En réponse, le régime iranien a ouvert le feu sur les foules. L’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) a publié les noms des 12 martyrs du soulèvement du Khouzistan et d’autres villes qui se sont levées pour soutenir le Khouzistan.
Alors que les manifestations continuent de s’intensifier dans le Khouzistan et s’étendent à l’ensemble de l’Iran, le régime renforce également ses mesures de répression pour réprimer la société rétive. Mais ces derniers jours, les médias officiels ont reconnu que l’intensification de la répression ne ferait qu’intensifier la fronde populaire.
Le 25 juillet, le quotidien officiel Jahan-e Sanat a mis en garde les responsables qui « créent de nouvelles crises par leur approche de gestion des crises actuelles ».
« Le résultat d’un tel comportement est de confronter le peuple au système et à la police, et ils considèrent cela comme une solution immédiate. L’expérience montre que les autorités ne résoudraient pas la crise de l’eau et des moyens de subsistance de cette façon », ajoute le quotidien.
Par ailleurs, plusieurs organisations internationales ont demandé l’arrêt immédiat des violations des droits Humains en Iran.
Le 23 juillet, Amnesty International a publié une déclaration dans laquelle elle souligne que « les forces de sécurité iraniennes ont déployé une force illégale, notamment en tirant à balles réelles et en utilisant des projectiles pour écraser des manifestations essentiellement pacifiques dans la province méridionale du Khouzistan« .
« L’utilisation de balles réelles contre des manifestants non armés ne présentant aucune menace imminente pour la vie est une violation horrifiante de l’obligation des autorités de protéger la vie humaine. En Iran, les manifestants qui descendent dans la rue pour exprimer des griefs économiques et politiques légitimes sont confrontés à un barrage de tirs, de gaz lacrymogènes et d’arrestations« , a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Mme Eltahawy a souligné que « les autorités iraniennes ont un triste palmarès en matière de recours à la force meurtrière illégale. Les événements qui se déroulent dans le Khouzistan rappellent froidement ceux de novembre 2019, lorsque les forces de sécurité ont tué illégalement des centaines de manifestants et de passants sans jamais avoir à rendre de comptes. Il est essentiel de mettre fin à l’impunité pour éviter de nouvelles effusions de sang. »
Le bilan du régime en matière de violations des droits Humains remonte au début des années 1980, lorsque les autorités ont commencé une purge systématique des membres et des partisans de l’opposition. La principale cible du régime était l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI).
Cette purge systématique des partisans de l’OMPI a atteint son apogée au cours de l’été 1988, lorsque le régime a exécuté plus de 30 000 prisonniers politiques. La plupart de ces prisonniers étaient des partisans et des membres de l’OMPI.
La communauté internationale a jusqu’à présent refusé d’enquêter sur le massacre de 1988. Cet échec a donné au régime un sentiment d’impunité, puisqu’il a promu les auteurs du massacre de 1988 à des postes de premier plan.
Sept experts des droits de l’Homme des Nations unies ont confirmé ce fait dans leur lettre adressée au régime en septembre 2020, qui a été publiée en décembre 2020, lorsque le régime a refusé de répondre à une question sur le massacre de 1988.
Les experts de l’ONU ont souligné que l’inaction de la communauté internationale a eu un impact dévastateur sur les survivants et les familles ainsi que sur la situation générale des droits de l’Homme en Iran et a enhardi l’Iran à continuer à dissimuler le sort des victimes et à maintenir une stratégie de déviation et de déni qui se poursuit à ce jour. »
Cet impact dévastateur est devenu évident lors des grandes manifestations en Iran en 2019 et des récentes manifestations au Khouzistan, lorsque les autorités ont tué, arrêté et torturé des manifestants pacifiques. La tendance à la hausse des violations des droits Humains souligne également l’impunité systématique dont bénéficient les responsables du régime.
La récente sélection d’Ebrahim Raïssi, l’un des principaux responsables du massacre de 1988, comme président, est un signe de l’impunité systématique du régime. En réponse à la sélection de Raïssi, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a souligné que sa présidence « est un sinistre rappel que l’impunité règne en maître en Iran ».
Cette impunité doit cesser, sinon elle aura certainement un impact consécutif dévastateur sur la vie du peuple iranien. La communauté internationale devrait demander des comptes au régime pour les récentes violations des droits de l’Homme au Khouzistan et le massacre de 1988. Cela mettrait certainement un terme aux sombres violations des droits de l’Homme commises par le régime.
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