conditions objectives pour le renversement du régime sont là.
Quant au peuple iranien comme toujours, face au nouveau dispositif répressif, il redouble de détermination pour renverser la dictature religieuse.
Le bourreau Raïssi, un test pour la communauté internationale
Mais en ce qui concerne la communauté internationale, c’est un test pour savoir si elle va traiter avec ce régime génocidaire ou si elle va se tenir aux côtés du peuple iranien.
Nous disons à la communauté mondiale, en particulier aux gouvernements occidentaux que le mollah Raïssi est un criminel coupable de génocide et de crime contre l’humanité en 1988. Il est coupable car, en tant que l’un des plus hauts responsables judiciaires du régime durant ces quarante dernières années, il a joué un rôle décisif dans l’exécution et le meurtre des enfants du peuple iranien.
Il est coupable parce qu’il est l’un des dirigeants d’un régime qui a tué 1500 jeunes lors du soulèvement de novembre 2019, un chiffre qui, selon des chercheurs, est en réalité trois fois plus élevé.
Raïssi est coupable car aujourd’hui encore, il défend tous ses crimes passés et insiste pour les poursuivre.
Comme l’a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty International : « Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour les crimes contre l’humanité que constituent les meurtres, les disparitions forcées et la torture, est un sombre rappel de l’impunité qui règne en maître en Iran. »
Au nom du peuple iranien et de sa Résistance, je souligne que l’ONU et la communauté internationale doivent reconnaitre le massacre de 1988 comme un génocide et un crime contre l’humanité.
Je demande au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre des mesures pour demander des comptes et juger les dirigeants du régime des mollahs, en particulier Khamenei, les mollahs Raïssi et Ejeï, pour génocide et crimes contre l’humanité. Les Nations Unies ne doivent pas laisser entrer Raïssi à la prochaine session de l’Assemblée générale. C’est une insulte impardonnable aux peuples de tous les pays qui envoient leurs représentants aux Nations Unies.
Nous réaliserons ces exigences à tout prix. Un jour, cette même Résistance a fait avaler « la coupe de poison du cessez-le-feu » dans la guerre Iran-Irak à Khomeiny. Un jour, cette même Résistance a piégé Khamenei dans son programme nucléaire, et à présent cette même Résistance va faire avaler à la dictature religieuse « la coupe de poison » des droits humains. Soyez-en sûrs !
Être fidèle ou pas à ses positions
Chers amis,
Le massacre de 1988 a été l’un des moments les plus sombres de l’histoire contemporaine de l’Iran, et selon les mots de la baronnesse Boothroyd, membre de la Chambre des Lords, « c’est le plus grand crime contre l’humanité depuis la Seconde Guerre mondiale qui soit resté impuni ».
À ce stade, remontons 33 ans en arrière. Regardons la scène des questions et des réponses, dont chacune a déterminé le sort et la vie d’un prisonnier.
Dans une petite pièce dans les prisons d’Evine ou de Gohardasht ou encore de Machad, Ispahan, Chiraz, Tabriz, Ahwaz et des dizaines d’autres villes, selon le célèbre poète iranien Hafez « on voit des têtes innocentes décapitées » et en face, assis, des mollahs et des bourreaux, les membres de la « commission de la mort ».
Parmi ces démons, l’un des plus cruels et sauvages est Ebrahim Raïssi.
En face se trouve un prisonnier, seul, sur le banc des accusés. Il n’a commis aucun délit. Mais aux yeux de ceux qui le jugent, son délit est de représenter un mouvement. Il n’a pas d’avocat. Mais il doit être l’avocat d’un peuple réprimé. Il n’y a pas de témoin dans ce procès injuste. Il est son seul témoin. Le plus surprenant c’est que les questions ne portent sur aucun délit, mais sur le camp dans lequel il se trouve.
Voici les questions :
Êtes-vous prêt à dénoncer l’OMPI et ses dirigeants ?
Êtes-vous disposé à rejoindre les forces armées de la République islamique et à vous battre contre l’OMPI ?
Êtes-vous disposé à espionner certains de vos anciens camarades et à « coopérer » avec des représentants des renseignements ?
Êtes-vous disposé à participer à des pelotons d’exécution ?
Êtes-vous disposé à pendre un membre de l’OMPI ?
Êtes-vous prêt à vous « repentir » de vos opinions et activités politiques passées ?
Vous engagez-vous à être loyal envers la République islamique ?
Êtes-vous disposé à traverser un champ de mines pour aider le passage l’armée de la République islamique ?
J’ai tiré ces effroyables questions auxquelles ont été confrontées les victimes, du rapport d’enquête d’Amnesty International.(1)
Le sujet de ces questions n’était pas de fausses allégations telles que la révolte des prisonniers ou leur comportement pendant la captivité.
Le sujet de ces questions n’était même pas le lien des prisonniers avec l’opération militaire de l’OMPI menée en juillet 1988.
Khomeiny avait fait des précisions dans deux décrets religieux (fatwa) successifs. Son décret concerne spécifiquement l’OMPI. La décision est que « ceux qui persistent sur leur position de Moudjahidine dans les prisons à travers le pays sont en guerre contre Dieu et condamnés à mort ». A cette époque, le président de la Cour suprême avait demandé à Khomeiny si cette peine s’appliquait aux Moudjahidine du peuple condamnés à mort qui n’avaient pas changé de position, ou aux Moudjahidine du peuple qui purgeaient leur peine mais campaient sur leurs positions.
Dans sa réponse courte et claire, Khomeiny a dit que « n’importe qui, à n’importe quel stade, est condamné à mort s’il maintient ses positions d’hypocrite (c’est-à-dire de Moudjahidine du peuple) ».
Les deux décrets de Khomeiny et le résumé des questions dans ces pseudo-procès sont : Restez-vous sur vos positions de Moudjahidine du peuple ?
Les Moudjahidine ont répondu oui à cette question et accepté d’être exécutés.
Dans un rapport sur le 30e anniversaire du massacre, Amnesty International a écrit : « Dans tout le pays, les victimes étaient principalement des sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), tant des hommes que des femmes. Dans la province de Téhéran, des centaines d’hommes ayant des liens avec des groupes de gauche ont également été exécutés. »
Amnesty a ajouté : « Dans les provinces du Kurdistan et d’Azerbaïdjan occidental, les vagues de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires ont également visé des centaines de prisonniers affiliés aux groupes d’opposition kurdes Komaleh et du Parti démocrate kurde d’Iran (PDKI). »
Ainsi, le massacre des Moudjahidine du peuple s’est-il déroulé dans tout le pays. En même temps, la machine à tuer a arrêté de nombreux anciens prisonniers libérés ou soupçonnés de soutenir l’OMPI et les a envoyés dans des salles de pendaison.
Tous étaient confrontés à la même question qui déterminait leur destin : Maintenez-vous vos positions de soutien aux Moudjahidine du peuple ?
Depuis ce jour et jusqu’à aujourd’hui, cette question n’a cessé d’être devant nous. C’est la question de notre temps. C’est la question de la fidélité à ses principes ou non. Mais ces résistants, comme le dit le Coran, n’ont pas capitulé.
Nous avons répondu oui à cette question et nous répondrons oui encore et nous continuerons à résister pour renverser ce régime et pour la liberté du peuple iranien.
Une génération persévérante pour la libérer l’Iran
Mes chers compatriotes,
Durant l’été 1988, après avoir été condamnés à mort par Raïssi le bourreau et ses complices, les héros de l’OMPI ont traversé les couloirs conduisant à la salle des pendaisons en criant « A bas Khomeiny ! Vive la liberté ! Vive Massoud Radjavi ! ». C’est l’hymne sanglant à la liberté et un hymne à la persévérance d’une génération qui a souhaité un nouveau destin pour le peuple et l’histoire de l’Iran.
L’une de ces héroïnes, Zohreh Aïn-ol-Yaqine, alors responsable de l’Association des enseignants d’Ispahan, qui avait fait ses études aux États-Unis, a écrit dans une lettre à la prison d’Evine : « J’ai pensé à tout ce qui s’est passé jusqu’à présent et j’ai tout passé en revue. J’ai pensé que chacun sur la scène de ce monde chante l’ode de sa vie et puis s’en va, mais ce qui demeure, c’est une humanité pure et sans souillure. »
Un autre de ces héros, qui s’appelle Rahim Rajli, a écrit dans son testament : « J’aime la vie avec toutes ses beautés, j’aime tout ce qui fleurit (…) Je ne souhaite pas mourir, mais pour la vie, j’accepte la mort rouge à bras ouverts, et si j’ai l’honneur de tomber martyr de cette manière, envoyez mes salutations à Massoud [Radjavi] et dites-lui que Rahim a tenu sa promesse et qu’il est devenu Radjavi. »
C’est l’engagement sanglant d’une génération envers l’OMPI que Maryam Golzadeh-Ghafouri a écrit : « Tant qu’il y aura des Moudjahidine du peuple, ils ne laisseront pas la révolution s’arrêter. Les Moudjahidine du peuple font tout ce qui est en leur pouvoir pour libérer l’Iran et le peuple iranien de la captivité. »
La campagne pour la justice menée par Massoud Radjavi
Chers amis,
Le massacre des Moudjahidine du peuple avait une autre partie importante, qui était le grand projet de dissimuler ce crime. Mais dès les premières semaines après le début du massacre, Massoud Radjavi a déclenché une vague de prises de position, de révélations et d’appels à la justice en Iran et à l’étranger.
Dès les mois d’août et de septembre 1988, dans de multiples lettres et télégrammes au Secrétaire général des Nations Unies, il a fait de nombreuses révélations sur ce massacre. Entre autres choses, il a annoncé le contenu des deux principaux décrets religieux de Khomeiny. « Le 25 aout 1988, a-t-il écrit au Secrétaire général de l’ONU, Khomeiny a publié un décret rédigé de sa propre main ordonnant l’exécution des prisonniers politiques de l’OMPI. »
En décembre de la même année, dans une interview avec la radio Seda-ye-Modjahed, il a expliqué que «Khomeiny a personnellement annoncé à deux reprises au chef du judiciaire, Moussavi-Ardebili, le décret de mort, soulignant entre autres, que dans le cas des Moudjahidine (…) ‘’quiconque campe sur ses positions (…) est condamné à mort et doit être exécuté immédiatement’’. »(2) C’était douze ans avant que l’ayatollah Montazeri (ex-dauphin de Khomeiny) ne publie le texte de ce décret dans son livre.
A mon avis, au-delà de la campagne sans répit des quarante dernières années, Massoud a défendu les mêmes principes et valeurs que les victimes du massacre. Dans l’appel à la justice des martyrs de la liberté, il a porté au plus haut niveau la défense de leur honneur et de leur dignité. Et cela continuera jusqu’à la victoire de leur cause, à savoir la liberté du peuple iranien.
Il est très intéressant de noter que dans la lettre destituant M. Montazeri, qui a été publiée en avril 1989 et qui compte environ 700 mots, Khomeiny se réfère 9 fois à l’OMPI et dit que le nombre de ceux qui ont été exécutés a été communiqué par son intermédiaire pour être multiplié par plusieurs milliers. Plus important encore, il dit qu’après lui, l’ayatollah Montazeri livrera le pays aux libéraux et par leur biais à l’OMPI. Et il explique que c’est à cause de cela qu’il a perdu la compétence et la légitimité de diriger le régime dans l’avenir.
Selon les événements des 33 dernières années, ce qui a été révélé de ce massacre est le résultat du mouvement pour la justice, mené sans répit par la Résistance du peuple iranien et les familles des martyrs, des prisonniers, des victimes des tortures et près d’un millier d’anciens prisonniers politiques, y compris les survivants du massacre de 1988, à Achraf-3.
Le contre-mouvement de l’appel à la justice
En souvenir du grand poète Ismail Kho’i, qui a écrit dans le poème « La tuerie de 1988 à voix haute » à propos des exécutés :
Cette victime avait un grand cœur
Prêt à se fondre dans de grands cœurs
La grande mer de la mort l’a engloutie,
Mais elle laisse l’espoir d’un grand lendemain
Et cette victime a été poussée par la brise
Au gouvernail du navire sur la mer de Dieu et du peuple
« Rejette les Moudjahidine ! » Non, non !
– Exécutez-le, il campe sur ses positions.
Dans le même recueil de poésies, Ismail Kho’i décrit les efforts scandaleux pour minimiser le nombre de victimes :
Non, monsieur, c’était moins de dix mille
Cela devrait faire trois mille et quelques centaines
Quelle différence stupide cela fait-il dans la nature du crime
que ce soit 100 ou cent fois plus !?
Il est évident que le mouvement pour la justice a toujours été confronté à un contre-mouvement qui remonte en fait aux services de renseignement du régime. Ce contre-mouvement est un faisceau de mensonges, et les faits qui se sont déroulés les uns après les autres sont les suivants :
Premièrement, ils ont voulu garder sous silence toute la tragédie pendant des années en cachant les noms et les détails des victimes massacrées, en dissimulant leurs tombes. Dans les années qui ont suivi, ils se sont mis à détruire les fosses communes qui avaient été découvertes.
Mais l’autre tentative du régime contre le mouvement a été d’effacer l’identité des Moudjahidine massacrés, une tâche menée par les agents de son infâme ministère du renseignement.
L’étonnant c’est que d’une part, les agents du ministère du Renseignement déguisés en opposants ne reflètent ni la cause ni l’organisation à laquelle appartenaient les martyrs, ni leur idéologie, ni leur stratégie, ni leur structure organisationnelle. Mais d’autre part, ils prétendent défendre des Moudjahidine du peuple, qui ont « maintenu leur position » selon les deux décrets de Khomeiny. Ils revendiquent avoir pris la défense de ces Moudjahidine qui constituent plus de 90 % des martyrs tombés pour leur fidélité aux lignes politiques et idéologiques de l’OMPI.
Mais ni dissimuler le crime, ni dissimuler les tombes des martyrs, ni les rendre anonymes ne pourront entraver ou arrêter le mouvement pour la justice.
La voie de la liberté s’ouvre avec des sacrifices
C’est ici que nous nous souvenons de grand Modjahed, feu l’écrivain Hamid Assadian, qui tout au long de ces trois décennies a tenté de dénoncer les bourreaux et de garder vivant le souvenir des victimes.
Dans l’introduction de l’un de ses livres sur les martyrs du massacre de 1988 dans la ville de Shahrekord, il a écrit :
Tant que cette terre, cette terre sanglante, est ensanglantée
pas une goutte ne sera perdue dans la mer
Et nous vous rechercherons
Nous n’oublierons pas les visages des tueurs
Non, nous n’oublierons pas.
Je salue les familles des martyrs, en particulier les mères des héros du soulèvement de novembre 2019 et les prisonniers politiques résistants. J’appelle tous mes compatriotes, sympathisants de la Résistance à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran à étendre le mouvement pour la justice. Aujourd’hui, le mouvement pour la justice en faveur des victimes du massacre de 1988, constitue le mouvement de l’ensemble du peuple iranien pour renverser le régime.
Et maintenant, je réponds à la jeune génération insurgée qui demande, quelle était l’histoire des 30 000 hommes et femmes courageux qui sont allés vers la mort pour avoir campé sur leur position ?
Quelle est l’histoire de ce mouvement qui a façonné l’histoire de ces quarante dernières années ?
Son histoire est la suivante : puisque la voie vers la libération de l’Iran n’a été ouverte que par des sacrifices, les Moudjahidine du peuple ont dit de génération en génération : Voilà toutes nos vies, nous sacrifions ce que nous avons de plus cher, notre famille et notre existence.
En faisant un choix conscient et volontaire, les Moudjahidine du peuple ont tout sacrifié et sont déterminés à obtenir la liberté de l’Iran et des Iraniens. Ils se révoltent contre l’idéologie de l’égoïsme qui fait passer le chacun pour soi avant les intérêts du peuple et contre l’idéologie de la discrimination sexuelle, ouvrant ainsi la voie à la libération et à l’égalité.
Un des symboles brillants des Moudjahidine du peuple dans cette période et qui vient de s’éteindre s’appelait Massoud Farshtchi. Avec 43 années de lutte sans répit, il constitue un exemple à la fois de révolte et de libération des entraves de l’égoïsme et du sexisme. C’est une génération de femmes et d’hommes de l’OMPI, insurgée et libérée, solide, tenace et active, qui garantit dès à présent la liberté et la prospérité dans l’Iran de demain. Saluons la mémoire de Massoud Farshtchi, ce grand Moudjahidine du peuple !
Et maintenant, 33 ans après le massacre, la question fondamentale reste toujours celle de la fidélité à ses convictions.
Nous disons oui à la grande question de l’époque, et nous disons oui au renversement du régime clérical en nous appuyant sur le peuple iranien et la grande armée de la liberté.
Gloire aux martyrs !
Vive le peuple iranien !
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