CSDHI – Les pasdarans et les forces de sécurité iraniennes ont arrêté des dizaines de personnes dans le cadre des manifestations contre la pénurie d’eau dans la province du Kouzistan.
Selon des militants et des informations locales, les forces de sécurité de l’État ont arrêté plusieurs manifestants blessés dans des hôpitaux. Un certain nombre de militants qu’elles avaient déjà arrêtés lors des vastes manifestations de novembre 2019, figurent parmi les personnes arrêtées.
De nombreux manifestants blessés ne se font pas soigner à l’hôpital par crainte des arrestations.
La chaîne locale Khakzadegan Telegram a identifié les noms de 350 personnes arrêtées.
Des informations et des vidéos amatrices montrent une forte présence de la police anti-émeute au cours des dernières nuits. Des informations locales font état de coupures d’électricité et d’interruptions de l’accès à Internet dans le cadre des manifestations pour l’eau dans le sud-ouest de l’Iran.
Des manifestations pacifiques ont débuté le 15 juillet dans plusieurs villes de la province du Khouzistan, dans le sud-ouest du pays, en raison de pénuries d’eau et d’une mauvaise gestion. Dans d’autres villes, comme Lorestan et Ispahan, les gens sont descendus dans la rue pour soutenir leurs compatriotes arabes.
Les forces de sécurité iraniennes ont réagi en écrasant violemment les manifestations au lieu de s’attaquer à la crise de l’eau qui dure depuis longtemps.
Elles ont tué neuf manifestants au cours des dernières nuits. Elles en ont blessé et arrêté de nombreux autres, au cours des manifestations contre la pénurie d’eau dans le sud-ouest de l’Iran.
Selon des informations locales, Omid Azarkhush, 20 ans, est mort le 22 juillet à Aligoudarz, dans l’ouest de l’Iran. Un responsable de la police de Lorestan a confirmé qu’un jeune homme de 20 ans était mort, imputant le meurtre à des « anti-révolutionnaires ». Il a déclaré que c’étaient des plombs utilisés par les « anti-révolutionnaires » qui avaient tué le jeune homme. Les tirs de pellets sont généralement utilisés par la police anti-émeute pour réprimer les protestations.
Par le passé, les responsables iraniens ont rendu les manifestants responsables des décès survenus au cours de la violente répression du régime.
Les nuits précédentes, les agents du régime ont tué Mostafa Asakereh (Naimavi), Ghassem Naseri (Khozeiri), Meysam Achrash, Hamzeh (Farzad) Fereisat, Mehdi Chanani, Hamid Mojadam (Jokari), Hadi Bahmani, lors des manifestations.
Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits humains, condamne l’utilisation de la force meurtrière lors des manifestations contre l’eau dans le sud-ouest de l’Iran.
Elle a condamné la répression violente des manifestants par les forces de sécurité iraniennes. Ces derniers réclamaient des mesures pour résoudre les pénuries chroniques d’eau dans la province du Khouzistan.
Elle a appelé les autorités iraniennes à « prendre des mesures urgentes pour remédier à la pénurie chronique d’eau dans la province du Khouzistan, plutôt que d’avoir recours à une force excessive et à des arrestations généralisées pour écraser les protestations relatives à cette situation ».
« Je suis extrêmement préoccupée par les morts et les blessés qui se sont produits au cours de la semaine écoulée, ainsi que par les arrestations et les détentions généralisées », a déclaré Mme Bachelet.
Amnesty International a également publié un rapport le 23 juillet. Elle a condamné l’utilisation de balles réelles contre les manifestants non armés. Amnesty a comparé les manifestations contre l’eau dans le sud-ouest de l’Iran aux manifestations antigouvernementales à l’échelle nationale en novembre 2019. En effet, à cette époque, les forces de sécurité ont tué 1500 manifestants.
« L’utilisation de balles réelles contre des manifestants non armés ne présentant aucune menace imminente pour la vie est une violation horrible de l’obligation des autorités de protéger la vie humaine. En Iran, les manifestants qui descendent dans la rue pour exprimer des griefs économiques et politiques légitimes sont confrontés à un barrage de tirs, de gaz lacrymogènes et d’arrestations », a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
« Les autorités iraniennes ont un triste palmarès en matière de recours à la force meurtrière illégale. Les événements qui se déroulent au Khouzistan ont des échos glaçants de novembre 2019, lorsque les forces de sécurité ont tué illégalement des centaines de manifestants et de passants. Mais elles n’ont jamais eu à rendre des comptes. Il est essentiel de mettre fin à l’impunité pour éviter de nouvelles effusions de sang. »
Source : Iran HRM
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